« America First » : la croissance des Etats-Unis protectionnistes de Donald Trump pourrait atteindre 5% en fin d’année

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Alors que la France de Macron, ouverte à tous vents, étranglée par la concurrence allemande et le dumping chinois, voit sa croissance économique agoniser, les Etats-Unis protectionnistes de Donald Trump affichent leur grande forme. Kevin Hassett, président du Bureau des conseillers économiques du président américain a affirmé mardi sur Fox News que « le taux de croissance annualisé du PIB au troisième trimestre, à 3,5% (des Etats-Unis) est un chiffre assez agréable », tout en ajoutant qu’il aurait « souhaité qu’il ressorte au-dessus ». Pour le chroniqueur économique Bob Adelman, « il pourrait dépasser » ce niveau « et même atteindre 5% en fin d’année ». « America First » : des usines ouvertes au cours du premier semestre suite à la politique incitant à la relocalisation des capitaux et des sites, menée par Donald Trump, devraient nourrir l’expansion économique. De fait, selon le modèle de prévision de la Réserve fédérale d’Atlanta, GDPNow, la croissance propre du troisième trimestre est estimée à 4,4 %, des prévisions hebdomadaires précédentes l’ayant évalué entre 4,6 % et 5 %.
 

Les Etats-Unis protectionnistes connaissent une croissance pour le 112e mois consécutif

 
Ces prévisions mêmes pourraient se révéler trop prudentes, le dernier rapport de l’ISM sur l’activité manufacturière des Etats-Unis révélant une croissance générale de l’économie des Etats-Unis pour le 112e mois consécutif, soit plus de neuf années, avec un secteur manufacturier atteignant des plus hauts de 14 ans. Tous les secteurs mesurés par l’ISM traduisent, en août, des gains par rapport à juillet. La dynamique de la politique économique menée par Donald Trump est à l’œuvre.
 
L’index des directeurs d’achats pour août s’établissait à 61,3 %, en hausse de 3,2 points par rapport à juillet. L’index des nouveaux ordres bondissait de 4,9 points sur un mois, celui de la production de 4,8 points, celui de l’emploi de 2 points. Le seul indicateur qui décline, mois après mois, est l’index des prix, qui chute de 1,1 point, traduisant la baisse lente mais continue des prix des matières premières.
 
Le dirigeant d’une entreprise du secteur de l’équipement transport estime que « les hauts niveaux des commandes perdure et nous anticipons son maintien pour le reste de l’année ». Un autre, du secteur des équipements lourds, a confié aux enquêteurs de l’ISM que « les affaires marchent bien, les ventes de nouveaux équipements et les demandes de devis sont élevées et le commerce des pièces est tonique ». Il ajoute que « les prix des matières premières, surtout l’acier, se stabilisent, comme celui des composants manufacturés ».
 

L’emploi des travailleurs qualifiés, goulot d’étranglement pour la croissance, en voie de résolution grâce à “America First”

 
Il semble que la seule limite à la poursuite de la croissance réside dans le nombre de travailleurs qualifiés exigés par la hausse de l’activité. « C’est la raison pour laquelle les prévisionnistes semblent avoir toujours sous-pronostiqué les performances de l’économie », estime Bob Adelman. Pour autant, ce goulot d’étranglement de l’emploi est sur le point d’être supprimé par les entreprises avec l’aide d’associations de formation, d’établissements scolaires et de centres de formation privés. En Floride, l’ABC, syndicat d’entreprises et de prestataires du secteur de la construction, sert d’intermédiaire entre les travailleurs arrivant dans l’Etat et les entreprises, identifiant les futurs salariés et les formant en cours du soir une fois recrutés. Un électricien débutant est payé 15 dollars de l’heure dans le cadre d’un emploi de 40 heures hebdomadaires et, une fois obtenu leur diplôme, atteignent les 25 dollars de l’heure, voire 29 dollars s’il obtient un diplôme d’ouvrier qualifié. Soit un salaire mensuel de 4.000 dollars. A Miami les plombiers, électriciens, maçons et charpentiers, sans diplôme universitaire, peuvent gagner bien au-dessus de la moyenne, à 55.000 voire 75.000 dollars par an, avec assurance retraite. En 14 mois, Miami a gagné 6.300 emplois dans la construction grâce à ce type de programmes de formation.
 

Donald Trump rime avec capitaux rapatriés – et ils vont dynamiser encore la croissance

 
Dans son commentaire, Kevin Hassett a fait une allusion indirecte aux capitaux rapatriés de l’étranger susceptibles d’ajouter du carburant à l’économie : « L’événement principal pour le second semestre de 2018 résidera dans ces usines construites au cours du premier semestre, qui vont monter en puissance, de quoi dynamiser encore la croissance du PIB ». Or ces usines construites au cours du premier semestre sont largement les enfants de la politique de relocalisation entreprise par un certain Donald Trump. « America First »…
 

Matthieu Lenoir