L’ombre du communisme au Festival de la jeunesse mondiale à Sotchi voulu par Poutine

communisme Festival jeunesse Sotchi
 

Vladimir Poutine y tenait : après le Festival de Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (et surtout communiste) qui s’est tenu à Sotchi en 2017, il voulait une nouvelle réunion de la jeunesse mondiale inféodée à la Russie à Sotchi en 2024. Ce devait être une assemblée de la FMDJ, mais celle-ci s’est désolidarisée de l’initiative : la rencontre qui s’est déroulée du 3 au 7 mars dans le territoire fédéral de Sirius à Sotchi sur les rives de la Mer Noire a été baptisée « Festival mondial de la jeunesse ». Fondamentalement, la différence n’est pas si grande. Il s’agit d’une opération de séduction russe en direction des jeunes du monde, même s’ils ne viennent pas en délégations, mandés par différentes associations et pays, mais qu’ils sont sélectionnés sur dossier par les autorités de Moscou.

Pour un nombre total de 90.000 personnes mobilisées, rassemblant des experts, des conseillers, des personnalités politiques, 5.000 bénévoles et autres travailleurs chargés de l’accueil des invités, on y a reçu 20.000 jeunes de 18 à 35 ans, dont la moitié de nationalité russe, et les 10.000 restants venus des quatre coins du monde : plus de 190 pays étaient représentés.

 

Le Festival de la jeunesse mondiale sous contrôle de la Russie

Le festival comportait des master classes, des conférences et des séances de planification : le vice-président du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev, la vice-Première ministre Tatiana Golikova, le vice-Premier ministre Marat Khusnullin, la Présidente de la Commission électorale centrale Ella Pamfilova, la représentante officielle du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie Maria Zakharova, le porte-parole du président russe Dmitri Peskov, le ministre de l’Industrie et du Commerce Denis Manturov, l’ex-ministre autrichienne des Affaires étrangères Karin Kneissl sont tous intervenus, ainsi que les représentants des deux grands sponsors de l’événement, le directeur général de Roscosmos, Yuri Borisov, et le président du conseil d’administration de la Sberbank German Gref.

Le patriarche Cyrille de Moscou a également fait une apparition, ainsi qu’on peut le voir au cours de ce bref reportage qui montre également que le Festival proposait des expositions anti-occidentales centrées sur le matériel militaire.

Pour en comprendre le contexte et les intentions, il faut se tourner vers la conférence de presse d’annonce de la réunion à l’ONU le 15 février dernier. Elle était officielle, publique, dans un cadre au-dessus de tout soupçon – du point de vue des mondialistes en tout cas – et semble s’être tenue à New York sans soulever de difficultés vis-à-vis des Nations unies, puisqu’elle a été annoncée par le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric sous forme de réunion d’information organisée par la Mission permanente de la Fédération de Russie. Celle-ci a donné la parole – et cela ne s’invente pas – à Christopher Helali, « militant du Parti communiste des Etats-Unis ». Celui-ci a déclaré que son parti perpétuait la tradition de fraternité qui avait commencé avec les voyages des communistes américains en Union soviétique.

 

Poutine s’est rendu au Festival de la jeunesse mondiale à Sotchi

Le principal présentateur lors de cette conférence de presse, le journaliste et président l’ONG Center for Political Innovation, Caleb Maupin, fait quant à lui partie de ce réseau présent dans de nombreux pays du monde qui fait la promotion de la multipolarité. Il a vanté les mérites d’une nouvelle économie, mêlant socialisme et christianisme, salué la montée des BRICS et l’initiative de la nouvelle route de la soie chinoise, et appelé de ses vœux l’avènement d’un « Nouvel ordre mondial ». Et de proclamer l’entente entre les différentes religions et la lutte contre le « racisme et la discrimination ».

Tel est en effet l’objectif d’une réunion comme celle qui s’est tenue à Sotchi : créer de l’amitié entre les jeunes – jadis on avait en France le MRAP, mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples qui ne voulait pas entendre parler de son caractère de courroie de transmission de Moscou – et promouvoir une « coopération gagnant-gagnant » avec la Russie, mais aussi la Chine et les autres gros moteurs des BRICS, contre « l’hégémonie occidentale ».

