Coronavirus : le rapport de l’ONU qui annonce la globalisation des solutions en vue d’une société “plus égalitaire et plus inclusive”

coronavirus ONU solutions globales Antonio Guterres rapport
 
Il devient difficile de trouver des informations qui parlent d’autre chose que du coronavirus chinois, le COVID-19. Et pourtant : au-dessus de nos têtes, dans les hautes sphères de l’ONU, on ne se focalise pas sur l’épidémie qui a permis de mettre le monde en mode arrêt. Ou pas exactement. L’intérêt du petit ennemi invisible, qui fait que chacun considère son prochain comme un potentiel porteur de mort, est d’avoir rendu la peur universelle. Peur de la maladie et peur du lendemain, alors que le « sang » de l’économie ne circule plus. Comment s’en sortir ? L’ONU a un plan, une feuille de route. Son secrétaire général, Antonio Guterres, a présenté son rapport spécial le 31 mars dernier, avec sa mesure la plus spectaculaire : consacrer plus de 10 % du PIB global à la résolution de la crise présente, sous la houlette des institutions internationales. Une mondialisation massive…
 
Reinformation.tv présentait il y a quelques jours ce plan de mainmise sur les souverainetés nationales. Mais il faut s’attarder encore un peu sur cette proposition d’Antonio Guterres, ancien président de l’Internationale socialiste. Car celui qui paye commande. Avec 10 % du PIB mondial en mains, on peut imposer sa vision des choses. Quelle est-elle ? Le rapport de l’ONU, intitulé « Responsabilité partagée, solidarité globale : la réponse aux effets socio-économiques du COVID-19 », en dresse un portrait assez détaillé. Dans ce Meilleur des mondes de demain, l’ONU voudrait appliquer le socialisme à grande échelle : socialisme au sens de redistribution des revenus à l’échelle mondiale et dépendance de tous à l’égard de l’Etat – une dépendance aux allures de soumission.
 

La réponse « coordonnée et globale » au coronavirus

 
Cela vous paraît-il invraisemblable ? Voici pourtant ce que dit le rapport de l’ONU :
 
« Une réponse multilatérale à grande échelle, coordonnée et globale, représentant au moins 10 % du PIB mondial, est plus que jamais nécessaire. Cette crise est véritablement mondiale. Il est dans l’intérêt de tous de veiller à ce que les pays en développement aient les meilleures chances de gérer cette crise, sans quoi COVID-19 risque de devenir un frein durable à la reprise économique. »
 
Et cela doit se faire par le biais d’organisations internationales : « Le 13 mars, l’OMS, la Fondation pour les Nations unies et la Fondation suisse pour la philanthropie ont lancé le premier fonds de solidarité COVID-19, qui permet aux particuliers, aux entreprises et aux institutions du monde entier de se réunir pour contribuer directement aux efforts d’intervention mondiaux. » Autrement dit, un outil est déjà en place sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé qui souffle le froid et le chaud dans cette affaire tout en présentant la Chine comme le modèle de la réponse au coronavirus.
 
Tout cela doit servir à une redistribution des richesses. Il faudra « un soutien financier et technique maximal pour les personnes et les pays les plus pauvres et les plus vulnérables, qui seront les plus durement touchés », mais ce soutien ne saurait être celui de pays à pays. Le rapport poursuit en effet : « Compte tenu de l’ampleur des relations économiques et sociales et des échanges commerciaux dans le monde, la force de notre système de santé ne peut être supérieure à celle du système le plus faible. »
 

L’ONU brandit toutes les peurs

 
C’est une autre manière de jouer sur la peur. On suggère ici que l’insuffisance des systèmes de santé dans les pays pauvres réduira d’une certaine manière à néant les efforts des pays mieux équipés pour protéger leurs populations.
 
Sur le plan socio-économique qui forme l’essentiel de la trame du rapport de l’ONU, l’accent est mis sur l’assurance maladie universelle, l’assurance chômage idem, et un gigantesque plan de relance globale « pour éviter les faillites et les pertes d’emploi massives ». Etatisation, refus de toute organisation différente, voire privée, au niveau des Etats souverains.
 
