Au Canada, chrétiens et musulmans contre le programme LGBT dans les écoles

Canada chrétiens musulmans LGBT
 

« 1 Million March 4 Children », c’est le nom de l’événement qui a vu se réunir, ce mercredi, un grand nombre de Canadiens, non seulement à Ottawa mais dans beaucoup d’autres villes des provinces. Protéger les enfants dans les écoles, tel est l’objectif de ces manifestations, où chrétiens et musulmans se côtoient, derniers opposants à l’endoctrinement LGBT, dans un Canada extrêmement progressiste, où le wokisme a pignon sur rue.

Une situation un peu ubuesque où Trudeau tente de ménager sa minorité musulmane, tout en promouvant la communauté LGBT à laquelle elle s’oppose.

 

« Unis pour la sauvegarde du bien-être et de l’innocence de nos enfants »

« Leave Our Kids Alone », « laissez nos enfants tranquilles », tel était le slogan adopté et crié dans les foules rassemblant des « Canadiens de tous âges, de toutes races et de toutes religions », ainsi que le spécifiait le site de l’organisation. Il s’agissait de protester contre l’idéologie du genre, le contenu sexuel inapproprié dans les bibliothèques scolaires et la propagande LGBT. « Une “idéologie woke” qui favorise l’animosité, la division et, finalement, la haine dans nos écoles et nos communautés. »

« Parce que nous savons que c’est quelque chose que tous les responsables politiques de l’establishment ne peuvent pas dire, ou n’ont pas le courage de dire, qu’il n’y a que deux sexes dans ce pays et que vous ne pouvez pas changer cela » a déclaré, au micro, le chef du Parti populaire du Canada (PPC), Maxime Bernier.

Est particulièrement ciblée l’abolition de l’OSIG (Orientation sexuelle et identité de genre), une politique inclusive visant à favoriser l’acceptation de la diversité des orientations sexuelles, et des identités et expressions de genre des élèves. L’organisation dénonce des « constructions idéologiques » néfastes.

Toutes les provinces canadiennes ne sont pas « atteintes » au même niveau. Deux d’entre elles, fiefs des conservateurs, ont réussi à faire exiger le consentement d’un parent si un élève de moins de 16 ans souhaitait être appelé par un nom ou un pronom différent de celui de sa naissance (décision dénoncée par Justin Trudeau et objet de contestations judiciaires). Dans le Manitoba, c’est plutôt l’inverse : un document publié sur le site internet d’Education et Apprentissage de la petite enfance enjoint d’élaborer pour les enfants qui le souhaitent « un plan de transition de genre », « de préférence avec la participation des parents/tuteurs, à moins que ce ne soit objectivement pas possible »…

 

Une manifestation organisée par les musulmans, avec les chrétiens

A l’origine de cette manifestation ? Un homme d’affaires militant musulman. Ce qui n’est pas inintéressant compte tenu du contexte socio-politique canadien. Parce que les musulmans constituent une « minorité » et que les gouvernements progressistes soignent leurs minorités comme des porte-bonheurs. Car ce sont elles qui leurs permettent de faire tabula rasa de la culture majoritaire occidentale issue précisément de la chrétienté et de renouveler les mentalités : et, correctement choyées, elles peuvent constituer une base électorale non négligeable.

Seulement, sur ces terrains qui touchent à la loi naturelle, les musulmans gardent leurs principes et de plus en plus de groupes militent ouvertement contre les droits des LGBTQ+. En mai dernier, plus de 130 « savants » et responsables religieux musulmans nord-américains – notamment le Conseil des Imams Canadiens – ont très officiellement soutenu le droit pour la communauté musulmane de persévérer dans cette attitude sans pouvoir être accusée d’intolérance ni d’incitation à la haine.

Les chrétiens n’ont plus cette liberté – les musulmans, si.

Et il est fort amusant de voir un Trudeau tenter de ménager cette minorité qui compte, tout en portant aux nues la communauté LGBT… Il en résulte des immenses âneries, comme celle qu’il a proférée, à la mi-juillet, dans une mosquée de Calgary : « Ce supposé mouvement [anti LGBT] est nourri par des gens qui ont toujours lutté contre la communauté musulmane. » Autrement dit, ce sont les chrétiens blancs, les vrais méchants…

Mais ce mercredi, ils marchaient à leurs côtés. Car il s’agissait bien là de défendre la réalité, une certaine loi naturelle qui les rassemble – jusqu’à un certain point.

 

Le rejet du dogme LGBT n’a « pas sa place » au Canada

Si être une minorité est toujours avoir raison selon le credo progressiste ambiant, il y a donc de quoi sourire. Ça peut parfois être compliqué… Mais, qu’on se le dise, quand on jugera que la communauté musulmane aura achevé son rôle de vecteur disruptif, elle sera promise aux mêmes traitements que les chrétiens. C’est juste une question de temps.

Le Premier ministre l’a déclaré ce mercredi sur les réseaux sociaux, alors que marchaient ces milliers de Canadiens : le rejet du dogme LGBT n’a « pas sa place » au Canada. « Nous condamnons fermement cette haine et ses manifestations, et nous sommes unis pour soutenir les Canadiens 2SLGBTQI+ à travers le pays – vous avez de la valeur et vous êtes choyés. »

Certaines idéologies priment, in fine, dans ce « bastion mondial de la politique progressiste » comme l’a défini le psychologue Jordan Peterson, où suicide et avortement sont définis comme « progrès » sociaux, motivés par une mortelle et hypocrite compassion. En dépit de ces défenses affichées des minorités, il y a bien un totalitarisme qui ne sert que ce qu’il veut. Le projet de loi imminent C-18, également connu sous le nom de loi sur les informations en ligne, en fait craindre une victoire supplémentaire : la loi obligera les entreprises de médias sociaux à rémunérer les médias traditionnels canadiens pour le contenu d’actualité partagé sur leurs plateformes, limitant ainsi considérablement les sources d’information auxquelles les Canadiens peuvent accéder.

 

Clémentine Jallais