Le pontificat de François, une chance unique pour la Chine communiste de résoudre son « problème catholique »

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La religion chrétienne – et en particulier l’Église catholique – a toujours été un problème pour les régimes totalitaires. Mais apparemment, avec le pape François, le régime totalitaire qui sévit en Chine pourrait bientôt régler son « problème catholique ». Ce ne sont pas des catholiques hostiles au pape François ni même des membres de l’Église catholique légitime de Chine qui le disent, ce sont les communistes chinois eux-mêmes. Plus précisément, c’est un article du Global Times, organe de presse en langue anglaise du Parti communiste chinois (PCC), qui l’affirme, en prêtant l’assertion suivante à un universitaire spécialiste de la religion : « Le pape François vient d’Amérique latine et il a une bonne compréhension des marxistes à cause de la théologie de la libération qui était populaire en Amérique latine, et il pense que les communistes chinois sont peut-être similaires aux marxistes d’Amérique latine. »
 

Les communistes chinois comptent sur le pape François pour les aider à résoudre leur « problème catholique ».

 
Selon les experts du Global Times, le pontificat de François serait une occasion en or pour la Chine d’améliorer ses relations avec le Vatican, ce qui « pourrait être bénéfique pour l’Église, la Chine et le monde ». Pour illustrer l’embellie historique dans les relations entre le régime communiste chinois et le Vatican, le Global Times énumère des documentaires et des films mettant en scène la religion catholique qui ont été émis ces derniers temps par les chaînes de télévision chinoises, parmi lesquels « Le pape François : un homme de parole » de Wim Wenders.
 
Parallèlement, le régime communiste accélère son effort de « sinisation » du catholicisme chinois. Dans le cadre de cet effort, le contrôle de la pratique religieuse est intensifié, avec de nouvelles dispositions légales interdisant tout culte en dehors des lieux et des moments désignés par les autorités et également toute participation de mineur de moins de 18 ans à un office religieux. Les églises ont été enjointes à cet effet d’afficher sur leurs portes des avis interdisant l’entrée du bâtiment aux mineurs. La sinisation des religions fait partie du nouveau plan quinquennal pour parfaire le socialisme dans l’Empire du Milieu. Sous couvert d’adaptation des religions à la culture chinoise, ce plan impose aux religions d’intégrer dans leur doctrine et leurs pratiques la poursuite des idéaux communistes.
 

Quand le Vatican vante la mise en œuvre de la doctrine sociale de l’Église par la Chine communiste…

 
C’est ce qui fait dire au cardinal Zen, évêque émérite de Hong Kong, que l’accord négocié entre Pékin et le Vatican en vue de faire reconnaître par le Saint-Siège l’Église patriotique de Chine et ses évêques nommés par les communistes est en réalité un abandon de l’Eglise de Chine au régime communiste. Cette impression des catholiques de l’Eglise légitime de Chine, persécutés depuis le début de la dictature communiste, ne peut qu’être renforcée par les propos de certains prélats du Vatican, tel l’évêque argentin Marcelo Sánchez Sorondo, chancelier de l’Académie pontificale des sciences sociales et proche du pape François, qui déclarait il y a quelques mois, après un voyage en Chine : « En ce moment, ceux qui mettent le mieux en œuvre la doctrine sociale de l’Église sont les Chinois ». Pas étonnant, donc, que l’organe de presse du PCC vante la bonne compréhension des marxistes par le pape François. On croirait presque entendre un ancien officier du KGB soviétique expliquer que « L’idéologie communiste est très semblable au christianisme en réalité : la liberté, l’égalité, la fraternité, la justice – tout cela était exposé dans l’Écriture sainte, tout y est. »
 

Olivier Bault