C’est, en dollars, le solde positif des finances publiques argentines au mois de janvier. Ça a l’air comme ça d’une information financière parmi d’autres, mais c’est une révolution. Le ministère de l’économie argentin l’a annoncé avec quelque satisfaction : c’est le premier excédent financier mensuel depuis août 2012, alors que le déficit budgétaire atteignait en 2023 5 %. Javier Milei, président élu en novembre 2023, l’homme à la tronçonneuse, avait promis des coupes draconiennes dans les dépenses de l’Etat, il a tenu parole : moins 40 % d’un coup, « une thérapie de choc ». Le but, cesser de faire fonctionner la planche à billets pour juguler l’inflation, qui navigue à 258 % par an, 58 % des citoyens étant considérés comme « pauvres ». Le pays, jadis l’un des plus prospères du monde, a été ravagé par l’Etat providence et diverses formes de socialisme. Milei semble avoir réussi un premier petit pari. Et l’inflation est passée de 25,5 % en décembre 2023 à 20,6 % en janvier 2024. Mais attendons la suite, c’est-à-dire une récession annoncée qui s’aggrave pour l’instant. Le peuple continuera-t-il à suivre quand viendront certaines hausses dans les mois prochains ? Et Milei tiendra-t-il jusqu’au rebond attendu pour la fin de l’année ?