Le discours de Javier Milei, à Davos, démasque le socialisme

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RITV avait rapidement évoqué le discours de Javier Milei au Forum de Davos : ce dernier continue de faire couler de l’encre – et pour cause. Pour sa première sortie à l’étranger, le nouveau président de l’Argentine a choisi de se rendre dans l’arène mondialiste du Forum Economique Mondial (WEF) dire l’indicible : accuser de socialisme destructeur et déstructurant l’immense majorité des pays qui se disent libres, en s’appuyant sur la démonstration empirique du cas argentin. Par-delà les potentats internationalistes, c’est à l’Occident qu’il s’est adressé et plus particulièrement au peuple argentin qui doit, aujourd’hui, remonter la pente, dans la douleur, après cent ans de collectivisme démagogique.

Si le personnage haut en couleurs est pour le moins déroutant, la virulente aversion des médias de gauche à son encontre le rendait déjà, d’office, presque sympathique. Son discours, loin d’être creux, démontre une réelle vision économique, politique et sociétale. Prononcé à Davos, au cœur du système qu’il dénonce, il est, en soi, une exception, quoi qu’on puisse penser de son libertarianisme affiché.

 

Un discours fort de café sur le capitalisme socialisé de Davos

Pour évincer un importun, tous les moyens sont permis. Et Javier Milei a eu droit à toutes les dénonciations. Dangereux ! Mediapart a parlé du péril Milei… Taré ! L’homme à la tronçonneuse est surnommé « le fou de la pampa ». Il est certain que nombre de ses habitudes peinent à se défendre. Le journaliste Steven Tucker, sur Mercatornet.com, rappelle les entretiens réguliers que Javier Milei a avec son chien mort Conan (il l’a fait cloner aux Etats-Unis à cinq reprises) et le fait que ses animaux lui fournissent toutes autres sortes de conseils politiques et économiques… Il parlerait même au fantôme d’Ayn Rand, éminente théoricienne social-libertaire…

Mais, comme le disait très justement Steven Tucker, l’unique question est de savoir si la vision politique qu’il en ressort est saine ou non, en soi défendable ou d’office condamnable. Son discours davotien du 17 janvier est un premier argument en faveur d’une première réponse. Parce qu’en termes de pensées folles, le WEF n’est pas en reste, la dernière étant qu’il faudrait arrêter de boire du café à cause du changement climatique. Elles sont sûrement bien plus viciées et dangereuses que celles de Javier Milei.

Accueilli sans froideur par le chef sacro-saint Klaus Schwab, il a recueilli de nécessaires applaudissements dans ce petit univers mondialiste où tout est consensus et où la violence imposée se fait plutôt au secret. Son discours était, pourtant, incroyablement et violemment « disruptif ». La seule folie dont il aurait pu se prévaloir était bien d’avoir été à Davos pour le tenir. Car ses premiers mots furent ceux-là : « Je suis ici aujourd’hui pour vous dire que l’Occident est en danger, il est en danger parce que ceux qui sont censés défendre les valeurs de l’Occident sont cooptés par une vision du monde qui – inexorablement – conduit au socialisme, et par conséquent à la pauvreté. »

Mais n’est-on pas à Davos, en face d’hommes d’affaires et de politiques imbibés de capitalisme ? Le système économique phare de l’Occident des deux derniers siècles a pris « des allures de piste », comme dit la chanson de Serge Lama… Et le capitalisme dit « des parties prenantes » que Klaus Schwab tente désormais de nous servir, dessiné dans la doctrine ESG (environnement, social et gouvernance d’entreprise) n’est ni plus ni moins qu’un socialisme revisité : le modèle de la liberté a été abandonné « pour diverses versions de ce que nous appelons le collectivisme », a déclaré Milei.

Au-delà du libertarisme économique et sociétal qu’il défend, l’Argentin fait tomber les masques de la comédie mondialiste.

