La toute nouvelle caserne de pompiers de Stadtallendorf dans la Hesse, en Allemagne, inaugurée au début de l’année, a été fortement endommagée par un incendie le 16 octobre dernier : en cause, un véhicule d’intervention électrique dernier cri équipé de batteries lithium-ion et d’une connexion électrique externe. C’est le camion de pompiers qui a pris feu, semble-t-il, et les quelque 170 pompiers qui sont intervenus pour combattre l’incendie n’ont pas pu en venir à bout. Bilan : dix véhicules ont été perdus ; les dégâts sont estimés à 20 à 24 millions d’euros
La caserne avait été qualifiée de « moderne, innovante et à la pointe de la technologie » par la presse locale lors de son inauguration. On avait cependant omis de l’équiper d’un système d’alarme d’incendie, un comble. Et ce n’était ni une erreur, ni un oubli : les experts avaient décidé qu’il se serait agi d’une dépense inutile…
Un camion de pompiers électrique prend feu : 24 millions d’euros de dégâts
Mais avec ou sans alarme, le danger principal était bel et bien le recours, écologiquement correct, aux véhicules d’intervention tout électriques. Les batteries lithium-ion sont connues pour leur volatilité et leur risque d’incendie potentiel a déjà été vérifié maintes fois, qu’il s’agisse de vélos électriques ayant déclenché des incendies d’habitations ou de bus prenant feu dans la rue.
Ainsi aux Etats-Unis, la National Fire Protection Association met-elle en garde : « Bien que ces batteries constituent une source d’énergie efficace et efficiente, le risque de surchauffe, d’incendie et même d’explosion augmente lorsqu’elles sont endommagées ou mal utilisées, chargées ou stockées. » Et on ne peut plus prendre l’avion sans être arrosé de conseils de prudence concernant le risque de voir des smartphones ou des tablettes prendre feu – événement qui peut vite devenir dramatique à 10.000 mètres d’altitude dans un environnement clos.
L’incendie d’un camion électrique est quasi impossible à maîtriser
Dans le cas de la caserne de pompiers de Stadtallendorf, les circonstances étaient au contraire idéales – si l’on peut dire – pour faire face à un incendie. Les secours étaient sur place avant même qu’il ne se déclenche, la nouvelle caserne disposait de tous les équipements d’extinction les plus modernes, mais cela ne l’a pas empêché de brûler du fait de la difficulté, bien connue, d’éteindre un véhicule électrique, la combustion de la batterie pouvant durer jusqu’à 24 heures.
On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas. Et ce n’est pas sans une certaine appréhension que l’on attend les futures nuits de la Saint-Sylvestre, où l’on brûle désormais « traditionnellement » (comme osent le dire les pouvoirs publics) des voitures garées dans les rues, lorsque le parc automobile comptera un nombre croissant de véhicules électriques…