Cérémonie de clôture des JO : si elle était luciférienne, elle a péché, comme toujours, par orgueil

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C’est fini. La parenthèse supposée agréable où Paris – débarrassée de ses SDF et de ses camps de migrants et dotée de forces de l’ordre ayant reçu (miracle) des consignes d’empathie humaine – a pris selon les médias des airs aimables où l’on pouvait de promener à toute heure sans (trop) craindre l’insécurité pour célébrer « ensemble » les Jeux olympiques les plus « ouverts » de l’histoire est close. Close par une sorte de rituel étrange et lugubre qui contrastait avec la bonne humeur des athlètes venus en masse faire admirer leurs drapeaux en un dernier tour de piste de fierté patriotique. Thomas Jolly, qui avait signé une cérémonie d’ouverture des JO délibérément transgressive, revendiquant l’orgueil du mal et la haine de Dieu, a proposé pour ce clap de fin quelque chose de plus obscur, de plus luciférien diront certains.

Pour l’affirmer avec certitude, il faudrait avoir les codes, et ces codes n’ont pas été donnés. Autant le foisonnement d’« identités » interlopes et équivoques qui ont émaillé la cérémonie d’ouverture hyper-woke ne laissait aucun doute quant à son nihilisme et à son esprit de révolte, autant on a vu dimanche soir une mise en scène grandiloquente et prétentieuse sans doute truffée de symboles mais surtout profondément dérangeante.

 

La cérémonie de clôture des JO joue sur les idées noires

L’idée était semble-t-il de rendre hommage au baron Pierre de Coubertin qui relança pour notre époque contemporaine les Jeux olympiques de l’Antiquité, événement autant sportif que religieux qui se déroulait sous le regard de Zeus olympien et à la succession desquels il fut mis fin au IVe siècle de notre ère par respect de l’édit de Théodose ordonnant l’abandon des lieux de culte des dieux de la mythologie grecque.

C’est dire si cette compétition internationale ravivée en 1896 (en Grèce, comme il se doit) comporte des relents païens, que Jolly annonçait d’ailleurs vouloir mettre à l’honneur dans sa mise en scène. Pour que les JO contemporains incarnent cette dimension religieuse, il faut bien qu’ils honorent des dieux. Mais pas Dieu.

De même que l’époque chrétienne a marqué la fin du paganisme, de même qu’on a décidé, bien des siècles plus tard, de ressusciter les Jeux oubliés de l’histoire à la suite de ce bouleversement radical et bienfaisant que fut l’avènement du christianisme, la cérémonie de clôture a imaginé un nouveau monde dont les Jeux de notre ère auraient été chassés, détruits, oubliés, et se voyaient redécouvrir par un nouveau Coubertin, venu cette fois de l’espace.

 

L’orgueil se manifeste dans l’ennuyeuse grandiloquence

Ce monde, symbolisé sur le sol du Stade de France par un dessin stylisé, glacial et mordant des continents représentés en forme de chat rampant armé d’une lance (comme le dieu égyptien Sekhmet, assurent des commentateurs sur les réseaux sociaux) se révèle vide, embrumé et nu, apparemment ravagé par une catastrophe qui en a chassé l’homme. Un voyageur doré, alien à mi-chemin entre la mouche malfaisante et le génie de la Bastille, incarné par le danseur contorsionniste et professeur de yoga Arthur Cadre, arrive par les airs – tel un Lucifer tombant du ciel ? – et découvre des vestiges d’anneaux olympiques. Il se voit remettre un drapeau de la Grèce par un personnage de style « Assassin’s Creed » et un être humanoïde aux allures de robot ; des dizaines d’extra-terrestres sans visage arrivent depuis l’espace pour arracher les anneaux au sol et reconstituer le logo olympique pendant que l’on rend un hommage quasi cultuel à une représentation de la Victoire de Samothrace… décapitée, forcément. Tout cela sur fond de l’Hymne d’Apollon mis en musique par Gabriel Fauré, et qui avait déjà été joué lors des Jeux de 1896.

C’est lourd et ennuyeux, voire morbide et angoissant.

Et on en retient ceci : à l’ère post-chrétienne, peut-être même à l’ère post-humaine et en tout cas déshumanisée, c’est le règne des aliens qui se profile, clinquant et orgueilleux, bestial en son apparence à mi-chemin entre le faux ange de lumière et l’animal qui terrorise.

Voilà qui dispense, à ce stade, de toute glose sur la signification fine des symboliques utilisées : il suffit de voir que l’on joue ici – comme lors de l’ouverture des JO – sur la peur et sur la mort.

Les réseaux sociaux ont vite fait de s’enflammer, chacun annonçant son cataclysme favori en interprétant les « annonces » de ce spectacle globalisé.

 

La cérémonie de clôture des JO : l’esbroufe

C’est déjà un début de victoire du mal que de faire croire en un monde dont le seul horizon serait la certitude de la destruction ou du remplacement de l’humanité et de tout ce qu’elle a tenu pour bon. Pour le coup, une telle perspective serait sans conteste infernale – et contraire à la confiance qui nous est donnée par la victoire déjà acquise sur le mal et sur la mort par le Christ lui-même si odieusement outragé lors de la « Cène » sur la Seine…

« N’ayez pas peur ! » Tels sont les mots que notre époque peut et doit entendre. Les pires manifestations de puissance et d’orgueil du démon ne sont que gesticulations insensées face à la toute-puissance divine ; elles sont l’image de l’outrecuidance et de la tromperie du père du mensonge, qui voudrait désespérer même les justes.

Voilà qui ne sert à rien : même le pire des pécheurs, s’il se repent et puise sa force dans le Très-Haut, peut se réfugier dans la miséricorde divine, et son avocate dans le ciel, forte comme une armée rangée en bataille et infiniment plus lumineuse que n’importe quel « porteur de lumière » aux traits monstrueux, connaîtra, c’est certain, le triomphe de son Cœur Immaculé.

 

Jeanne Smits