Copenhague et Libye : Coptes ou “blasphémateurs”, le traitement médiatique n’est pas le même

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Les unes des quotidiens français et des programmes d’information parlent abondamment ce lundi de l’attaque terroriste islamiste à Copenhague contre des « blasphémateurs » et contre une synagogue  et de la profanation de plusieurs centaines de tombes juives dans le cimetière israélite de Sarre-Union. Le sujet de la décapitation de 21 Coptes revendiquée par l’Etat islamique en Libye est nettement moins présent. Quels que soient les motifs et, éventuellement, les ressorts cachés de ces actes sanglants, la différence de traitement médiatique est frappante.
 
C’est une forme subtile de racisme qui se dégage, une fois de plus : le martyre des chrétiens d’Orient relève quasiment du fait divers ; les atteintes à la « démocratie », à la laïcité sont des crimes impardonn bles. Quant aux profanations de tombes juives, elles sont l’occasion d’une énième mise en cause de l’« extrême-droite », facilitée par l’affirmation de Manuel Valls qui vient de découvrir l’« islamo-fascisme ».
 

Copenhague : la France au secours des blasphémateurs

 
Il était impossible d’échapper en cette fin de semaine aux informations en boucle à propos des attentats de Copenhague, où un islamiste – sorti de prison depuis quinze jours et abattu depuis – a semble-t-il voulu refaire l’attentat de Charlie, en attaquant le centre culturel de Krudttonden où se tenait un débat sur le thème « art, blasphème et liberté d’expression ». Autour d’un caricaturiste sous protection policière, Lars Vils, qui en 2007 avait dessiné Mahomet en chien – suprême insulte pour un musulman. Il y eut un mort – un passant – et trois blessés parmi les policiers qui montaient la garde.
 
A ce débat, était présent l’ambassadeur de France, François Zimeray, tout retourné d’avoir failli y passer comme les dessinateurs de Charlie Hebdo. Mais aussi la Femen Inna Schevchenko, que la France a accueillie : elle est l’auteur revendiqué de la destruction d’une croix commémorant les victimes ukrainiennes du communisme en son pays.
 
Ainsi, dans un contexte de radicalisation croissante, la France s’identifie de plus en plus nettement au blasphème et à son caractère constitutif de la laïcité et pourquoi pas de la démocratie.
 

Libye : les Coptes martyrs et le traitement médiatique

 
Lorsque les « Alliés » ont fait la guerre à la Libye pour y installer la démocratie – la même – ils ont ouvert la porte à une autre forme de haine religieuse : anti-religieuse, contre les chrétiens.
 
La macabre mise en scène de la décapitation de 21 hommes accusés de porter l’image de la Croix est accueillie avec une certaine prudence par les commentateurs mais le message en est clair : l’Etat islamique est aux portes de l’Europe chrétienne, celle des « croisades », qu’elle menace très directement. « Aujourd’hui, nous sommes au sud de Rome, sur la terre islamique de Libye, nous envoyons un message aux croisés. Cette mer dans laquelle vous avez jeté le corps du cheikh Oussama Ben Laden, nous jurons de la remplir avec votre sang. »
 
L’enlèvement des jeunes hommes coptes avait été confirmé par l’Egypte. Et son président, al-Sissi, a réagi en envoyant son aviation frapper des positions djihadistes en Libye, conjointement avec des forces libyennes officielles. Ceux qui rêvent du choc des civilisations vont être contents : c’est la dialectique dont le monde a besoin pour basculer dans un « nouvel ordre » qui sera encore plus meurtrier pour la foi chrétienne…
 

Blasphémateurs et islamistes, même combat ?

 
Une longue histoire de violences et de génocides perpétrés en terre d’islam contre les chrétiens lui sert de ressort : rien de plus facile que d’attiser cette haine multiséculaire. Et d’accuser ensuite l’incompatibilité des religions qui deviennent de soi coupables, autant les agresseurs que les victimes.
 
En attendant, ce qui nous est montré aujourd’hui de Libye, avec beaucoup moins d’insistance que les attaques de Copenhague, devrait plutôt inciter à une réflexion sur le martyre, et sur la grandeur féconde de ceux qui, à travers le monde, refusent de trahir le Christ, fût-ce au prix de leur vie.