Troisième tête d’affiche de cette conférence de presse, Elizabeth Beacon de la très gauchiste American Student Union (ASU), a dénoncé la « propagande anti-russe » qui sévit « depuis des générations » : « Nos parents de la génération boomers s’entendaient constamment dire que les Soviétiques allaient les bombarder ; cela ne s’est jamais produit. »

L’intégralité de la conférence de presse est disponible sur le site de l’ONU.

La continuité avec l’URSS était clairement assumée dans son discours. Tout comme l’héritage de l’ASU qui depuis sa fondation en 1935 à la suite de la fusion des organisations estudiantines communistes et socialistes, est tout particulièrement connu pour son activisme antimilitariste de l’époque. Elle a été active jusqu’en 1941 et a été refondée en 2022.

Cette mise en avant sans fard du communisme en rapport avec une réunion de jeunesse qui s’est tenue en Russie avec la participation active de Vladimir Poutine devrait être une raison suffisante pour pousser à réfléchir aux intentions réelles du maître actuel du Kremlin.

 

Au Festival de la jeunesse à Sotchi, un regard bienveillant sur le communisme

Mais ce n’est pas tout. Les journées elles-mêmes ont été marquées par cette sympathie ouverte à l’égard d’une histoire de totalitarisme et de massacres à grande échelle. Lors du grand défilé d’ouverture, la délégation vietnamienne, conduite par le secrétaire du comité central de l’Union de la jeunesse communiste Hô Chi Minh (HCYU), Ngô Van Cuong, a été particulièrement remarquée et saluée par les organisateurs. Elle brandissait les drapeaux rouges du Vietnam communiste et un portrait du tyran communiste dont elle porte le nom, lui qui avait commencé sa vie professionnelle comme agent du Komintern et qui a semé la mort et la destruction au Vietnam, sans compter les innombrables exilés qui n’ont pu avoir la vie sauve qu’en fuyant, à travers mille périls, vers le monde libre en Occident.

On a appris dans la presse vietnamienne que le 4 mars, lors de la réunion de Sotchi, « la délégation vietnamienne a rencontré la délégation de l’Union de la jeunesse communiste cubaine, au cours de laquelle les deux parties ont souligné les relations d’amitié spéciale et réaffirmé la profonde affection que les jeunes des deux pays ont l’un pour l’autre, développée et cultivée par le président Hô Chi Minh, le président Fidel Castro et de nombreux prédécesseurs révolutionnaires ».

Sachant que le thème de ce Festival mondial de la jeunesse était : « Commençons l’Avenir Ensemble », il est facile de comprendre vers quel avenir les organisateurs veulent entraîner les jeunes des pays représentés.

Vladimir Poutine lui-même a adressé un vidéo-message aux jeunes pour marquer la cérémonie d’ouverture. « L’unité multi-ethnique est notre valeur suprême ; elle a largement forgé les principes qui fondent la vie et le développement de notre état et de notre société aujourd’hui », a-t-il déclaré. Il est vrai que l’antiracisme tel qu’il a été promu en Europe, et notamment en France depuis l’adoption de la loi Pleven en 1972, a toujours été une idéologie soutenue par la gauche, l’extrême-gauche et le communisme, en combattant toute préférence nationale et en favorisant le multiculturalisme et le rejet du christianisme comme valeur fondatrice de l’Europe et de la civilisation. Si on élimine les éléments de propagande concernant la défense de nombre de valeurs traditionnelles, comme l’affirmation de la promotion de la famille dans la Russie d’aujourd’hui (qui compte néanmoins un nombre record de divorces), on voit bien la continuité là encore.

 

Le Festival de la jeunesse mondiale au service de la multipolarité

Anti-impérialisme, anti-colonialisme, rejet de l’œuvre civilisatrice de l’Occident dépeint comme ayant contré les droits des religions traditionnelles, tout ce discours rappelle finalement celui des années de la Guerre froide où la Russie soviétique agitait le tiers-monde et en faisait tomber une grande partie dans la misère communiste.

