La chanteuse de la Lambada carbonisée dans sa voiture par des cambrioleurs

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Loalwa Braz Vieira, chanteuse brésilienne du groupe Kaoma, a fait danser le monde entier sur le rythme de la Lambada.

 
En 1989, Loalwa Braz Vieira, chanteuse brésilienne du groupe Kaoma, a fait danser le monde entier sur le rythme de la Lambada. Des cambrioleurs ont mis mercredi soir le feu à sa voiture où la police l’a retrouvé carbonisée. Sic transit gloria mundi.
 
Plus de quinze millions de disques vendus dans le monde, dont un million sept cent cinquante mille rien qu’en France sous le titre la Lambada, 80 disques d’or ou de platine : Chorando se foi (Il est parti en pleurant, en brésilien) fut le succès de l’été 1989 sur les plages et dans les discothèques, de San Francisco à Yokohama. Kaoma devait ensuite connaître d’autres succès moins copieux avec Dançando La Lambada et Tago Mago, et Loalwa Braz Vieira allait tenter une carrière en solo, mais sans jamais retrouver l’extraordinaire triomphe de 89.
 

La chanteuse de la Lambada reconvertie en aubergiste

 
A quoi fut dû celui-ci ? Oh, ce n’est pas bien compliqué. Comme dans toutes les révolutions, le public a goûté une certaine sensualité sans frein, le rythme dit « tropical » d’un genre musical mêlant la salsa au carimbo et à la merengue qui entraînait le danseur et la danseuse à se laisser aller. Un clip vidéo exotique les y invitait explicitement. On y voyait un couple de métis brésiliens chaloupant sur la plage dans un style très « collé-serré ». Pas de mystère, donc. Le genre s’est renouvelé ( ?) depuis avec la lambada-zouk, mais la chanteuse, elle, a vieilli, et elle était devenue une bonne mama brésilienne à robes colorées et fleurs dans les cheveux, qui tenait une auberge pour touristes dans la station balnéaire de Saquerema, sur la côté atlantique, à cent kilomètres au sud de Rio de Janeiro environ.
 

Battue par les cambrioleurs et carbonisée dans sa voiture

 
Las, la mama n’en était pas une et vivait seule. Mercredi soir, comme il n’y avait pas de client, le gardien de son auberge, aidé de deux complices, a entrepris de la cambrioler. Comme elle résistait, ou peut-être pour lui faire dire où se trouvait une part de l’argent, ils l’ont battue puis l’ont embarquée évanouie dans sa propre voiture. Celle-ci étant tombée en panne, ils y ont mis le feu, y abandonnant la chanteuse, après l’avoir délestée de son portable et de sa carte bancaire. Elle a été retrouvée carbonisée. Une scène de la sauvagerie la plus ordinaire et la plus sotte : leurs cerveaux embrumés par la soif du vol n’avaient apparemment pas pensé qu’ils seraient immédiatement repérés.
 
Certains médias ont parlé de Loalwa Braz Vieira comme d’une « icône » de la lambada et des années plage. Elle est plutôt une nouvelle image, malheureuse, de l’arroseur arrosé : la chanteuse, qui exploitait le désir sexuel de la foule pour gagner de l’argent et de la notoriété, est morte de la cupidité née dans des esprits frustes issus de cette foule pour les biens qu’elle avait tirés de cette exploitation. Pauvre jouet, en fait, de l’or et de l’avidité. Paix à son âme.
 

Pauline Mille