Un récent rapport de l’Office of Naval Intelligence (ONI) vient confirmer ce que le gouvernement chinois annonçait déjà : le destroyer Luyang III est désormais apte à lancer verticalement le missile de croisière antinavire de dernière génération YJ-18 ASCM. Une annonce qui pose un sérieux défi aux forces navales américaines. Pour l’instant, un seul navire est équipé pour lancer ce missile supersonique, mais la Chine précise qu’elle disposera de 10 bâtiments opérationnels d’ici à 2017.
Le YJ-18 ASCM et son cousin le YJ-12
« Ce missile, et son cousin le missile air-sol YJ-12, sont des menaces majeures pour la marine américaine » a déclaré Lyle J. Goldstein, un professeur associé du China Maritime Studies Institute de l’Académie navale des Etats-Unis, car, précise-t-il, « l’augmentation considérable de la vitesse rend le missile bien plus difficile à intercepter ».
Un missile supersonique chinois difficile à intercepter à cause de sa grande vitesse
Le missile a une portée de 180 kilomètres à 270 mètres par seconde, et de 40 kilomètres à 1.000 mètres par seconde.
« Quiconque veut sérieusement comprendre les capacités militaires chinoises doit se familiariser avec ce missile », écrivait récemment Andrew Erickson, professeur associé de l’Académie navale américaine à Rhode Island.
Comme Lyle J. Goldstein, Andrew Erickson prévient que la vitesse accrue et la portée du missile « combinées avec un déplacement proche de la surface de l’eau et la probable existence d’une liaison de transmission de commande basée sur des photos internet, rendent extrêmement difficile la défense » face à ce bolide.
Le rapport de l’ONI, premier document public sur marine chinoise depuis 2009, décrit un plan de militarisation de la Chine basé sur la qualité plutôt que sur la quantité mais certains chiffres, comme celui des garde-côtes, restent très élevés.
La marine américaine redoute les forces militaires de la Chine « bien équipée et compétente »
La Chine compte actuellement 200 navires de surface, sous-marins, bateaux amphibies et patrouilleurs armés de missiles. En 2014, 60 nouveaux vaisseaux ont été ajoutés à la flotte, 60 autres devraient la rejoindre en 2015.
La Chine est le pays qui a produit le plus de bâtiments militaires au monde en 2013 et 2014.
La garde côtière chinoise aura augmenté de 25% entre 2012 et 2015, plus que n’importe quelle autre garde côtière au monde.
« Des améliorations qualitatives majeures se font dans l’aéronavale et les forces sous-marines, de plus en plus capables de frapper des objectifs à des centaines de kilomètres du continent chinois », précise le rapport qui décrit les forces militaires chinoises comme « bien équipées et compétentes ».
De son côté, un haut responsable du ministère américain de la défense a affirmé que la flotte américaine pourrait être en danger pour la première fois depuis des décennies du fait de la montée en puissance de la Chine.