L’un des arguments prétendument massue qui reviennent sous la plume des idiots utiles qui suivent le sillage de la Chine populaire est celui-ci : « De toutes manières, communiste ou non, l’empire du milieu ne s’intéresse qu’à lui-même, il a le regard fixé sur “l’œil du coq”, Pékin (Beijing, maintenant) et n’a aucune volonté expansionniste. » Cette sottise paresseuse se trouve contredite par l’impérialisme des armées populaires en mer de Chine, en mer Jaune, à Tai Wan, aux Spratneys, aux Paracelse, face au Japon, aux Philippines, au Vietnam, dans la fosse de Timor, et par le néo-colonialisme han partout en Afrique. Mais Xi Jinping ne s’intéresse pas qu’aux matières premières et à l’expansion militaire, il s’occupe aussi d’exporter le modèle social et politique chinois. Témoin cette dernière expérience, qui se déroule cette fois dans le Pacifique : le Département national de prévention de la criminalité de la police royale des Iles Salomon collabore avec l’équipe de liaison de la police chinoise dans la communauté Fighter One afin de lancer des communautés modèles de coopération policière entre les Iles Salomon et la Chine. Si l’expérience réussit, « elle sera étendue », affirment les responsables chinois. Elle se fonde sur « l’expérience de gouvernance communautaire chinoise – Fengqiao ». Historiquement, le modèle de surveillance « Fengqiao » du PCC s’appuie sur la mobilisation des membres de la communauté contre les « ennemis de classe réactionnaires » par Mao Zedong. Ce modèle a été appliqué par Mao Zedong à Fengqiao, ville de la province côtière du Zhejiang, et repris par Xi Jinping qui le définit ainsi : « le fait de s’appuyer sur les masses pour résoudre localement les conflits ». En 2022, le gouvernement des Iles Salomon a signé un pacte militaire avec Pékin, et en juillet 2023, le pays et la Chine se sont engagés à renforcer leur coopération en matière de « sécurité et d’application de la loi ».