Un raid de grande envergure conduit par huit cents officiers de police à Vienne et à Graz en Autriche, a permis de déjouer jeudi dernier un complot islamiste projetant d’établir un califat dans le pays, selon les forces de l’ordre. La descente a permis d’arrêter pas moins de quatorze islamistes radicaux soupçonnés d’être liés à l’organisation Etat islamique de Daesh. La police a précisé que ce coup de filet est le résultat des investigations menées depuis deux ans dans le réseau radical salafiste.
Etablir un califat en Autriche : le vrai rêve des islamistes
Parmi les quatorze islamistes arrêtés, on compte des femmes et une poignée de prédicateurs. Les autorités autrichiennes ont précisé que cent quarante moyens de stockage numérique ont également été saisis ; ils vont être examinés scientifiquement par le service de renseignement intérieur, le Bureau de protection de la Constitution. Le ministère public a par ailleurs précisé que parmi les personnes arrêtées, au moins huit seraient inculpées pour complicité avec une organisation terroriste et pour création d’une organisation criminelle. D’après Christian Pilnacek, le chef du Département de justice criminelle au Ministère, les islamistes projetaient ouvertement de créer une théocratie islamique de type califat. La police affirme en outre que le groupe avait recruté au moins quarante personnes pour la « guerre sainte » (djihad). Objectif ambitieux pour un groupe malgré tout succinct, et qui même sans ce coup de filet peu de chances d’aboutir : la police dramatise un peu. Mais le cœur y était certainement…
Pilnacek a expliqué que les investigations se sont intensifiées en avril 2016, même si beaucoup d’islamistes avaient déjà été repérés par les autorités depuis 2015. D’après Die Presse, ces investigations se poursuivent, et pourraient entraîner de nouvelles arrestations à l’avenir.
Le complot déjoué au terme d’une enquête parmi les milieux des migrants
Pour les autorités autrichiennes, le groupe salafiste en question n’a aucun rapport avec Lorenz K., le jeune homme de dix-sept ans qui a été arrêté le week-end dernier parce qu’il préparait, dit-on, un attentat à la bombe à Vienne. Cet homme avait notamment pour complice un adolescent de douze ans qui a depuis été également arrêté.
D’après des rapports publiés l’année dernière, environ deux-cent soixante dix islamistes seraient sous la surveillance du service de renseignement intérieur ; le ministre de l’intérieur Wolfgang Sobotka a précisé que, parmi eux, cent vingt-sept personnes étaient âgées de moins de vingt-cinq ans.
Au Parti de la Liberté (FPÖ), opposé à l’immigration de masse, on a fait remarquer que le gouvernement avait failli à sa mission, en accueillant récemment des nouveaux migrants sans avoir su identifier, parmi eux, les islamistes potentiels ; un point de vue que partageait le service secret fédéral en Allemagne (BND) en novembre dernier, en disant que c’étaient probablement des centaines de combattants de l’organisation Etat islamique qui se dissimulaient en Europe parmi les « réfugiés ».