La nouvelle poupée de son et d’image plébiscitée par l’Europe se nomme donc Conchita Wurst.
La victoire d’un travesti au concours de l’Eurovision n’est pas une information, et pourtant la terre entière a été mise au courant « en temps réel », et la ménagère de Mussidan comme l’ambassadeur à Oslo ont immédiatement retenu le nom et l’allure de la (du) heureuse (reux) gagnante (gnant). Cela veut dire que le concours de l’eurovision, monstre de ringardise, se trouve tiré de son insignifiance par le profil de Conchita. Et que le sens commun considère encore comme une chose notable l’orientation de sexe (ou de genre, on s’y perd) de Conchita.
Cela signifie-t-il pour autant que ce sens commun peut faire valoir une quelconque opposition à l’évolution en cours ? Ce n’est pas sûr : le discours dominant, relayé par tous les moyens de communication, a un double effet sidérant et intimidant propre à inhiber toute insurrection du bon sens.
Contre le bien, le beau, le vrai et la nature
Les médias ne sont pas seuls en cause dans ce discours dominant, ils ne sont que le bout de la chaîne.
On parlera plus justement de « système dirigeant de la société », ou de classe politico-médiatique, ou tout simplement d’idéologie dominante. Ce système est depuis des décennies tout entier mobilisé et orienté pour imposer au peuple une histoire, une morale, une façon de voir la vie. On l’a constaté dès les années quatre-vingt lorsqu’il s’est agi de faire barrage aux populismes : l’acteur de cinéma, le sportif, l’amuseur, l’homme politique, le philosophe, la chanteuse et le rabbin chantaient dans le même chœur.
C’est juste devenu un peu plus évident au fil des ans. Les organisateurs de l’Eurovision laissaient voir ce week-end avec quelque complaisance qu’ils soutenaient ouvertement le discours de « tolérance » de Conchita Wurst. De même le Parlement a-t-il laissé éclater sa joie dans un post facebook, se félicitant de la victoire de « la tolérance », et invitant l’électeur à voter dans ce sens le 25 mai.
Peut-être quelqu’un leur a-t-il dit qu’ils allaient prendre un gadin car ils ont vite retiré la chose de la toile. Mais elle était dans l’esprit d’une institution dont 22 % des membres sont officiellement affiliés au groupe de soutien LGBT.
Quoi de neuf avec Conchita Wurst ? La « tolérance » est majoritaire, elle s’affiche, elle se répand sans complexe ni résistance. La représentation de l’être humain exclut la nature, et la laideur s’exhibe. C’est un signe, comme la beauté en est un. En sens inverse. Les Grecs savaient déjà que le Beau, le Bien et le Vrai vont ensemble. En promouvant Conchita Wurst, trans à barbe, l’Europe, reniant ostensiblement ses racines chrétiennes, a choisi l’autre côté.