Mgr Cordileone a dit sa reconnaissance aux prêtres qui ont contourné les restrictions covid pour administrer les sacrements

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L’archevêque de San Francisco, Mgr Salvatore Cordileone, a exprimé vendredi sa gratitude et sa reconnaissance aux prêtres qui ont trouvé des moyens créatifs pour contourner les mesures de confinement imposées au prétexte du covid-19, afin de pouvoir célébrer – même clandestinement – la messe et de donner la sainte communion aux catholiques au plus fort des restrictions.

Mgr Cordileone a tenu ces propos en l’église des Martyrs nord-américains de Lincoln, dans le Nebraska, à l’occasion de l’ordination sacerdotale de trois séminaristes de Notre-Dame de Guadalupe, le séminaire américain de la Fraternité Saint-Pierre.

Alors que tant d’évêques et de prêtres ont fermé leurs églises lors de confinements, allant parfois même au-devant des exigences des autorités publiques, et que nombre de « contrevenants » ont été sanctionnés ou soumis à diverses sortes de harcèlement, Mgr Cordileone a tenu à montrer où se situe l’essentiel :

« C’est l’Eucharistie qui nous lie dans la communion de l’amour et de la grâce de Dieu, ce qui nous permet de poursuivre la mission que Notre Seigneur a confiée à son Eglise… Sans l’Eucharistie, nous ne sommes rien. Par conséquent, sans le sacerdoce, nous ne sommes rien. »

« La pandémie du covid est heureusement derrière nous, mais notre peuple garde encore à l’esprit la tristesse éprouvée par tant de fidèles en étant privés de l’Eucharistie », a-t-il ajouté.

 

Mgr Salvatore Cordileone félicite ceux qui ont désobéi à des ordres (injustes)

Mgr Cordileone n’a pas craint de saluer les prêtres de la Fraternité Saint-Pierre qui se sont opposés aux restrictions covid : « Je sais que beaucoup d’entre vous, prêtres de la Fraternité sacerdotale, avez trouvé des moyens de célébrer la messe pour votre peuple, y compris clandestinement », a-t-il déclaré. « Je vous en suis reconnaissant et je suis fier de vous ! »

De fait, différentes communautés traditionnelles à travers le monde ont fait preuve de courage et d’ingéniosité pour ne pas priver les fidèles de la grâce de l’assistance à la messe et de la réception des sacrements.

Il a poursuivi son homélie en soulignant que les mesures imposées pour arrêter la circulation du coronavirus avaient fait comprendre à un grand nombre « ce qu’est la vie sans l’Eucharistie ».

 

Les prêtres qui ont contourné les restrictions covid croient en la vérité de l’Eucharistie

Voilà qui tranche avec un discours du pape François aux médecins et soignants de Lombardie en juin 2020. Il avait salué une autre forme de « créativité », félicitant les prêtres qui avaient obéi aux ordres de ne pas célébrer la messe :

« La plupart ont été obéissants et créatifs. J’ai admiré l’esprit apostolique de nombreux prêtres, qui partaient avec leur téléphone, frapper aux portes, sonner aux foyers : “Avez-vous besoin de quelque chose ? Je vous fais les courses…” Mille choses. La proximité, la créativité, sans gêne. Ces prêtres qui sont restés aux côtés de leur peuple dans le partage prévenant et quotidien : ils ont été des signes de la présence consolante de Dieu. Ils ont été des pères, non pas des adolescents. »

Cette « créativité sacerdotale », dit-il, avait « vaincu quelques rares expressions “adolescentes” contre les mesures de l’autorité, qui a l’obligation de protéger la santé du peuple ». L’essentiel n’était donc pas de porter le Christ aux fidèles, aux malades, aux mourants, mais d’aider les fidèles à ne pas cesser « de se sentir membre d’une communauté ».

On est là au cœur du débat actuel sur le « peuple de Dieu », d’une part, acteur de la synodalité et objet de toutes les attentions, et sur le caractère irremplaçable du sacrifice de la messe et donc du prêtre ordonné, ministre des sacrements, d’autre part.

Ce qui s’est joué au moment du covid est un élément d’une bataille bien plus vaste, dont nous n’avons pas encore vu la fin.

 

Jeanne Smits