A Toulouse, pas de RATP, mais Tisséo (réseau de transports en commun de Toulouse et sa région). Les « problèmes d’incivilité » que subissent chauffeurs de bus et contrôleurs de métro n’en sont pas moins les mêmes : insultes, refus d’obtempérer, agressions physiques. Rappelons que cette années deux conducteurs ont été roués de coups, l’un à Marseille, l’autre à Villenave-d’Ornon près de Bordeaux et qu’à Marseille en 2020 le chauffeur Philippe Monguillot a été tué. Un contexte qui éclaire l’affaire du 24 mars dernier, heureusement moins grave, mais caractéristique de la position de l’administration et de l’autorité en général. Un agent d’une équipe de contrôle repère à la station Ramonville, terminus de ligne, un voyageur qui vapote. Rappelé à l’ordre, celui-ci refuse de cesser et nargue l’agent, qui en réfère à son chef, Thierry M., 59 ans, lequel intervient, accompagné d’un collègue. Le contrevenant grimpe dans le métro pour leur échapper. Invité à descendre, il refuse et pousse Thierry M. Dans la rame, un autre individu s’associe au contrevenant pour l’insulter et le menacer, et l’un d’eux lui lance un coup, que Thierry, ancien militaire bien formé, bloque. Il s’en est expliqué à La Dépêche : « J’ai réagi par réflexe, en lui portant un coup d’arrêt. Je l’ai immobilisé contre une porte, en craignant qu’il sorte une arme. » A la station suivante, des agents de sécurité arrivent en renfort, et la police, qui connaît l’usager, l’interpelle. Fin de la séquence. Scène suivante, Thierry M. est convoqué par Tisséo pour un conseil de discipline, au terme duquel il est mis à pied le 13 mai. Thierry Wischnewski, DG de Tisséo Voyageurs se justifie ainsi : « Frapper un usager est inacceptable. » Le message est clair : les contrôleurs sont invités à ne pas intervenir et les contrevenants entretenus dans la conviction que l’impunité leur est garantie tant qu’ils s’en tiennent aux infractions, insultes et menaces, et que leurs intentions de violence ne sont pas suivies d’effet grave.