Le cardinal Gianfranco Ravasi, du Conseil pontifical pour la culture, et la styliste Donatella Versace ont participé lundi au Palazzo Colonna à la présentation officielle des principales pièces prêtées par le Vatican pour une exposition qui se déroulera de mai à décembre au Costume Institute du Metropolitan Museum of Art de New York sur le thème des liens entre la mode et les vêtements et objets liturgiques catholiques. La rédactrice en chef de la revue “Vogue”, Anna Wintour était également présente : le magazine féminin connu pour sa promotion de la révolution sexuelle est partenaire de l’opération. L’exposition aura pour titre : « Corps célestes : la mode et l’imagination catholique. »
Chasubles, croix de procession du XIe siècle, ornements utilisés lors des liturgies pontificales, la mitre précieuse de Léon XIII et la tiare offerte à Pie IX par Isabelle II d’Espagne sont au nombre des objets qui traverseront l’Atlantique, quittant le Vatican pour la première fois pour nombre d’entre eux. Au total, quarante pièces d’une valeur inestimable seront prêtées par la sacristie de la Chapelle Sixtine, datant du milieu du XVIIIe siècle au XXIe siècle. D’autres objets, trop fragiles pour faire le voyage de New York, ont été photographiés pour être tout de même présentés dans le cadre de l’exposition.
Le cardinal Ravasi a travaillé avec “Vogue” sur l’exposition au Metropolitan Museum de New York
Elles voisineront avec des créations profanes ou non de Versace, Jean-Charles de Castelbajac, Christian Lacroix, Thierry Mugler, Jean-Paul Gaultuer, Schiaparelli, Dolce et Gabana, sans compter la robe de mariée de 1967 de la collection Balenciaga.
Le conservateur du centre du Costume du Met de New York, Andrew Bolton, qui vit habituellement à New York avec son partenaire Thom Browne, styliste, était évidemment présent lors de la présentation aux côtés du cardinal Ravasi. Bolton a expliqué : « Le vêtement est central dans toute discussion à propos de la religion : il affirme l’allégeance religieuse et par extension, il affirme les différences religieuses. »
L’exposition veut évoquer le concept de pèlerinage religieux et en faire vivre l’expérience, a-t-il ajouté, notant que si certains objets de modes présentés « peuvent sembler très éloignés de la sainteté de l’Eglise catholique, il ne faut pas les prendre à la légère dans la mesure où ils incarnent les traditions narratives du catholicisme ».
Le cardinal Ravasi, de son côté, a affirmé au cours de son discours que le fait de se vêtir est à la fois une nécessité matérielle est un acte profondément symbolique « qui fait même partie de l’histoire biblique d’Adam et Eve » : « Dieu lui-même s’inquiétait de la vêture de ses créatures. »
Le rapport avec la haute couture et surtout ce qu’elle est devenue peut paraître moins évident.
« Corps célestes » fait le lien entre l’ornement liturgique et la mode grâce a “Vogue” (le lobby LGBT n’est pas loin)
Le magazine et le site Teen Vogue – version pour ados de Vogue – ont publié entre le 1er janvier et le 24 février 2017 au moins 63 articles faisant la promotion de l’avortement (sans préjudice de ce qui a paru avant ou après !). En juillet de l’année dernière, on y trouvait un article expliquant aux jeunes les bonnes techniques du sexe anal. Un mois plus tard, Teen Vogue mettait le vibromasseur et le préservatif sur la liste des « indispensables de la rentrée ». Le site propose aussi un « appli biblique » spéciale pour chrétiens LGBT.
Vogue et Teen Vogue appartiennent au groupe de presse Condé Nast qui a lancé en octobre dernier une publication destinée aux LGBTQ, Them. Anna Wintour, présente à la réception au Palazzo Colonna (on la voit ici à côté du cardinal Gianfranco Ravasi sur la photo officielle – avec Andrew Bolton bien sûr), n’est pas seulement la rédactrice-en-chef de Vogue. En tant que directrice artistique de Condé-Nast, Anna Wintour a justifié la ligne éditoriale de “Them” en ces termes : « Au cours de l’année qui vient de s’achever, nous avons réimaginé l’allure d’un titre afin de mieux donner l’image de la culture d’aujourd’hui et de la manière dont les publics interagissent avec les contenus. Cela ne veut pas dire qu’une publication centrée sur les LGBTQ soit une chose que nous ayons inventée, ou quelque chose de neuf. C’est l’endroit où nous devons être. Et c’est pour moi, super important, exactement de la façon dont le monde des médias l’entend… Nous voulons faire partie de ce qui pousse la culture à avancer. »
Le pape François demande à l’Eglise de ne plus être « mondaine »…