« Cela signifie également qu’il faut concevoir des réponses fiscales et monétaires pour que le fardeau ne retombe pas sur les pays qui peuvent le moins le supporter », poursuit le rapport. Autrement dit, prélever fiscalement des fonds chez les pays les plus riches pour les redistribuer aux plus pauvres en vue de mettre en place un Etat-providence universel.
 
A circonstances exceptionnelles, réponse exceptionnelle, direz-vous. La peur d’une part, mais aussi un sentiment naturel de pitié envers ceux qui souffrent le plus d’une situation, peuvent être de puissants moteurs de révolution. La question ici est aussi de savoir dans quelle mesure la situation aurait pu être évitée, ou présentée d’une autre manière – nous y reviendrons ultérieurement.
 

Le rapport de l’ONU, une réitération des ODD de 2030

 
A cet égard, il est intéressant de constater que l’ONU estime déjà avoir les principales réponses. Au premier rang d’entre elles, la réalisation de ses objectifs du développement durable (ODD) de 2030 – dont reinformation.tv présentait déjà l’orientation socialiste et fasciste en janvier 2016 – est présentée comme la panacée. Avec la prise en compte, bien sûr, des exigences de la lutte contre le « changement climatique ». Vous ne voyez pas le lien entre le COVID-19 et le « réchauffement » ? Cela n’a pas d’importance. L’important, c’est d’y croire.
 
Face au coronavirus, affirme le rapport, c’est le retard pris à mettre en œuvre les ODD qui explique pour partie nos malheurs actuels : « Si nous avions progressé davantage dans la réalisation des objectifs de développement durable et de l’accord de Paris sur le changement climatique, nous pourrions mieux faire face à ce défi – avec des systèmes de santé plus solides, moins de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, moins d’inégalités entre les sexes, un environnement naturel plus sain et des sociétés plus résistantes. »
 
Plus loin, le rapport insiste : « Nous savons déjà ce que nous devons faire. Cela a été exposé dans la feuille de route mondiale pour l’avenir – l’Agenda 2030, les objectifs de développement durable et l’accord de Paris sur le changement climatique. Les pays doivent faire preuve de détermination pour progresser dans la mise en œuvre de ces engagements communs, notamment en ce qui concerne les investissements dans les ressources humaines, les systèmes de santé et de protection sociale, et saisir l’occasion de mettre en place une économie plus verte et plus inclusive. Ces objectifs doivent façonner notre réponse et notre reprise, en jetant les bases de personnes et de sociétés résilientes. »
 

Changement de société : le COVID-19 doit la rendre plus « égalitaire et inclusive »

 
Pour être clair, c’est un changement de société qui est visé, en ayant pour premier objectif la lutte contre toutes formes d’inégalité – combat qui nous a valu déjà au fil des décennies le refus de toute préférence nationale, l’égalitarisme des sexes qui s’est traduit au bout du compte par une exigence du respect non moins égalitaire de l’identité de genre, et le nivellement des revenus.
 
Le rapport de l’ONU sur la réponse au COVID-19 est totalement dans cette veine :
 
« La crise devrait nous conduire à réaffirmer notre détermination à lutter contre l’inégalité sous toutes ses formes et manifestations. Depuis la dernière crise financière mondiale, le monde a vu les inégalités de revenus augmenter plus rapidement qu’auparavant. Il est essentiel d’agir avec autant de détermination après cette crise, non seulement pour consolider les revenus et les intérêts des personnes vulnérables et pauvres, mais aussi pour faire tout ce qui est possible pour mettre fin à la pauvreté et réduire les inégalités. »
 
Et c’est bien la crise du coronavirus qui devra activer l’entrée en vigueur de ce nouveau paradigme :
 
« Lorsque nous aurons surmonté cette crise, nous serons confrontés à un choix : retourner dans le monde que nous connaissions avant ou traiter résolument les problèmes qui nous rendent tous inutilement vulnérables à cette crise et aux crises futures. Tout ce que nous ferons pendant et après cette crise devra être axé sur la construction de sociétés plus égalitaires et plus inclusives, plus résistantes aux pandémies, au changement climatique et aux nombreux autres défis auxquels nous sommes confrontés. »
 
L’égalitarisme et la solidarité… Ce sont l’égalité et la fraternité de la devise maçonnique et révolutionnaire de 1789, et nous savons depuis lors que leur mise en ordre forcée fait disparaître les vraies libertés. La Terreur en témoigne, les tyrannies – sanglantes ou « bienveillantes » comme désormais – en sont le fruit amer.
 

