Mon fils est un film israélien qui s’intéresse, sans les flatter, mais avec une réelle empathie, au drame vécu par les Arabes d’Israël. Ces Palestiniens sont des vaincus de 1948 officiellement devenus citoyens israéliens, égaux de leurs voisins juifs. Dans la réalité, la société israélienne se méfie terriblement de cette cinquième colonne en puissance, et la traite de la façon la plus dure et inique. Il est vrai que cette population souhaite une Grande Palestine, et la fin d’Israël, cauchemar de tous les juifs en Terre sainte, mais vision de plus en plus éloignée du champ des possibles au fil du temps.
Mon fils : un film remarquablement interprété
Le film comprend deux parties. La première est une chronique d’un quartier arabe d’Israël des années 1980 à la Guerre du Golfe de 1991 – et l’immense déception de la défaite de Saddam Hussein pour cette communauté : présentation plutôt sympathique et pittoresque. La seconde se concentre sur le destin d’un adolescent arabe prometteur, bénéficiaire d’une bourse pour un grand lycéen israélien. Malgré ses efforts, il se sent rejeté. Tout cela sonne juste. Puis, curieusement, en partant du constat que pour un jeune homme travailleur et honnête, il vaut infiniment mieux s’appeler Jonathan que Mohammed à Jérusalem, se développe une curieuse histoire d’adoption sauvage, d’où le titre, Mon fils. De bout en bout, l’ensemble reste remarquablement interprété.