Les médias et Macron louent les « contre-pouvoirs » à l’œuvre selon eux contre Trump et Fillon. Etonnante inversion : c’est précisément le vrai pouvoir qui actionne ses relais protéiformes pour étouffer ceux qui se dressent peu ou prou contre lui. Telle est la dialectique du système pour éviter toute insurrection populaire.
Depuis qu’il a été touché par la grâce de Dragon Ball Z, Emmanuel Macron est infatigable. Un jour il dénigre l’œuvre colonisatrice de la France (un « crime contre l’humanité), un autre il vitrifie Donald Trump et François Fillon, indignes selon lui d’être présidents.
Fillon première cible de Macron
François Fillon est naturellement sa première cible : « On ne peut prétendre aux plus hautes fonctions de la République en considérant qu’on doit être intouchable de la presse et qu’on est au-dessus de la justice, ça n’est pas possible. » L’attaque était directe, on le voit, et continue ainsi : « Ce dont je suis sûr, c’est qu’on ne peut prétendre présider la France en étant contre tous les contre-pouvoirs ». Et l’ancien ministre de l’économie continue ainsi à sermonner Fillon dans le style inimitables des lycéens de première quand ils veulent se faire publier dans le Monde, l’engageant à « toujours construire la vérité par la confrontation et le dialogue ». C’est maman Brigitte qui va être contente de son élève !
Le bulldozer Trump va-t-il caler sur les contre-pouvoirs ?
Cependant le fringant poulain d’En Marche élargit son propos, c’est bien normal pour un mondialiste, au monde entier : « Quelque pays que ce soit a besoin de contre-pouvoirs ». Sous entendu, suivez mon regard, ce Trump, de l’autre côté de l’Atlantique, il essaie de passer en force avec sa politique protectionniste, malgré l’opinion publique vent debout et la décision des juges.
Les médias emboîtent naturellement le pas à Macron. Ils réprouvent à longueur de colonne « l’agitation » et l’activisme « militant » d’un Trump qui « prétend tout bousculer », en dépit des signaux de refus et de « sagesse » qui lui viennent de partout. Ouest France, le plus gros tirage de la presse quotidienne française, résume l’opinion générale dans un titre tout simple : « Le bulldozer Trump bute sur les contre-pouvoirs ». Et de s’en féliciter
L’inversion nomme contre-pouvoirs un pouvoir totalitaire
L’intention est claire : utiliser contre « la droite » et « le populisme » un thème, « les contre-pouvoirs », qui a toujours été cher aux esprits épris de liberté, opposés aux pouvoirs dictatoriaux. C’est clair, mais c’est une imposture manifeste, c’est même carrément une inversion dialectique.
En effet la nature du pouvoir totalitaire a changé. Staline aujourd’hui raserait sa moustache et prendrait les traits d’Angelina Jolie ou d’un médiatique juge progressiste. Reinformation tv analyse depuis ses débuts le coup d’Etat permanent des juges contre la souveraineté populaire, par exemple, et le grand usage qu’en a fait Barack Obama. De même avons-nous relevé tout récemment les cent canaux par lesquels le refus du vote démocratique en faveur de Trump s’exprime, les acteurs et actrices en vogue, les humoristes, les sportifs, les associations civiques et humanitaire, les femmes, les minorités ethniques défavorisées, tous les people, bref, l’alliance intime de la société civile et du show bizz.
Macron, ou la dictature de la société civile
Ces contre-pouvoirs sont indépendants des gouvernements. Mais ils sont dépendants d’autres pouvoirs. Cet hécatonchire est aux ordres des institutions internationales et de la finance mondialiste socialiste qui tente aujourd’hui de stopper Trump. Et Marine Le Pen et même François Fillon, coupable de tiédeur dans sa soumission à la gauche mondialiste. Ce sont donc le cœur et les bras armés d’un superpouvoir totalitaire qui entreprennent d’éliminer ses adversaires putatifs ou réels. Et qui le font à travers le mot contre-pouvoirs, au nom de la liberté.
Voilà une inversion dialectique particulièrement impudente, qui manifeste une nouvelle avancée totalitaire. On peut parler aujourd’hui de dictature de la société civile comme on parlait hier de dictature du prolétariat. Les hommes ni les objectifs de la révolution ne changent vraiment, seules les méthodes prennent une allure plus acceptable : aux injonctions tombées brutalement du sommet succèdent des impulsions qui semblent monter spontanément de la base, tant l’imbibition du corps social est réussie. La peur et la contrainte sont les mêmes. C’est le totalitarisme immanent – le totalitarisme de proximité.
Pauline Mille