11 millions d’emplois occupés par des robots au Royaume-Uni d’ici à 2036, prévient Deloitte à Davos

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L’élimination progressive de l’homme se poursuit et s’accélère, à en croire un rapport du cabinet d’audit Deloitte qui a analysé l’évolution du marché du travail au Royaume-Uni. Selon ses projections, les choses vont même bien plus vite qu’on ne le pense : le cabinet prévoit un changement radical des commerces et de l’industrie, 11 millions d’emplois risquant d’être occupés par des robots d’ici à 2036. Les secteurs du commerce de détail et des transports sont les plus vulnérables, préviennent ses analystes. Ils l’ont fait lors d’une des rencontres de Davos, mercredi.
 
Voilà qui conforte les mises en garde de Sir Roger Carr, président de BAE Systems, qui a déclaré à cette occasion que les être humains pourraient devenir « simples spectateurs » de leur propre destruction si les gouvernements n’en font pas davantage pour contrôler le développement des armes autonomes, une option que le responsable de la compagnie d’armement déclare avoir pour sa part écartée.
 

Le cabinet d’audit Deloitte voit 11 millions d’emplois occupés par des robots au Royaume-Uni

 
Selon Deloitte, les avancées de la technologie et la popularité croissante des achats en ligne menacent deux millions de postes dans les secteurs du gros et du détail, soit 60 % des personnes qui y travaillent actuellement. Le cabinet prévoit une « automatisation » de l’ensemble du secteur d’ici à 2036. Il n’est pas difficile d’y croire en tant que consommateur, vu la facilité des achats sur internet et la présence déjà importante des caisses automatiques dans les hypermarchés…
 
Dans le secteur britannique des transports, Deloitte prévoit également un fort risque de remplacement des êtres humains par les robots : quelque 1,5 millions de postes, soit 74 % du total, au cours des vingt années à venir.
 
C’est un processus qui est déjà en marche, soulignent les analystes : leur travail en collaboration avec l’université d’Oxford en 2014 a montré à la fois que peu de secteurs échapperaient à cette révolution dont les effets se font déjà sentir dans de nombreux secteurs. Ainsi l’Office national des statistiques a-t-il déjà constaté la perte de près de 750.000 postes de travail nets dans l’industrie manufacturière au Royaume-Uni depuis l’aube du nouveau millénaire, ainsi que 338.000 postes dans le commerce de détail.
 

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En revanche, de nouveaux postes ont été créés dans le domaine de la santé et de l’aide sociale – plus d’un million depuis l’an 2000 –, des domaines où il est plus difficile de remplacer l’homme par une machine… Mais le Japon travaille déjà dans cette direction.
 
L’éducation, l’information et la communication seraient également épargnées, tandis que de nouveaux domaines pourraient se développer, la seule question étant dès lors de savoir à quel point les postes perdus seraient remplacés par des postes plus « créatifs », voire inimaginables aujourd’hui.
 
Plus pessimiste, Andrew Haldane, économiste en chef de la Banque d’Angleterre, pense pour sa part que les postes les mieux et les moins bien payés ont les meilleures chances de subsister : encore une mauvaise perspective pour les classes moyennes…
 

Anne Dolhein