La gouvernance globale de l’ONU s’imposera au nom de l’égalité et de la solidarité

 
Cela passe notamment par la mise en place d’un revenu de base ou d’un revenu universel, ponctionné sur les richesses des pays (ou ce qu’il en reste) pour assurer à la fois un revenu de survie et une dépendance de tous à l’égard de l’Etat-providence.
 
Le rapport de l’ONU l’exprime ainsi : « Nous ne devons pas nous contenter de protéger les revenus des personnes touchées par cette crise, mais mettre en place des systèmes de protection sociale pour garantir à chacun un revenu de base. » Cela va donc bien plus loin que l’aide à ceux que le confinement aura privé de leurs moyens de subsistance. Confinement que le rapport de l’ONU applaudit, lui qui recommande d’« introduire des mesures telles que la quarantaine, la restriction stricte des mouvements de personnes, la réduction des contacts personnels en général par la fermeture des lieux de travail et des écoles, l’éloignement physique et l’éducation des communautés à la réduction de la propagation par le lavage des mains ».
 
La surveillance est aussi au-rendez vous, avec la recommandation d’utiliser l’intelligence artificielle pour traiter les données relatives aux épidémies, mais pas seulement : l’ONU y voit un moyen « de suivre et de contrer la propagation de la xénophobie et de la désinformation ».
 
Quelle désinformation ? Toute information qui ne relaie pas la « vérité » proclamée par l’OMS, l’ONU et consorts ? Toute question quant à l’opportunité de la « réduction significative de la demande et de l’offre » – comme le dit technocratiquement l’ONU – par le confinement, et son cortège de misères présentes et à venir est-elle une désinformation ? Toute présentation d’un remède possible et efficace permettant de guérir un grand nombre de malades et de réduire la durée de contagion du coronavirus en relève-t-elle aussi ?
 
A écouter le discours officiel de ceux qui nous gouvernent, cela semble bien être le cas.
 

Une solution globale qui passe par la paupérisation du plus grand nombre

 
L’ONU croit savoir que « le risque de troubles sociaux et d’émeutes est faible ». Mais si la « détérioration des conditions économiques et sociales ne doit pas être exclue », comme le dit le rapport, ce sera « en particulier dans les situations où les relations sociales sont déjà tendues par des inégalités de revenus persistantes ». Les « riches » sont le problème, pas le fait d’avoir délibérément privé les gens ordinaires de leur gagne-pain.
 
Mais qu’importe, puisque cette « disruption » permet de justifier les abandons de souveraineté entre les mains des institutions supranationales au nom de solutions globales :
 
« Des mesures spécifiques sont nécessaires à différents niveaux. Les organisations internationales, les institutions financières internationales et les groupes de dirigeants tels que le G20 disposent tous de leviers qui doivent être activés de manière coordonnée et avec un maximum d’efficacité. Une approche régionale coordonnée permettra d’examiner collectivement les incidences, de coordonner les mesures fiscales, monétaires et sociales et de partager les meilleures pratiques et les enseignements tirés. Les actions nationales sont peut-être les plus cruciales, mais elles dépendent du contexte, notamment du contexte géographique, du type de gouvernement et du niveau de développement. »
 
« Coordonner les mesures fiscales, monétaires et sociales », c’est, d’une façon ou d’une autre, instaurer une gouvernance mondiale, voire plus explicitement un gouvernement mondial puisqu’il faudra bien quelqu’un pour « coordonner » !
 
D’ailleurs l’ONU réclame carrément dans ce rapport « le premier véritable stimulus fiscal mondial de l’histoire » pour répondre au « caractère mondial du choc économique qui nous attend ».
 