Certains noteront avec admiration que Poutine a par la même occasion vanté la « famille forte » et le « service de la Patrie » : « Je sais que ces valeurs sont partagées par la grande majorité des habitants de la Terre. C’est pourquoi nous devons en prendre soin et les défendre ensemble, réaliser nos rêves ensemble et nous aider mutuellement à améliorer la vie de milliards de personnes – permettez-moi d’insister – de milliards de personnes », a déclaré Poutine : « Ce monde n’a pas de place pour le racisme, la dictature, le “deux poids, deux mesures” ou les mensonges, et les gens sont libres de parler leur langue et de suivre les croyances et les traditions de leurs ancêtres. » Mais pour ajouter aussitôt, en assumant l’héritage de trois forums de la jeunesse organisés précédemment par la Russie, en 1957 (qui avait donné lieu, neuf mois plus tard, à la « naissance de bébés de toutes les couleurs du spectre »), en 1985 et en 2017 : « Il n’y a pas de frontières ou de lignes de démarcation pour les jeunes générations. » On peut vanter les souverainetés nationales et en même temps proclamer un certain effacement des nations. « A vous de créer un monde sûr ! », a déclaré le président d’un pays qui a envahi son voisin et y mène une guerre sans merci.

Au passage, on notera que deux couples ont choisi de se marier lors du Festival : cérémonie laïque et patriotique au cours de laquelle deux jeunes originaires de Kalmoukie et deux autres venant de l’Oural ont échangé leurs vœux dans le cadre d’une « cérémonie rituelle russe » sans Dieu.

Pour le reste, on retrouve la classique iconographie et phraséologie de la fraternité universelle, du style si toute la jeunesse du monde voulait se donner la main : le logo du WYF 2024 comporte des petits personnages de diverses couleurs en un cercle ouvert, et « symbolise les gens unis par un rêve commun : le désir de vivre dans un monde où chacun peut rester soi-même et où l’avenir est ouvert à tous », résume l’agence russe Tass. C’est « l’autre » arc-en-ciel…

 

Sotchi et la propagande pour un Nouvel ordre mondial

Qu’il s’agisse d’une gigantesque opération de propagande semble assez clair. Boris Chernyshov, vice-président de la Douma d’Etat, la chambre basse de l’Assemblée fédérale russe, est convaincu que le Festival mondial de la jeunesse qui se tient en Russie peut influencer « l’agenda global » : « Lorsque les jeunes rentreront dans leur pays, ils raconteront ce qu’est la Russie. Il est impossible de tomber amoureux de la Russie en se contentant de regarder le globe, de voir à quel point elle est grande. Il faut ressentir la communication avec ses pairs, la façon dont les adultes communiquent », a-t-il déclaré à Sputnik en marge du Festival lorsqu’on lui a demandé comment l’événement pouvait influencer la situation mondiale. « Le fait d’être venu ici, de tomber amoureux de la Russie et de rester pour toujours à ses côtés constitue le principal apport du festival », a-t-il expliqué.

Vladimir Poutine a assisté en personne à la cérémonie de clôture, répondant aux questions de jeunes (triés sur le volet ?). Le premier intervenant était d’ailleurs chinois, membre d’« une des délégations les plus représentatives », au moment où la Russie célèbre « 75 ans de relations diplomatiques avec la Chine ».

Poutine a avoué qu’il existe des conflits tragiques dans le monde, proposant (l’idée est vieille et jusqu’ici inopérante) l’amitié universelle comme solution : « Si des jeunes comme vous, impliqués dans différents domaines d’activité, se rencontrent, s’écoutent et s’entendent, alors ceux qui prennent aujourd’hui des décisions au niveau politique seront plus facilement enclins à des options de résolution des conflits qui conduisent non seulement à la paix, mais créent stabilité pour l’avenir. » L’utopie a la vie dure.

