DRAME HISTORIQUE Contes italiens •

DRAME HISTORIQUE Contes italiens •
 
Ces Contes italiens sont ceux du Décaméron du grand auteur italien Boccace. La transposition est fidèle à son esprit, comprend de nombreuses citations exactes, à apprécier absolument en toscan. Au milieu du XIVème siècle, à Florence, ravagée par l’épidémie de la Grande Peste qui emporta la moitié de la population de la ville, des jeunes gens décident de fuir à la campagne, dans une vaste villa, où ils passeront le temps en narrant des contes. Le film débute par des images fortes rappelant toute l’horreur de la peste. Les superbes décors toscans, urbains comme ruraux, et pour beaucoup bien préservés depuis l’époque de Boccace, sont utilisés avec art pour le film. Ces Contes italiens constituent une invitation au voyage.
 

Les Contes italiens séduiront les amateurs de Boccace

 
Toutefois Boccace, écrivain génial, n’a pas reculé devant les audaces linguistiques qui rompent complètement son style délicat d’expression – et rappellent Rabelais – et pire, les messages discutables, audacieux pour 1350, devenus d’une sinistre banalité depuis. Les Contes italiens sont unis principalement par le thème central de l’amour, amour humain, uniquement entre hommes et femmes. Il possède sa beauté, sa légitimité. Nonobstant, il ne saurait s’affranchir des règles de l’Eglise, aussi bien pour les époux devant Dieu ne s’aimant pas que pour les nonnes contraintes sans vocation – n’en déplaise à Boccace. Le pire, présent en deux récits, côtoie le meilleur, dont le sublime conte du Faucon, qui se conclut par le remariage d’une veuve. Un conte cruel construit sur une variation du mythe platonicien de l’Anneau de Gygès, qui rend invisible, présente aussi un certain intérêt. Un inoffensif simple d’esprit, se croyant soudain sûr de son impunité, se montre alors méchant, cruel, violent, voleur et peu respectueux de la pudeur des jeunes filles, triste vision sûrement assez juste de l’Homme déchu.
 
Fidèle à l’original, sans les outrances pornographiques de la version antérieure de Pasolini, Contes italiens séduira nonobstant les amateurs de Boccace.
 

Hector Jovien