L’exceptionnelle communication d’un futur candidat dénommé François Hollande

Communication futur candidat Hollande
Un tract diffusé sur Facebook pour soutenir François Hollande en vue de 2017.

 
Alors que la machine socialiste s’est mise en marche pour tenter de faire du plus mauvais – en matière de sondages et de résultats – président de la Ve République un candidat à sa propre succession, François Hollande semble bénéficier tout à coup d’une auréole médiatique qui tombe à point nommé. En effet, la communication du futur candidat peut aligner tout à coup une liste exceptionnelle de points positifs pour le moins bienvenus : migrants, terrorisme, chômage, commerce, etc. nombre de domaines dans lesquels le président de la République ne peut produite qu’un bilan catastrophique semble tout à coup se révéler bénéfiques pour lui.
 
François Hollande, qui a su manifester, en début de semaine, qu’il n’était pas systématiquement à la botte de la Maison Blanche en refusant de suivre, en l’état du projet, Barack Obama sur le fameux accord transatlantique (TTIP), multiplie ces dernières heures des points positifs dans des domaines qui n’étaient pas pour rien, jusqu’ici, dans la chute de sa popularité auprès des Français.
 

L’exceptionnelle communication de François Hollande

 
Sur la question des migrants, il peut verser dans son escarcelle de futur candidat le fait que l’accord passé, à grands renforts de concessions, avec la Turquie commence à porter quelques fruits visibles bien qu’insuffisants. D’un côté, les migrants n’empruntent que moins nombreux cette fameuse route turque (au point que d’aucuns accusent cet accord d’être responsable d’une recrudescence de noyades sur la route maritime) ; de l’autre, un certain nombre de clandestins, encore relativement maigre mais en progression, est régulièrement renvoyé vers la Turquie – 49 encore ont été reconduits à la frontière mardi par les autorités grecques. C’est certes insuffisant, mais c’est un début, un faible mouvement qui affirme le besoin, pour être amplifié, de reconduire François Hollande à la tête de l’Etat. Et l’argument, si l’on peut ainsi créditer l’actuel président de ce début de réussite, va devenir leitmotiv…
 
Autre exemple : le chômage a reculé de 1,7 % en mars en France, ce qui constitue la plus forte baisse enregistrée depuis septembre 2000. L’annonce peut paraître intéressante, mais elle doit s’accompagner de deux considérations qui ne sont pas sans importance. La première est que cette diminution du nombre de chômeurs ne concerne que la catégorie A, à savoir les chômeurs inscrits n’exerçant aucune activité, tandis que les autres catégories (ceux exerçant une activité réduite) connaissent une nette hausse, selon les chiffres publiés mardi par le ministère du Travail. La seconde est que, depuis des mois, chaque « bon » chiffre n’est que temporaire, et est suivi, quasi systématiquement, d’un mauvais.
 

Un futur candidat qui se met très en avant

 
Il y a ensuite la « très grande fierté » affichée par François Hollande à l’annonce d’un contrat signé entre la France et l’Australie pour un montant de 34 milliards d’euros. Il va de soi qu’un contrat d’une telle ampleur est débattu depuis fort longtemps, et que rien n’est donc plus simple que de choisir le moment où, comme par hasard, on le signe et on l’annonce. Quoi qu’il en soit, alors que l’économie française bat de l’aile, voilà un bon point que François Hollande, qui n’est pourtant pas constructeur de sous-marin, a immédiatement emmagasiné. Et que serait-ce, n’est-ce pas, si nous avions la bonne idée de prolonger son propre contrat…
 
Il y a aussi plusieurs arrestations, en Espagne et en Autriche, d’hommes liés aux divers attentats qui ont frappé la France l’année dernière, et dont l’annonce tombe à pic alors que, dans ce domaine de la sécurité et de la lutte anti-terroriste, la France semblait rendre des points à la Belgique. Qui plus est, Salah Abdeslam est arrivé en France mercredi matin, et l’on va enfin voir les enquêtes françaises progresser…
 
Et puis l’on annonce à grands renforts de trompettes la solidarité du gouvernement français à l’égard des lanceurs d’alerte dans l’affaire LuxLeaks, à l’heure où le procès début au Luxembourg. Il ne s’agit pas ici de porter un jugement particulier sur le débat qu’a suscité cette question, et qu’il serait sans doute dangereux, comme en d’autres points, de vouloir ériger en principe définitif. Mais ce qui est intéressant c’est de voir la place que cela prend dans le nouveau plan de communication présidentiel, le ministre des Finances Michel Sapin annonçant avoir demandé à notre ambassade et à notre consulat général au Luxembourg de soutenir nos compatriotes impliqués dans ce dossier.
 

Moi, encore moi… candidat

 
On pourrait, sans même trop chercher, trouver d’autres annonces du même style. Une fois de plus, il ne s’agit pas de dénoncer une fierté qui peut être légitime, mais de s’interroger sur l’impact réel de François Hollande dans ces différents dossiers, et sur ce besoin nouvellement affiché de mettre le paquet dans une opération de communication absolument positive.
 

François le Luc