Quand un chômeur craint une diminution de revenu, il trouve plus vite du travail

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Le ministère du Travail ne reste pas constamment les bras croisés. En 2019, il a instauré par décret, pour les chômeurs plus aisés, la dégressivité sur l’allocation de retour à l’emploi (ARE) : en français compréhensible, tous les demandeurs d’emploi de moins de 57 ans touchant un salaire mensuel brut de plus 4.900 euros au premier juillet 2024 voient leur allocation journalière diminuer de 30 % à partir du 183ème jour (7ème mois). Cette réforme visait à réduire la dépense de l’assurance chômage de deux manières : mécaniquement, le montant des indemnisations baisse, et en plus les chômeurs, craignant pour leurs revenus, vont chercher plus vite du travail. Eh bien, l’espoir du réformateur a été comblé. Une étude, confiée par le ministère à la DARES (direction de l’animation de la recherche des études et des statistiques), montre son efficacité : « La réforme de la dégressivité les a incités à raccourcir leur durée passée en indemnisation pour reprendre un emploi plus tôt. » Cela suggère une observation : les chômeurs avaient donc tendance à utiliser leur allocation comme une période de vacances supplémentaires, aux frais de la princesse. Et une question : la réforme n’ayant concerné jusqu’ici que les 3 % de salariés les plus aisés, puisqu’elle est efficace, pourquoi ne pas l’étendre à l’ensemble des salariés ? Voilà une belle source d’économies potentielles pour Monsieur Bayrou !