Conte, Di Maio, Salvini : un épouvantail pour les mondialistes ?

Conte Di Mais Salvini Epouvantail Mondialistes
 
Ca chuchote à Bruxelles, ça piaille à New York. Les mondialistes et leurs instances montrent du doigt l’épouvantail à trois têtes du gouvernement Italien, Conte, le négociateur, Di Mais, l’anti-système, et Salvini, le diable anti-immigrationniste. Mais ont-ils vraiment peur ?
Face à Antonio le footeux et Paulo l’avocat jazzman, il reste au nouveau président du conseil italien, Giuseppe Conte, à se faire un prénom, mais il a déjà fait la preuve de sa souplesse de négociateur en composant avec Luigi Di Maio, le patron de Cinq Etoiles, et Matteo Salvini, celui de la Ligue, un gouvernement qui soit finalement accepté par le président de la république Mattarella.
 

Salvini, Di Maio, Conte, « horribles » aux yeux du New York Times

 
Cependant, ce gouvernement, quoique légal, légitime et jouissant d’une forte majorité, est considéré comme « horrible » par ce fleuron de la presse mondialiste qu’est le New York Times. L’éditorialiste n’y voit que « bigoterie », « incompétence » et ne discerne « rien qui ne (lui) répugne ».
 
Il faut dire que le ministre de l’intérieur Salvini projette la remigration de cinq cent mille immigrés clandestins, la chasse au « business » de l’immigration, qu’il a immédiatement téléphoné à Viktor Orban, et que le président du conseil Conte a promis une « ouverture vers la Russie » et la « révision des sanctions » européennes qui la frappent. De plus, face aux menaces maladroites du commissaire européen allemand Oettinger (« Les marchés vont apprendre aux Italiens à bien voter »), le slogan populiste « L’Italie d’abord » a le vent en poupe. L’épouvantail des mondialistes est populaire.
 

L’élite mondialiste fait la part du feu avec Conte

 
Il me semble que l’élite mondialiste en tient compte et fait la part du feu avec le gouvernement Conte. Le président Mattarella a, de son point de vue, limité la casse. Le ministère de l’économie et des finances est revenu à un indépendant, Tria, favorable à l’euro. L’environnement, la recherche, les affaires européennes et la présidence du conseil sont aux mains également d’indépendants. Cinq étoiles a neuf ministères, Di Maio en cumulant deux, dont la culture, les transports, la justice, la défense, la Santé, les rapports avec le parlement et le travail. La Ligue n’a qu’un grand ministère, déterminant il est vrai, l’intérieur avec Salvini, et le poste important de secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil.
 

Di Maio Salvini : une chimère qui finira en épouvantail ?

 
Surtout, le discours d’investiture de Giuseppe Conte est un chef d’œuvre de modérantisme propre à rassurer les mondialistes. Sans doute n’a-t-il pas manqué de donner dans la démagogie, promettant à la fois de baisser les impôts, mettre un terme à l’austérité, relancer l’économie et soutenir les plus pauvres. Mais il a affirmé que l’Union européenne était la « maison de l’Italie » et exclu de quitter la zone euro. Quant à l’immigration, on verra ce que fera Salvini, mais Conte, lui, fonde sa politique sur la critique de l’Europe qui « a autorisé des fermetures égoïstes de nombreux Etats », et souhaite une « répartition équitable des responsabilités ». C’est peut-être une honorable façade démocrate-chrétienne aux futures décisions musclées de Salvini, mais cela ressemble surtout furieusement aux… exhortations en la matière de la Commission européenne. Wait and see : les faits nous éclaireront. Mon hypothèse est que les mondialistes organisent l’échec de la coalition de la carpe et du lapin, qui finira en épouvantail sur le bord de la route.
 

Pauline Mille