Changement climatique : le N2O concentre les foudres des nouvelles études – les agriculteurs trinquent

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Pour entretenir la peur du réchauffement climatique et de l’influence néfaste de l’homme, les chercheurs avaient trouvé, il y a quelques années, un petit dernier dans la cohorte des gaz maudits : le protoxyde d’azote ou N2O. Une nouvelle étude pointe son augmentation par rapport aux niveaux préindustriels, à cause, notamment de son utilisation dans les engrais. Mais, et d’une, sa participation probable à un réchauffement climatique est plus que ridicule, et de deux, sa présence n’est pas dommageable et même nécessaire, si l’on veut apporter du rendement aux cultures. Une trop forte réglementation, comme elle se dessine ici et là, serait donc néfaste pour les agriculteurs, mais également pour les consommateurs qu’il faut bien nourrir.

En réalité, il n’y aurait qu’une peur à avoir, c’est celle d’engendrer des famines, alors que les progrès du dernier siècle ont contribué à les diminuer. Comme le disait un article du think thank conservateur CO2 Coalition, « les illusions “vertes” ne peuvent pas nourrir des milliards de personnes ». Il y a un équilibre à maintenir contre lequel s’arc-boute, très visiblement, la doxa écologiste.

 

Les agriculteurs en butte aux désirs de l’ONU

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, est friand de phrases choc. Et la Journée mondiale de l’environnement, célébrée chaque 5 juin, est un merveilleux prétexte à s’alarmer toujours plus du prétendu changement climatique. Le média en ligne Mercator rapporte ainsi les mots de son discours prononcé à New York : « Dans le cas du climat, nous ne sommes pas des dinosaures. Nous sommes le météore. Nous ne sommes pas seulement en danger. Nous sommes le danger. » Les victimes sont les agresseurs.

Si la ritournelle est connue, il la chante de plus en plus fort, s’appuyant sur les assertions du GIEC. « Il est sans équivoque que l’augmentation du CO2, du méthane (CH4) et de protoxyde d’azote ou oxyde nitreux (N2O) dans l’atmosphère au cours de l’ère industrielle est le résultat des activités humaines et que l’influence humaine est le principal moteur de nombreux changements observés dans l’atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère », disait le rapport 2021.

Mais le vrai danger réside bien dans les mesures prises contre cette pseudo réalité : pour atteindre le net zéro, à savoir la neutralité carbone d’ici à 2050, des objectifs intermédiaires sont fixés pour 2030 et mettent considérablement à mal les agriculteurs qui doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

Au Canada, ce qui relevait jusque-là de l’incitatif via des systèmes de crédit compensatoires pourrait bien devenir fortement contraignant. Et pourtant, non seulement le pays ne produit que 1,5 % des émissions mondiales des GES, mais l’agriculture canadienne n’est responsable que de 10 % de ces émissions. Autrement dit, le secteur agricole canadien ne produit que 0,15 % des émissions mondiales de GES.

Un si petit chiffre pour une si grande attaque des agriculteurs qui partout se révoltent ? La raison ne peut pas être celle des nombres.

 

Le N2O du Canada produit 0,000009℃/an de réchauffement climatique…

Et regardons plus avant sur la réalité des gaz offenseurs, en particulier le N2O. Une étude du Boston College, publiée le 11 juin, révèle que sa menace est sous-estimée : les émissions de N2O doivent être considérablement réduites afin de « stabiliser » le climat de la Terre, avertissent les auteurs.

L’oxyde nitreux ou N2O est produit et rejeté dans l’atmosphère lorsque des engrais sont épandus sur le sol, généralement par les producteurs de céréales et de légumes : l’industrie agricole serait ainsi responsable des trois quarts environ des émissions de N2O. Or ce gaz à effet de serre est plus puissant que le dioxyde de carbone ou le méthane : une molécule de N2O augmente la température environ 233 fois plus qu’une molécule de CO2, et ce pendant environ un siècle, temps de sa durée de vie. De plus, ses émissions provenant d’activités humaines ont augmenté de 30 % au cours des quatre dernières décennies, et près de 70 % de cette augmentation est due à l’agriculture.

Alors, oui, l’augmentation des concentrations atmosphériques de N2O contribue donc probablement au réchauffement de l’atmosphère terrestre… mais dans quelle mesure exactement ?

Un élément change toute la donne, et c’est la grande étude réalisée par le think thank Coalition CO2, en 2022, et intitulée « Nitrous Oxyde and Climate » qui le rappelle : la concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente environ 3.100 fois plus vite que celle du N2O. Les émissions mondiales de N2O réchauffent donc la planète à hauteur d’environ 1/13 de la contribution du CO2, soit 0,064℃/siècle ou 0,00064℃/an. Et si l’on pointe le résultat, par rapport à un pays, comme le Canada, qui représente environ 1,4 % des émissions mondiales de N2O, cela signifierait que le N2O du Canada produit 0,000009℃/an de réchauffement climatique !

Même calcul pour le méthane dont la concentration augmente trois fois moins que celle du CO2. Le méthane produit par le secteur agricole canadien contribuerait au réchauffement climatique à hauteur d’environ 0,00002 ℃/an…

 

Ramener les agriculteurs « à la nature » ou amener le monde à la famine ?

Pour des chiffres si petits, il faudrait donc plomber l’agriculture du Canada et des autres pays, mettre à mal la sécurité alimentaire mondiale ? Parce qu’une bonne proportion d’azote est essentielle pour une croissance optimale des végétaux : pour augmenter le rendement des cultures jusqu’à 30 % à 60 %, il est donc indispensable d’y ajouter des engrais azotés. Et limiter le méthane impliquerait de diminuer le cheptel bovin qui est le plus grand producteur de ce gaz dans le secteur agricole, et donc la production de viande (ce qu’ils tentent effectivement de faire).

Pourtant la population augmente encore, au rythme de 1,1 % par an. Il faut la nourrir. Mais comment faire croître la production alimentaire avec de tels objectifs de réduction de gaz ? Comme le notait l’étude « Nitrous Oxyde and Climate », « une agriculture sans engrais artificiels, bien qu’elle demande beaucoup de main-d’œuvre et produise de très faibles rendements, peut être réalisable pour une petite niche de la population mondiale désireuse et capable de payer sa production. Cependant, il est inconcevable que les masses croissantes, ou même la population mondiale actuelle, puissent être nourries sans une utilisation intelligente et scientifique de l’azote et d’autres engrais ».

Si ramener les agriculteurs « à la nature » afin de sauver le monde d’un prétendu « désastre climatique » conduit à provoquer des famines, nous aurons un monde plus beau pour moins de personnes. Mais peut-être est-ce l’objectif poursuivi, après tout ? A moins qu’un régime mondial uniforme ne soit décidé pour rééquilibrer pays riches et pays pauvres.

Et puis ils nous font sourire ces alarmistes permanents… Avec toutes leurs projections, la terre devrait être beaucoup plus chaude, or il n’en est rien. « Cela prouve, une fois de plus, comme le déclarait à The New American un directeur de centre scientifique sur le climat, que la science n’est pas établie et que nous savons relativement peu de choses sur les causes et les conséquences du modeste réchauffement actuel. Cela suggère également fortement que le changement climatique ne constitue aucune crise, et encore moins une menace existentielle pour l’existence ou l’épanouissement de l’humanité. »

 

Clémentine Jallais