 

« L’Etat n’est pas la solution, l’Etat est le problème lui-même » (Javier Milei)

« Je sais qu’il peut sembler ridicule à beaucoup de dire que l’Occident s’est tourné vers le socialisme. Mais ce n’est ridicule que dans la mesure où l’on se limite à la définition économique traditionnelle du socialisme. » Déjà, dit-il, les Etats n’ont plus besoin de contrôler directement les moyens de production pour contrôler tous les aspects de la vie des individus… ils ont pléthore d’outils pour le faire de manière indirecte, mais non moins efficace, avec l’émission monétaire, l’endettement, les subventions, le contrôle des taux d’intérêt, le contrôle des prix, les réglementations, etc.

Et il existe bel et bien une tendance mondiale croissante à une implication accrue des gouvernements dans les affaires économiques, la doxa de gauche considérant que le capitalisme est finalement immoral car individualiste. Cela est simplement réalisé de façon plus souple et insidieuse que sous un communisme déclaré. Et surtout, on invoque d’excellentes raisons, ou du moins présentées comme telles, comme la lutte pour le changement climatique ou la justice sociale pour tous…

« Face à l’échec retentissant des modèles collectivistes et aux progrès indéniables du monde libre, les socialistes ont été contraints de modifier leur programme. Ils abandonnent la lutte des classes fondée sur le système économique et la remplacent par d’autres conflits sociaux supposés, tout aussi nuisibles à la vie collective et à la croissance économique », a encore expliqué Milei. Un marxisme culturel deuxième génération somme toute, qui cherche à bouleverser l’ordre initial, via de nouveaux paradigmes… Et Milei de citer en premier lieu « la lutte ridicule et contre nature entre les hommes et les femmes » et le conflit de l’homme contre la nature qui sert de justification au « sanglant programme de l’avortement ».

C’est la raison pour laquelle nombre de gouvernements aux façades bien différentes peuvent exercer in fine la même politique : « des communistes, des fascistes, des socialistes, des sociaux-démocrates, nationaux-socialistes, chrétiens-démocrates, néo-keynésiens, progressistes, populistes, nationalistes ou mondialistes », assure Milei : « Sur le fond, il n’y a pas de différences substantielles : tous considèrent que l’Etat doit diriger tous les aspects de la vie des individus. Tous défendent un modèle contraire à celui qui a conduit l’humanité aux progrès les plus spectaculaires de son histoire. »

 

Le socialisme ouvre la porte à la pauvreté et à la coercition

Ainsi, « les néo-marxistes ont réussi à coopter le bon sens occidental. Ils y sont parvenus en s’appropriant les médias, la culture, les universités et, bien sûr, les organisations internationales », ose dire Milei devant son parterre davotien ! Et ils amèneront l’Occident à la ruine. La ruine économique, comme celle qui a prévalu en Argentine qui est passée, il le rappelle, d’une puissance de premier ordre à un pays ravagé par l’inflation et la misère. La ruine morale parce que ses valeurs auront été écrasées – on voit à l’œuvre les ravages du wokisme.

En quelque vingt minutes, quelques chiffres et quelques concepts, Javier Milei a su donner un coup de massue fort et précis à un grand mouvement de fond qui anime de manière disparate mais réel la marche du monde d’aujourd’hui.

Comme le rappelait dans TheNewAmerican Véronique de Rugy, économiste française, certains pourraient penser que la leçon historique de l’Argentine n’engage à rien, mais « l’avertissement de Milei nous concerne ». Et si elle évoque surtout, dans son article, les politiques économiques de plus en plus collectivistes des Démocrates et des Républicains, la « route du servage » est prise aussi dans le domaine intellectuel et moral où la coercition se cache de moins en moins.

Le « ¡Viva la libertad carajo! » (Vive la liberté, bordel) de Javier Milei dont il a clôturé, comme de coutume, son discours, veut réveiller ceux qui ont été endormis.

 

Clémentine Jallais