Chevaliers et bombardes, d’Azincourt à Marignan est une belle exposition proposée par le Musée de l’Armée. Elle s’adresse aux familles, en particulier aux enfants. Elle se montre très pédagogique pour le jeune public. Elle possède la première vertu de rappeler ces grandes batailles essentielles de notre Histoire, Azincourt perdue en 1415 face aux Anglais, l’invasion de notre pays, et la réaction nationale menée par Jeanne d’Arc (1428-1431), et celle de Marignan, gagnée en 1515, près de Milan, à l’origine d’une éphémère hégémonie européenne de la France (1515-1519). Ces batailles ne sont plus par principe étudiées dans les classes, du primaire au secondaire, scandale absolu de notre époque.
Chevaliers et bombardes : une exposition à voir en famille
Le XVe siècle ainsi défini (1415-1520) est très intéressant. La chevalerie, à la prestation militaire pourtant peu convaincante à Azincourt, reste l’arme noble par excellence et exerce une influence culturelle fondamentale pendant toute la période. François Ier ne se veut-il pas le roi-chevalier ? L’artillerie se développe en parallèle et devient de plus en plus l’arme décisive du champ de bataille. Si les bombardes, ancêtres directes des canons, restent marginales à Azincourt, où l’archerie anglaise est encore l’arme la plus efficace, elle assure les victoires essentielles de Castillon (1453) et de Marignan. Curieusement, la victoire française finale de la Guerre de Cent Ans contre l’Angleterre, à Castillon, à l’est de Bordeaux, est très peu connue.
Chevaliers et bombardes, d’Azincourt à Marignan propose de nombreux panneaux explicatifs, quelques vidéos ou reconstitutions de batailles, simples. Les armes sont évidemment bien présentées, avec toutes les explications techniques nécessaires. Seules réserves : l’exposition se visite vite, en 30-45 minutes, et ce à un rythme tranquille ; puisqu’elle s’adresse aux enfants, les connaisseurs apprendront peu (ou pas), même si c’est toujours un plaisir de voir de belles armes anciennes. Pour les familles, cette exposition est à voir, et permet d’utiles découvertes ou révisions sur la Guerre de Cent Ans (1337-1453) ou le début des Guerres d’Italie (1494-1559).
Hector Jovien