Près de 1.800 bus électriques rappelés au Royaume-Uni en raison d’un risque d’incendie

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Faut-il que l’affaire soit sérieuse pour qu’on rappelle au Royaume-Uni près de 1.800 bus électriques en raison d’un risque d’incendie ! Le matériel de transport provisoirement retiré des rues et des routes britanniques représente une valeur de près de 935 millions d’euros. Et la raison pour laquelle on craint de les laisser rouler est bien qu’ils sont électriques. Fabriqués en Chine, ils menacent de prendre feu dès lors qu’ils ne sont pas sous surveillance en raison de la présence du système HVAC de chauffage, ventilation et air conditionné de la société Hispacold, basée en Espagne. Il paraît que la société cherche actuellement une solution au problème.

Ces bus sont nombreux au Royaume-Uni et notamment à Londres où circulent plus de 600 véhicules actuellement rappelés ; il en existe plus de 100 à Manchester et les villes de Coventry, Birmingham, Cambridge, Glasgow et Aberdeen sont également affectées.

Le rappel – en forme d’aveu – vient couronner une série d’« incidents » à travers le monde qui ont vu de nombreux bus électriques prendre feu, y compris des véhicules en service. Pendant le seul mois de janvier, trois bus électriques ont été détruits par les flammes à Londres, dont deux bus à impériale en circulation et un bus à un seul étage qui a brûlé dans un garage fermé. Les dits bus électriques circulaient à Londres depuis début 2024 seulement, ornés de slogans publicitaires sur l’« énergie propre » et la belle marche vers les « zéro émissions nettes ».

 

A Londres comme à Paris, l’incendie de bus électriques défraie la chronique

Plusieurs incendies ont également été enregistrés à Paris, notamment sur des bus hybrides, au cours de ces dernières années.

Pour l’heure, l’Alexander Dennis Corporation, qui les commercialise, a recommandé aux opérateurs de ces bus électriques de modèle BYD Enviro400 en Enviro200 de mettre hors service le système de climatisation et de ventilation Hispacold lorsque les véhicules sont immobilisés, en attendant de trouver une « solution permanente ». Rien n’est dit sur les bus en circulation : peut-être la solution serait-elle de couper chauffage, ventilation et air conditionné, de manière à ce que les usagers puissent souffrir et faire pénitence pour la planète en pleine conscience en supportant la froidure et la chaleur ?

La dangerosité de ces engins est dans le même temps révélée par le fait qu’à Londres en particulier, les incendies de bus électrique exigent une « attention spéciale » et qu’un officier spécialisé dans les matériaux dangereux soit présent sur leur site. Dès qu’un incident implique un bus, il faut dépêcher deux camions de pompiers en intervention, mais si le véhicule est doté de batteries au lithium, des équipes spécialisées doivent également être présentes.

 

Le risque d’incendie des batteries et des systèmes de chauffage

Selon une source citée par le Daily Mail qui a préféré rester anonyme, « les batteries lithium – qui alimentent les véhicules électriques – constituent un risque émergent à Londres et nous en apprenons toujours davantage sur les risques et les défis qu’elles posent et sur la meilleure façon d’y répondre de manière à protéger à la fois le public et nos pompiers ». Mais en l’occurrence, ce n’est même pas la batterie qui était en cause. Sa présence démultiplie cependant le risque…

Il serait temps d’y penser effectivement alors que des milliers de bus électriques ont déjà été déployés dans de grandes capitales, dont plusieurs centaines de milliers en Chine. Les chiffres ne sont pas à jour mais les prévisions de 2018 annonçaient un total d’1,2 millions de bus électriques dans le monde à l’horizon 2025.

Au sujet des bus actuellement immobilisés au Royaume-Uni, un porte-parole de l’agence officielle britannique des normes des véhicules, DVSA, a précisé : « En l’état actuel des connaissances, le problème n’affecte pas directement les composants essentiels de la chaîne cinématique, tels que les moteurs électriques ou les batteries de traction. Rien ne permet non plus de penser que ce problème est lié à d’autres incendies d’autobus qui ont récemment attiré l’attention des médias, car ils concernaient des types de véhicules et des technologies différents. »

 

Des bus électriques fabriqués en Chine chauffent la planète en flambant

Il s’est voulu rassurant mais en clair, les incendies ont des causes diverses et variées et donc les points dangereux sont en réalité bien plus nombreux qu’un simple système de chauffage défectueux. Ajoutez à cela que l’incendie de batterie au lithium dégage des substances dangereuses, et le tableau devient encore plus inquiétant.

Pour Howard Cox, candidat au remplacement du maire woke de Londres, Sadiq Khan, le problème était à prévoir : « J’ai prédit il y a quelques années qu’il fallait tempérer la précipitation vers de nouveaux choix idéalistes pour notre infrastructure vitale de transport public. L’image idyllique de la promesse de zéro émission a obscurci les jugements de responsables politiques mal informés qui ont fait abstraction des questions de sécurité et du coût de remplacement de bus diesel fiables, éprouvés, plus sûrs et moins coûteux. » Il a appelé à un moratoire sur l’utilisation de tout transport public électrique tant que les questions de sécurité n’auront pas été réglées.

 

Anne Dolhein