82 % de la croissance démographique au Royaume-Uni seront dus aux effets directs et indirects de l’immigration

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A l’heure où on n’en finit plus de s’étendre sur le scandale Windrush au Royaume-Uni, cause de la démission de la secrétaire d’État à l’Intérieur Amber Rudd (remplacée par le musulman d’origine pakistanaise Sajid Javid !), de nouveaux chiffres sur l’immigration dévoilent le visage changeant du Royaume-Uni. Et encore, publiés par le très officiel Office for National Statistics, ils restent très certainement en deçà de la réalité – ce qui donne une petite idée d’icelle… Pour les vingt-cinq années à venir, les prévisions donnent une croissance démographique dûe pour moitié à l’immigration. Mais c’est sans compter les naissances de parents nés à l’étranger qui feraient monter le pourcentage à 82 % selon l’organisme indépendant MigrationWatch UK.
 
Et les Roumains dépassent les Irlandais pour la première fois.
 

Ce visage changeant du Royaume-Uni…

 
Le nombre total de ressortissants non britanniques vivant au Royaume-Uni est passé de six millions en 2016 à 6,2 millions en 2017, en hausse de 4 %. Mais c’est la Grande-Bretagne qui en pompe la majeure partie : plus de soixante-dix de ses régions ont connu la plus forte augmentation de la population non-née au Royaume-Uni.
 
77 régions ont vu leur nombre augmenter d’au moins 6 % ; et dans certaines parties du pays, le nombre de personnes nées à l’étranger a été multiplié par 10. En dix ans, par exemple, la ville de Boston dans le Lincolnshire a vu la part de cette population passer de 3 % à 29 %. De manière assez logique, les endroits les plus marqués par cette évolution sont ceux qui ont été les plus favorables au Brexit.
 
D’ici 2026, Londres concentrera la croissance la plus élevée : elle comptera 9,54 millions d’habitants, en hausse de 774 000 par rapport à la moitié de l’année 2016, soit une augmentation nette de 8,8 %, dans laquelle il faut voir à parts relativement égales l’apport migratoire et la part des naissances, auxquels on a soustrait les départs vers d’autres régions de l’Angleterre.
 
Les fortes augmentations concerneront le quartier Tower Hamlets, (la localité britannique qui compte le plus grand nombre de musulmans) Barking, Dagenham, et Hackney, chaudrons multiculturels, qui oscilleront entre 18 % et 13 %. Mais toutes les régions de l’Angleterre devraient connaître une croissance effective – le Nord-Est, seulement, plafonnant à 1,9%.
 

Une croissance démographique liée pour plus des trois quarts à l’immigration

 
C’est donc bien l’immigration (si certains avaient encore des doutes) qui contribue à tant pousser la population de l’Angleterre, à 58,5 millions d’habitants. Elle sera assurément le plus grand facteur de croissance au cours des prochaines années, selon ces estimations officielles. Sur les 3,23 millions d’augmentation prévus dans la population de l’Angleterre, elle représente selon l’ONS près de la moitié – 1,72 million –, le reste étant dû à la différence entre le nombre de naissances et de décès.
 
Mais l’ONS fait l’impasse sur un point : le nombre de naissances issues de mères étrangères, bien plus fécondes que les mères britanniques.
 
Prenant en compte ces effets indirects qu’il faut ajouter à l’immigration stricto sensu, l’organisation indépendante MigrationWatch UK en déduit que si la migration nette devait se maintenir aux niveaux actuels, la population britannique augmenterait d’un peu moins de 10 millions d’habitants dans les 25 ans à venir, dont 82 % proviendraient de la migration future et des enfants de ces migrants, ce qui est autre chose que la simple mais déjà considérable moitié donnée par l’ONS…
 

Aucun signe du Brexit à l’horizon pour les personnes nées dans l’UE

 
Un chiffre qui va donc se maintenir malgré le Brexit : MigrationsWatchUK estime que depuis 2000 déjà, 85 % de la croissance de la population est due à l’immigration et aux naissances de parents nés à l’étranger.
 
Fait notable : d’après l’ONS, les Roumains sont devenus la deuxième nationalité non britannique la plus commune au Royaume-Uni, après les Polonais (un million). Le nombre de ressortissants roumains vivant au Royaume-Uni en 2017 était estimé à 411 000, soit une augmentation de 25 % par rapport à l’année précédente, et la plus forte augmentation pour tous les pays. Ils ont ainsi dépassé les groupes historiques des Indiens, figures de l’ancien Empire et des incontournables Irlandais.
 
Selon Alp Mehmet, vice-président de Migration Watch UK : « Il n’y a [donc] toujours pas de signe de sortie nette de personnes nées dans l’UE à la suite du Brexit. Ils arrivent encore en nombre important et contribuent à une augmentation de la population qui est tout simplement insoutenable. » Rappelons que l’Angleterre, où 90% des migrants s’installent, est actuellement le deuxième pays le plus densément peuplé de l’UE, après les Pays-Bas et à l’exclusion des États insulaires tels que Malte.
 
Mais que ces gens se rappellent les vérités du FMI : l’immigration est une solution au vieillissement de la population…
 

Clémentine Jallais