Dernier pays occidental en date à avoir cédé devant le rouleau compresseur de la culture de mort, le Royaume-Uni s’apprête à légaliser la « mort assistée » après le vote positif du Parlement la semaine dernière – et déjà, on parle argent. Le chancelier de l’Echiquier, Rachel Reeves, qui est déjà fort occupée à taxer les Britanniques jusqu’à l’os pour combler la dette tout en accordant de beaux avantages aux fonctionnaires (c’est ainsi qu’on fait avancer le socialisme), a refusé de dire si l’euthanasie sera demain à la charge des fonds publics. Scandale parmi ceux qui ne battent pas d’un cil quand il s’agit d’approuver l’administration « médicale » d’une potion létale à qui le demande : on se demande désormais – comme le Telegraph de Londres – si les personnes en phase terminale vont devoir payer pour leur propre mort…
Les linceuls n’ont pas de poches dit-on, mais l’affaire émeut.
La réponse de Rachel Reeves à la question de savoir si le financement de la mort assistée constitue une priorité pour le gouvernement mérite toutefois qu’on s’y arrête : elle a déclaré ne pas être « convaincue » que la légalisation de l’euthanasie « représenterait une augmentation de charge pour les deniers publics ». Interpellée plusieurs fois, elle n’a pas voulu dire si l’Etat entendait couvrir des morts assistées. On a interprété cela comme un refus. De son côté, elle a invoqué la « neutralité » face à un projet de loi porté par un membre du Parlement.
Si l’euthanasie est remboursée au Royaume-Uni, ce sera toujours une économie
Pendant ce temps, les opposants affirment qu’une étude à venir au début de l’année prochaine sur le coût de la mort assistée pour l’assurance santé britannique (NHS) et pour les tribunaux, ces derniers devant approuver chaque demande au cas par cas, pourrait aboutir au rejet de la loi qui a seulement franchi l’étape de la première lecture : des allers-retours entre les Communes et la Chambre des Lords vont se succéder encore pendant des mois.
En fait, Rachel Reeves a répondu par avance, car il est évident que l’euthanasie comme le suicide assisté sont de formidables leviers d’économies, puisqu’ils mettent fin aux frais thérapeutiques, à l’hébergement ou à l’hospitalisation de personnes gravement malades, et aux soins de toutes sortes qu’il faut leur prodiguer.
Dans un Etat-nounou moderne qui prend au moins une partie de cela à sa charge, arrêter la vie d’un grand malade, c’est aussi arrêter les frais.
Aux Pays-Bas, l’euthanasie est remboursée par les assureurs privés : elle fait partie des garanties de base qui sont obligatoirement fournies par les sociétés parmi lesquelles les Néerlandais sont contraints de choisir leur couverture maladie – et c’est forcément à l’avantage de ces professionnels.
Le Royaume-Uni pourrait s’écarter de ce macabre modèle en demandant que le candidat à la mort assistée paie son propre poison et son propre bourreau. Amère austérité !