Caleb Maupin – le même qui avait présenté la réunion à New York au siège de l’ONU – posait sa question au nom des Etats-Unis, encore tout émoustillé par l’interview de Poutine avec Tucker Carlson, en expliquant : « Je sais que je parle au nom de la majorité du peuple américain lorsque je dis : “Nous ne voulons pas que l’argent de nos impôts aille en Ukraine. Nous ne voulons pas que notre pays soit détruit de l’intérieur pendant que les politiciens dépensent de l’argent pour la guerre en Ukraine.” Dans ce contexte, je ne suis pas d’accord avec la politique de Biden non seulement à l’égard de l’Ukraine, mais aussi de la péninsule coréenne et de Taiwan. Je sais que la paix est possible. » Et de demander : « Quel rôle de tels événements peuvent-ils jouer, comment la jeune diplomatie peut-elle préparer le terrain aux changements futurs, y compris aux Etats-Unis, en tenant compte des attentes de la majorité des habitants de nos pays ? »

La réponse de Poutine a au fond vanté le système né du partage du monde né de la fin de la Seconde Guerre mondiale :

« Vous et moi étions alliés dans deux guerres mondiales, dans la lutte contre le nazisme et le fascisme. Que s’est-il passé dernièrement ? Nous savons qu’après la guerre, après l’alliance, les Etats-Unis et l’Union soviétique ont commencé à diviser le monde, ils ont réussi à le diviser et, sur la base de cet équilibre des pouvoirs, ils ont construit des relations internationales et créé un système moderne de droit international. Ensuite, l’Union soviétique a cessé d’exister pour un certain nombre de raisons, que je n’aborderai pas maintenant, ce sont avant tout des raisons internes, mais une superpuissance est restée en la personne de votre pays. Comment vos élites ont-elles profité de ce monopole de domination mondiale, telle est la question.

« Je pense que les Etats-Unis n’ont pas réussi à assumer le fardeau de la responsabilité qui leur incombe. Ils créèrent un monopole et commencèrent à le renforcer. Je ne parle pas du peuple américain, mais des élites dirigeantes. Mais, renforçant leur monopole, ils se sont très vite rendu compte que la grande majorité des pays du monde ne l’aiment pas vraiment. Et de manière latente, peu à peu, tout le monde a constaté que la résistance à cet ordre mondial émergent grandissait. Beaucoup de gens ont tout vu, du moins en passant, y compris vos alliés. Ils se taisent, ils ont peur de dire un mot de plus, car il y a beaucoup de dépendance dans le domaine économique, dans les médias, enfin, il y a beaucoup d’éléments de dépendance. Mais croyez-moi, je sais de quoi je parle, même les alliés n’aiment pas vraiment tout ça.

« Eh bien, c’est à ce moment-là que les problèmes et les pépins ont commencé. Premièrement, les élites dirigeantes des Etats-Unis ont décidé que, puisqu’elles détenaient désormais le monopole du pouvoir dans le monde, elles n’avaient plus besoin de l’ancien système de relations internationales, apparu à la suite de la Seconde Guerre mondiale, qui ne leur convenait pas. (…)

« Les jeunes peuvent bien sûr apporter leur contribution à l’édification des relations interétatiques. Comment ? Oui, très simple. Déclarez simplement votre position dans le pays dans le cadre de la loi et de la Constitution de votre ou vos pays. C’est la seule manière d’agir. Nous n’appelons en aucun cas à des actes de désobéissance. Mais peut-on exprimer sa position dans un pays démocratique ? Peut-être. C’est ce qu’il faut faire, et je pense que cela créera des formes de contacts non étatiques qui créeront les conditions d’une égalisation des relations au niveau de l’Etat. »

Interrogé par une jeune actrice qui lui demandait quels films l’avaient « élevé en tant que personne », Poutine a répondu qu’il les aimait « gentils, un peu sentimentaux, qui font vivre les meilleures qualités humaines : la gentillesse, la créativité, l’entraide ». Et de son enfance, il se souvient : « Il y avait beaucoup de films de ce type, il y avait beaucoup de bons dessins animés, Soyuzmultfilm les a produits, vous savez. Et bien sûr, il faut donner tout cela à nos enfants… »

 

Poutine, défenseur de la famille et des valeurs traditionnelles ?

