Colonel Arnaud Beltrame : hommage national a un héros pour la France et pour notre temps

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Un peuple touché au cœur… L’hommage national de la France à son héros, le colonel Arnaud Beltrame, au-delà de toute récupération politique et idéologique – et il y en aura – parle au plus profond des âmes et des consciences. Il y a un bien, il y a un mal. Le sacrifice de la vie a un sens. La souffrance acceptée est plus grande et plus féconde que la volonté de tuer et de faire souffrir. C’est un exemple et un appel qui oppose de manière saisissante la lumière de la foi au Christ – profondément enfouie, mais toujours présente dans l’âme française – et les ténèbres de l’islam qui dénaturent la capacité d’héroïsme des jeunes et la mettent au service du mensonge et de l’horreur. C’est l’amour face à la haine. Ce qui reste de haute civilisation occidentale face à une religion totalitaire, dont le dieu a besoin de criminels pour asseoir sa domination.
 
Le sacrifice d’Arnaud Beltrame foisonne de symboles – religieux, politiques, culturels. Les quelques heures les plus tragiques de la vie de ce soldat adressent une multitude d’appels à la France. Pour qu’elle renoue avec ce qu’elle doit être, forte des vertus naturelles qui lui ont été données, soucieuse de la foi qui l’a façonnée mais qui est aussi un héritage lourd de devoir et de responsabilité… si oubliés.
 

Le hommage national de la France à un héros providentiel

 
Les faits sont connus de tous, interpellent chacun. Le Vendredi de la Passion, toute la chrétienté ayant l’esprit fixé sur le Christ dans sa Passion, sa sainte Agonie, sa Crucifixion, un homme dans la force de l’âge, voué par vocation et par choix à la protection de sa patrie et de ses frères en humanité, décide de se livrer à un homme qui a déjà tué trois fois, ce jour-là, par fanatisme. Ce faisant il sauve une jeune mère de famille, en évitant, peut-être, qui sait, un de ces carnages qui ont ponctué la montée du terrorisme en France. Son corps sera percé de plusieurs coups de feu, mais le coup fatal, dont il mourra le lendemain matin, lui est porté au cou : c’est un égorgement, le geste rituel par lequel les musulmans sacrifient leurs victimes.
 
Arnaud Beltrame est un converti de l’âge mur, un homme qui a toujours brillé par sa volonté d’être le meilleur et qui s’est jeté dans l’aventure de la foi de tout son être. Il était engagé sur le chemin du mariage religieux, préparé avec le plus grand sérieux à l’abbaye des Chanoines réguliers de la Mère de Dieu avec le P. Jean-Baptiste de Lagrasse. De ses mains – des mains d’un prêtre dont la communauté est attachée à la célébration de la liturgie selon le rite traditionnel, il a reçu l’extrême onction, le pardon de ses fautes avant d’entrer dans la vie éternelle. Et toute la France l’a su. Par Arnaud Beltrame, la France a su, a retrouvé « son » essentiel : Dieu, la patrie, la droiture militaire, l’attachement à la famille, l’engagement libre au service du bien jusqu’au don de la vie…
 

Le Colonel Arnaud Beltrame : homme, soldat et chrétien

 
Arnaud Beltrame avait choisi de se marier civilement en 2016 avec Marielle, vétérinaire à la réserve de Sigean, pour pouvoir être mutée près de la fiancée, la femme forte qu’il avait demandée à la Très Sainte Vierge lors d’un pèlerinage à Sainte-Anne-d’Auray en 2015. Le mariage religieux devait avoir lieu le 9 juin. Marielle l’a déclaré à La Vie : « Il est mort un vendredi, juste à la veille des Rameaux, ce qui n’est pas anodin à mes yeux. C’est avec beaucoup d’espérance que j’attends de fêter la Résurrection de Pâques avec lui. » Grâce à elle, grâce à lui, la France se rappelle : il y a une vie après la mort, il y a une communion des saints, il y a une espérance réelle, concrète, de retrouver ceux qu’on aime, dans leur esprit et dans leur chair.
 
Arnaud Beltrame a été tué comme un chien ou comme un agneau – comme un ennemi méprisé, ou une victime offerte. Offert au couteau du bourreau, conscient du risque, il a montré que la mort n’est pas une fin, et que celui qui se livre dépasse infiniment celui qui le tue.
 
Il est l’homme d’une lignée : la longue succession de héros, mais aussi de saints et de martyrs, qui ont fait la France. Et l’homme d’une tradition familiale, puisque son père, son grand-père, son arrière-grand-père étaient au service de la France, dans l’armée.
 

Colonel Arnaud Beltrame : des symboles à foison

 
Il est l’homme des valeurs solides et des certitudes tranquilles qui rendent possible la fougue calculée, l’engagement sans retour, l’incarnation de ce que l’homme a de meilleur. Il a donné sa vie pour protéger une femme, une mère : c’est toute la tradition chevaleresque de la France, récusant l’idéologie du genre qui s’est déjà insinuée dans les écoles, les lois, les esprits. Petit, il jouait au soldat : l’enfant déjà avait des rêves de grandeur virile. A ces vertus reçues de ses aïeux il a ajouté la charité qui dépasse tout en ordonnant sa vie, à sa manière, au Christ. Peut-être préfigure-t-il le sang fécond de martyrs à venir, auxquels est donné, nous le savons, l’assurance de la victoire finale…
 
Ancien franc-maçon initié à la Grande Loge de France, « il avait depuis quelques années pris ses distances avec la franc-maçonnerie, selon le témoignage d’un proche », rapporte La Croix.
 
Arnaud Beltrame était aux antipodes du discours des « droits » et de l’indifférenciation, aux antipodes du relativisme des laïcistes qui face à la menace islamique ne peut rien. Il reconnaissait les lois qui dépassent l’homme, et donnait au Bien souverain qu’il servait plus encore que sa patrie et sa famille son nom exact de Dieu-Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit.
 
Il est le mystérieux cadeau de la Providence à une France qui se défait ; un visage aimable et enthousiasmant qui s’offre à elle, et où elle a encore, malgré tout, la force de se reconnaître, en attendant d’en avoir la volonté concrète. Il incarne la réponse, la seule réponse à apporter face aux malheurs spirituels qui nous accablent. Une réponse que Dieu bénit…
 

Jeanne Smits