Depuis plusieurs semaines, la violence ne cesse d’augmenter dans les camps de réfugiés en Allemagne : les rixes entre différents groupes ethniques s’intensifient et ce sont les chrétiens qui paient le prix d’une présence islamiste radicale parmi les clandestins. Ils sont de plus en plus menacés.
Des responsables politiques conservateurs se sont mobilisés pour réclamer la mise en place d’une ségrégation afin de protéger les chrétiens. « C’est triste, mais il est évidemment nécessaire que nous exigions la séparation des demandeurs d’asile selon leur religion », a ainsi déclaré l’ancien ministre allemand de l’Intérieur Hans-Peter Friedrich.
Soixante personnes ont été blessées dans un affrontement entre des centaines de clandestins albanais et pakistanais dans un campement non loin de la ville de Cassel. La veille, le plus important syndicat allemand de police venait de réclamer la mise en place d’une « apartheid » dans les camps de réfugiés, à cause de l’augmentation de menaces islamistes envers les chrétiens.
Dans le Land allemand de Thuringe, le Premier ministre Bodo Ramelow, qui a toujours été le premier à célébrer le multiculturalisme et les bienfaits de l’immigration, n’a pas eu d’autre choix que de mettre en place cette politique de ségrégation des clandestins dans la région.
En Allemagne, des chrétiens affirment qu’ils doivent vivre cachés dans les camps de réfugiés
« En Iran, les gardiens de la Révolution ont arrêté mon frère dans une église. J’ai fui les services du renseignement iranien parce que je pensais que je pourrais enfin vivre librement selon ma religion en Allemagne », explique Saïd, un Iranien chrétien qui fuyait la persécution dans son pays d’origine. « Mais je ne peux pas dire ouvertement que je suis chrétien dans mon centre pour réfugiés. Je serais alors menacé », poursuit-il.
Nombre d’associations ont reconnu que les réfugiés n’étaient pas tous recommandables. « Nous devons en finir avec l’illusion selon laquelle tous ceux qui arrivent ici sont des activistes des droits de l’homme », commentait ainsi Max Klingberg, de l’Organisation internationale pour les droits de l’homme, qui travaille avec des réfugiés depuis 15 ans.
« Parmi les nouveaux arrivés l’engagement religieux n’est pas mince : il est au moins au niveau de celui des Frères musulmans », explique-t-il.
Saïd raconte son quotidien dans le centre pour réfugiés : « Ils me réveillaient avant l’aube pendant le Ramadan et me disaient de manger avant le lever du soleil. Si je refusais, ils disaient que j’étais un kafir, un incroyant. Ils me crachaient dessus… Ils me traitaient comme un animal. Ils ont également menacé de me tuer. »
Des chrétiens retrouvent en Allemagne les mêmes menaces islamistes que dans leurs pays d’origine
Saïd n’est pas seul. Nombre d’autres réfugiés chrétiens ont les mêmes problèmes. Le pasteur luthérien allemand Gottfried Martens s’occupe de 600 Afghans et Iraniens chrétiens dans son église, qu’il a lui-même baptisés. Tous ont des problèmes. « Les musulmans pratiquants enseignent leur vision des choses, c’est-à-dire qu’il y a ici [en Allemagne] c’est d’abord la charia, et que notre loi vient après », explique le pasteur.
Les chrétiens réfugiés sont inquiets : qu’adviendra-t-il lorsque ces islamistes quitteront les centres d’accueil ? « Devrons-nous continuer à nous cacher ? », demandent certains.
La peur n’est pas infondée : de nombreuses agressions physiques de chrétiens ont déjà été recensées dans le pays.
Un chrétien syrien raconte : « Ils hurlent des versets du Coran. Ce sont les mots que l’Etat islamique prononce avant de décapiter leurs prisonniers. Je ne peux pas rester ici, je suis chrétien. » Il explique que plusieurs adeptes de l’organisation islamiste habitent dans le même centre que lui.
Une famille chrétienne d’Irak réfugiée retourne vivre à Mossoul pour fuir les menaces islamistes
Le journal allemand Die Welt, qui a recueilli ces témoignages, révèle qu’une famille chrétienne irakienne est même repartie vivre à Mossoul – fief de l’Etat islamique – pour fuir les menaces islamistes reçues en Allemagne… « Ils ont dit à mon enfant… Nous allons te tuer et nous boirons ton sang », expliquait le père.
Simon Jacob, du Central Council of the Eastern Christians, n’est pas surpris par ces témoignages ; elles ne sont pour lui que la « partie émergée de l’iceberg ».
« Le nombre de cas non déclarés est élevé. Nous devons nous attendre à d’autres conflits que les réfugiés apportent de leurs pays vers l’Allemagne. Entre chrétiens et musulmans. Entre chiites et sunnites. Entre Kurdes et extrémistes. Entre Yézidis et extrémistes », conclut-il.
Contre toute prudence élémentaire, les portes du pays restent pourtant grandes ouvertes.