Le marketing US est inventif en ce qui regarde ses moyens de propagande : une clinique du New Hampshire, le Lovering Health Center, utilise des poupées American Girl pour attirer toutes sortes d’ados fragiles et les convertir à l’idéologie inclusive en matière de genre – et à sa pratique. Ces poupées, qui ont inspiré un thriller sorti en 2022, sont très populaires aux Etats-Unis, elles symbolisent les petites filles et filles américaines de la petite enfance à l’adolescence. Une publication sur Facebook particulièrement explicite et détaillée a fait récemment réagir. Cinq poupées American Girls y figuraient, toutes ayant un comportement jugé positif par l’idéologie inclusive et plus problématique pour la morale traditionnelle. Une bonne partie du public américain s’en est indigné.

Toute la gamme des poupées US au service de l’arc-en-ciel

Une poupée bouclée au teint très mat est « en PrEP », c’est-à-dire qu’elle suit une prophylaxie de préexposition. C’est un « outil préventif qui permet à une personne séronégative exposée au VIH de se protéger en prenant un traitement antirétroviral ». Autrement dit, pour pouvoir se livrer au vagabondage sexuel avec des partenaires à risque sans prendre de risque, elle se bourre de médicaments chers aux frais de Medicaid. Une toute bleue, dans la même veine, est en suivi pour les STI, en français IST, infections sexuellement transmissibles. La troisième, avec un joli nœud dans les cheveux, prend des médicaments pour avorter. La quatrième, en robe Vichy, utilise la contraception. Et la cinquième, habillée en rose comme une fille mais portant pantalon comme un garçon, et tenant à la main un drapeau transgenre à bandes roses, blanches et bleues, est en HRT, c’est-à-dire qu’elle suit une transition de genre.

Clinique inclusive même pour les gremlins transgenres

Quant au texte qui figure au-dessus de ces images, il est suffisamment explicite et court pour qu’on le cite intégralement : « La clinique Lovering offre des soins de santé sexuelle et reproductive dans un environnement inclusif pour les personnes queer, transgenres, handicapées et antiracistes. Que vous recherchiez des soins pour un avortement, des soins d’affirmation de genre, une contraception, un dépistage/traitement/prévention des IST, la PrEP, des soins périménopausiques et postménopausiques, des soins de bien-être courants (frottis, etc.) ou une vasectomie, nous avons ce qu’il vous faut ! Appelez-nous pour prendre rendez-vous ou pour toute question au (.)… ***Veuillez noter qu’ici, “American Girl Doll” peut désigner toute personne, quelle que soit son identité de genre, souhaitant être incluse, ainsi que le gremlin asexué qui hante le sous-sol de Lovering (je plaisante, mais s’il y avait un gremlin au sous-sol, il serait certainement non binaire). »

Convertir les ados par la confusion organisée

Pour ne pas tomber sous le coup de la loi US, la clinique Lovering n’a pas choisi de « vraies » poupées American Girls. Les modèles ne peuvent être achetés « sur la Cinquième Avenue comme souvenir des vacances d’été à New York » par les touristes. Mais c’était un pastiche bien fait, conçu pour plaire aux filles, enfants ou ados, et, si elles sont influençables, de les convertir. Une étude US datant de 2018 suggère que des ados, surtout des filles, peuvent être atteints de dysphorie de genre quand ils sont exposés aux réseaux sociaux et à l’influence de leurs pairs. Près de 83 % des ados se disant transgenres étaient des filles. L’usage des poupées, en « adoucissant » le message peut le rendre plus acceptable par une fille de quinze ans influençable, et la convertir à l’idéologie inclusive. A noter : la clinique Lovering fait aussi la promotion de jouets sexuels. Ce n’est pas un hasard : tout est fait pour entraîner un public fragile dans un univers ludique et confus où rien n’est grave et où les gremlins, comme les bisounours, sont bienvenus.

Pauline Mille