La course aux armes nucléaires de poche mobilise les Etats-Unis, la Russie et la Chine.

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Défilé sur la Place Rouge en mai dernier : un missile balistique intercontinental russe pouvant transporter quatre ogives nucléaires miniaturisées.

 
Les États-Unis, la Russie et la Chine se sont engagés de manière agressive dans la course au développement et au stockage d’une nouvelle génération d’armes nucléaires plus petites, moins destructrices. Bonne nouvelle ? Pas tout à fait, puisque c’est une nouvelle course à l’armement qui s’annonce, rappelant les temps de la Guerre froide, et qui menace de modifier l’équilibre des forces qui a permis d’assurer la paix nucléaire par la dissuasion pendant plus d’un demi-siècle.
 
Le New York Times y voit la reprise d’une vieille dynamique qui prend une nouvelle forme en raison du déclin économique de la Russie, de la montée de la Chine et de l’état d’incertitude où se trouvent les Etats-Unis, chacun cherchant néanmoins à prendre la première place.
 

Etats-Unis, Russie et Chine font une nouvelle course aux armes nucléaires

 
Pour certains responsables américains, c’est l’intransigeance de Vladimir Poutine qui a empêché de faire aboutir un traité de contrôle des armes et de réduire davantage les arsenaux nucléaires des deux principales puissances. Pour d’autres, c’est la Chine qui est en cause, elle qui cherche à prendre les devants technologiques afin de maintenir les Etats-Unis à distance, et dont le budget militaire ne cesse de croître. D’autres encore accusent les Etats-Unis de vouloir à tout prix une modernisation nucléaire qui, au nom de la sécurité et de la fiabilité, risque de jeter de lui sur le feu.
 
Le président Obama lui-même a reconnu l’existence d’un risque lors du sommet sur la sécurité nucléaire à Washington au début du mois d’avril, en mettant en garde contre « le développement de systèmes plus meurtriers et plus efficaces qui finiront par accélérer de manière inédite la course à l’armement ». C’est lui pourtant qui avait promis que l’on arriverait à terme à débarrasser le monde de l’arme nucléaire. Le New York Times commente que sa politique destinée à réduire la centralité de l’arme atomique pourrait bien aboutir à un deuxième âge nucléaire, encore favorisé par l’ouverture des frontières occidentales aux produits chinois, cause de l’émergence économique et donc militaire de la Chine.
 

Les armes nucléaires de poche, petites par la taille, gros par l’efficacité meurtrière

 
Le budget prévisionnel américain pour la revitalisation du programme nucléaire, estimé à 1.000 milliards de dollars sur les trois décennies à venir, a en tout cas de quoi pousser les adversaires potentiels à améliorer leur propre arsenal.
 
Ainsi Moscou met-il en place sur le terrain de gros missiles à têtes nucléaires miniaturisées, à telle enseigne que les experts pensent que la Russie pourrait être amenée à violer l’interdiction globale des essais pour développer de nouvelles armes. Selon des informations russes, la marine Russe développe un drone sous-marin qui pourrait déclencher un nuage de contamination radioactive à partir d’une explosion sous-marine, rendant les villes cibles inhabitables.
 

Anne Dolhein