Poutine a ensuite dénoncé l’exploitation de l’Afrique par l’Occident, affirmant en substance qu’elle s’était rapprochée de la Russie, et annoncé que la Russie travaille au développement de l’intelligence artificielle (et du « gouvernement électronique », c’est le terme employé par le site de la présidence russe), faisant confiance aux sociétés qui la développent pour exercer leur propre « auto-contrôle » éthique :

« Cela dépend également de la résolution des questions qui ont déjà été soulevées ici par notre partenaire et ami des Etats-Unis et par nos amis des autres pays, à savoir : nous devons parvenir à un accord entre nous. Parce que si cela devient incontrôlable, cela peut causer des dommages irréparables, c’est vrai. J’en ai déjà parlé : lorsque l’humanité prendra conscience des dangers réels qui la menacent si ces technologies deviennent incontrôlables, hors des mains de l’homme, alors, me semble-t-il, le moment sera venu de conclure des accords. Tout comme à une certaine époque, les conditions étaient réunies pour conclure des accords dans le domaine de la non-prolifération des armes nucléaires et du contrôle de ces armes. Mais il faudra absolument qu’il y ait un accord là-dessus au niveau international. Il me semble que le bon sens prévaudra et que nous pourrons parvenir à un accord.

« Mais il est impossible d’arrêter le développement de la technologie. Conclusion : il faut être en avance. »

Poutine s’est également dit prêt à « travailler avec » les peuples autochtones, tellement à la mode dans toutes les réunions écologistes, lorsqu’un jeune Mexicain a évoqué la mise sur pied d’une « diplomatie unificatrice au niveau des peuples autochtones ».

A la question d’un Allemand proclamant sa proximité avec la Russie et la Chine, Poutine a dit sa conviction approbatrice qu’il y aura une intégration européenne :

« Bien entendu, dans le cadre du système de relations qui se dessine et se développe, à mesure que se construit un monde multipolaire, je pense que des changements fondamentaux auront lieu en Europe. Aujourd’hui, nous entendons dire que l’Europe devrait déjà avoir ses propres forces armées, qu’elle devrait être plus indépendante. Ce n’est pas moi qui dis cela, c’est ce que disent les hommes politiques européens, et cela signifie que, malgré la hiérarchie bien connue dans le monde occidental, le désir d’indépendance et de protection de sa souveraineté continue à affleurer. C’est inévitable pour l’ensemble de l’Europe et je suis sûr qu’il en sera de même en Allemagne. Mais vous devez être patient et travailler pour résoudre les problèmes actuels. Et bien sûr, les jeunes, et d’opinions politiques différentes, s’ils veulent obtenir ce résultat positif, doivent unir leurs efforts. Je vous suis reconnaissant d’avoir pensé à cela. »

Poutine a tenu à dire au cours de cette cérémonie de clôture que le monde est « injuste » et que la manière de mettre fin aux « inégalités » est de mettre en place un « monde multipolaire ».

 

Le Festival de la jeunesse mondiale et son discours mondialiste

Répondant aux questions de Russia Today, un jeune spécialiste de la santé numérique de Zambie invité au Festival avait déclaré que la globalisation avait créé des « problèmes globaux » qu’il faut « résoudre collectivement », citant notamment le covid : « Aucune région du monde ne peut résoudre de manière indépendante la question d’une pandémie », a-t-il déclaré.

Egalité mondiale, déclin de l’Occident, gestion globalisée, rôle des peuples autochtones, montée de l’intelligence artificielle, affirmation de l’égale valeur des religions traditionnelles, le tout ponctué de concerts « jeunes » et même de rap : finalement le mondialisme s’exprime partout de la même manière, à quelques détails près. Et si à Sotchi on a amplement dénoncé le « fascisme » et le « nazisme », il n’en allait pas de même pour le communisme.

C’est un signe.

 

Jeanne Smits