Ce « stimulus » devra viser directement les consommateurs, précise l’ONU :
 
« Pour être efficace, le plan de relance devra se concentrer sur le transfert direct et ciblé de ressources vers les ménages les plus vulnérables et sur le renforcement de la préparation aux urgences sanitaires, de la protection sociale, de la réduction des impôts, des faibles taux d’intérêt, de l’accès au crédit, de l’assurance et des régimes de soutien des salaires. Un soutien doit être apporté aux pays qui n’ont pas les capacités nécessaires pour mettre en œuvre ces mesures. »
 
Réduction des impôts ? Ils sont drôles, parfois…
 

Des subventions à tout-va pour accroître la dépendance vis-à-vis des pouvoirs publics mondiaux

 
Le plan est vaste en effet : « En outre, il convient d’envisager des réductions temporaires des charges salariales et de sécurité sociale, des taxes sur la valeur ajoutée et des remboursements d’impôts. Enfin, les subventions et les aides peuvent faciliter le paiement des loyers et des services publics, le paiement des salaires et d’autres services essentiels. » Il faudra bien que quelqu’un paie…
 
Dans le même temps, l’ONU réclame davantage de libre-échangisme mondial, en particulier pour les produits médicaux :
 
« C’est le moment de démanteler les barrières commerciales, de maintenir la liberté des échanges et de rétablir les chaînes d’approvisionnement. Les mesures douanières et non douanières ainsi que les interdictions d’exportation, en particulier celles imposées aux médicaments et aux produits connexes, ralentiraient l’action des pays pour contenir le virus. Les taxes à l’importation ou les restrictions sur les fournitures médicales doivent être supprimées. » L’Afrique et les autres grandes régions mondiales sont invitées à maintenir et à développer leurs accords d’union économique.
 
Avec ça, « restructurer la dette » des « pays les moins avancés », quitte à l’annuler pour certains… Le Fonds monétaire international est également appelé à accroître son rôle : « Les ressources dont dispose le FMI doivent être augmentées, en tirant parti des droits de tirage spéciaux pour injecter rapidement des ressources dans les pays. »
 

Pour la planète : contraceptifs, confinement, concorde

 
Et comme il ne faut jamais perdre une occasion pour mettre en évidence le caractère réellement anti-humain de tout cela, le rapport de l’ONU ajoute : « Attention à la poursuite de la fourniture de services de santé sexuelle et reproductive, comme l’accès aux contraceptifs sans ordonnance pendant la crise. » L’avortement n’est pas mentionné mais dans le langage onusien, il fait partie des « services de santé sexuelle et reproductive ».
 
Le rapport de l’ONU est, en dernière analyse, optimiste. Lui qui réclame la « régénération » de la société (le fameux « rebirthing » que nous évoquions dans le premier article consacré à cette feuille de route) se réjouit de l’impact du confinement sur l’environnement, « probablement positif à court terme, car la réduction drastique de l’activité économique provoquée par la crise a permis de réduire les émissions de CO2 et la pollution dans de nombreux domaines ». Là encore c’est un appel à tout changer : « Ces améliorations sont vouées à être de courte durée, à moins que les pays ne respectent leur engagement en faveur du développement durable une fois la crise passée et l’économie mondiale redémarrée. »
 
Telle est la conclusion de ce rapport, très révélateur d’une volonté qui dépasse, et de très loin, la volonté de de mettre fin à la crise sanitaire (au nom de laquelle nous subissons une dictature sanitaire : « Cette crise a, pour l’essentiel, mis au jour un esprit humain, un niveau de solidarité, une nouvelle unité d’objectifs qui s’est atténuée en ce 21e siècle – au sein des pays et des communautés et dans notre monde diversifié. Le monde post-COVID doit faire avancer cet esprit et cette énergie. Cela doit devenir le “zeitgeist” de notre temps. Non pas parce que cela est préférable à l’unilatéralisme ou à l’isolationnisme, mais parce que c’est la seule façon pour nous de rester ensemble dans ce monde – en sécurité, libres, sains, prospères et en harmonie avec la planète. »
 
Tous ensemble contre l’ennemi invisible. Même les belligérants qui s’affrontent aujourd’hui dans le monde devront déposer les armes pour lutter ensemble « contre l’ennemi commun qui menace désormais l’ensemble de l’humanité. »
 
Un ennemi bien commode, en vérité !
 

Jeanne Smits