Le délire révolutionnaire se reconnaît à ce que chacun, de tout état ou institution, sorte de sa fonction, de son objet légitime. Le cas de Météo France l’illustre. Il se trouve que pour des raisons historiques, Météo France a établi des partenariats avec Israël en matière de météo. Elle possède en effet deux supercalculateurs à Toulouse pour traiter les innombrables données venues de toute la planète, et les services météo israéliens (IMS) s’en servent, comme d’autres. Mais pour Clément Testa, patron de la CGT locale, il faut supprimer ce partenariat à cause de la guerre à Gaza. Pourquoi ? Parce que « les prévisions de l’IMP servent directement Tsahal ». Et pour la CGT-Météo, « appeler à l’arrêt des partenariats européens avec Israël dans le domaine météorologique ne serait pas seulement symbolique. Cela peut être un véritable moyen de pression sur Israël pour le forcer à respecter le droit international en Palestine ». En effet les Israéliens « perdraient en précision de tir pour leurs frappes aériennes. Pour tirer des missiles à plus de 250 km, comme cela a été le cas en Iran, l’Etat hébreu a besoin de données météorologiques extrêmement précises, assure-t-il. S’ils n’avaient plus accès aux modèles de prévision européens, ils seraient dans l’obligation d’activer en urgence un nouveau partenariat dans ce domaine — avec les Etats-Unis, par exemple ». Peut-être, peut-être pas… Mais une simple question : en quoi est-ce la mission d’un syndicat français de faire de la politique étrangère et de s’immiscer dans une guerre entre deux entités étrangères ?