Par 32 voix contre 30, la commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis a voté un texte qui prévoit l’enregistrement obligatoire des femmes en vue d’une éventuelle conscription. Un tel texte, s’il devait être voté par les élus américains, pourrait aboutir à l’appel des femmes au combat armé au même titre que les hommes. Il intervient alors que l’armée américaine s’apprête à ouvrir tous ses postes aux femmes au nom de l’égalité.
L’égalitarisme aux Etats-Unis
Ou plutôt, de l’égalitarisme. C’est en décembre que le Secrétaire à la défense, Ash Carter, annonçait que l’armée devrait accueillir les femmes désirant accéder aux postes jusqu’ici réservés à des hommes d’élite, sans aucune exception. Carter disait alors qu’elles seraient autorisées à « conduire des chars, tirer au mortier et à mener les soldats d’infanterie au combat », et ce dans les corps les plus prestigieux de l’armée. En mars, le Secrétaire à la défense a demandé que ses décisions soient immédiatement exécutées, ajoutant que la plupart des services de l’armée travaillaient déjà efficacement en vue d’intégrer les femmes dans tous les postes de combat.
Ces dispositions n’incluaient pas, fort heureusement, une obligation pour les femmes de servir dans l’armée américaine de cette manière. Mais même basée sur le volontariat, elles ont suscité de fortes critiques de la part de hauts gradés, en exercice ou non, qui ont souligné combien le fait de devoir intégrer des personnes physiquement plus faibles et moins résistantes mettait en péril les soldats qui se battent sur divers fronts dans le monde au risque de leur vie.
Paradoxalement, le texte approuvé le 27 avril par la commission de la Chambre des représentants a été introduit par un représentant républicain, Duncan Hunter, qui entendait simplement mettre en évidence sa propre hostilité à la présence de femmes au front, en provoquant le débat sur la décision du Pentagone. Lui-même a d’ailleurs voté contre sa propre proposition de loi H.R. 4478, qu’il avait ironiquement intitulée : « Loi de 2016 de conscription des filles de l’Amérique ».
Scandale à la commission des forces armées de la Chambre des représentants
On ne sait pas exactement qui, des membres de la commission, a voté pour ce texte véritablement scandaleux. Si Hunter a voté contre, on sait cependant que des Républicains ont approuvé sa proposition H.R. 4478, puisque la commission compte 36 Républicains et seulement 27 Démocrates.
Il faut savoir que Hunter est lui-même un ancien Marine, qui a servi par trois fois en Irak et en Afghanistan, et qui à ce titre est fortement opposé à la présence de femmes dans les unités de combat et les troupes d’élite. Au cours du débat, il a souligné que « la conscription existe pour mettre des corps sur les lignes de front pour prendre des positions ». « La conscription existe pour mettre davantage de gens sur la ligne de front pour égorger les ennemis et les tuer », a-t-il insisté.
La conscription des femmes contre les « stéréotypes de genre »
Mais son initiative, pour absurde qu’elle soit, a attiré le soutien du plus grand nombre. L’idéologie du genre est passée par là. Une représentante démocrate, Jackie Speler, a déclaré : « Je pense vraiment que si nous voulons l’égalité dans ce pays, si nous voulons que les femmes soient traitées exactement comme les hommes et qu’elles ne soient pas victimes de discrimination, nous devons être prêts à soutenir la conscription universelle. »
Y aurait-il donc un droit inaliénable à revenir du front dans un sac à viande ? C’est la question que pose The New American, qui rappelle nombre de prises de position très argumentées contre l’enrôlement des femmes aux postes de combat, aujourd’hui autorisé par une très petite minorité de pays, dont la France.
C’est le refus des « stéréotypes de genre » et des rôles culturellement « assignées » selon le sexe biologique qui justifie ce type d’aberration. Au-delà, ce sont le refus du rôle spécifique de l’homme, gardien et protecteur de sa famille, et s’il le faut, de la nation, et celui du rôle spécifique de la femme comme donneuse de la vie et éducatrice de l’enfance, qui sont ici portés à leur paroxysme.