Non, Ron DeSantis ne met pas en danger la Floride parce qu’il ignore le changement climatique

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Nous avions évoqué ici le bon sens de Ron DeSantis, gouverneur républicain de Floride, et candidat aux primaires républicaines pour l’élection présidentielle de 2024. Il a signé, le 15 mai dernier, une modification de la loi sur les politiques énergétiques de l’Etat : le changement climatique ne fait plus partie de ses priorités ; mieux : il a presque totalement disparu. Les cris d’orfraie médiatiques n’ont pas manqué, incapables néanmoins d’avancer le moindre argument scientifique, en dehors de ce dernier qui laisse quelque peu sur sa faim : « le changement climatique est un fait indiscutable ».

Le site Climate Realism nous dit, lui, pourquoi c’est une bonne chose d’avoir protégé la Floride de cet étau néfaste – et pourquoi tout le monde devrait agir de la sorte : « Le changement climatique n’exacerbe pas les dangers en Floride, mais menace la sécurité énergétique de l’Etat. » La réalité contre le mythe.

 

Ce libellé du code de l’Etat de Floride était « trompeur et inutile » pour Ron DeSantis

Ce furent les mots de Ron DeSantis : « La loi que j’ai promulguée aujourd’hui (…) gardera les éoliennes hors de nos plages mais l’essence dans nos réservoirs et tiendra la Chine à l’écart de notre Etat. » Des résolutions concrètes aux conséquences justement estimées. Les catastrophes naturelles dont tous les autres médias réunis le menacent sont moins tangibles : Inside Climate News (ICN) comme tant d’autres, évoque tous azimuts des températures plus chaudes, la montée des mers ou encore des ouragans plus dévastateurs…

« Bon nombre des soi-disant “menaces climatiques” évoquées dans l’article de ICN sont en réalité des événements météorologiques à court terme et non des événements climatiques à long terme, et les dommages allégués que ICN relie au changement climatique sont réfutés par des données réelles », écrit Antony Watts dans Climate Realism.

Parlons des ouragans, qui sont la menace déclarée n°1. Quand l’ouragan Katrina de catégorie 5 a frappé la Nouvelle-Orléans fin août 2005, les scientifiques et les experts ont commencé à affirmer que ce type de dévastation était la « nouvelle norme » et que la fréquence et l’intensité des ouragans ne feraient qu’empirer. « Les projections des modèles climatiques ont été citées comme “preuve” de ces affirmations. L’ancien vice-président Al Gore a exploité la catastrophe de Katrina pour appeler à l’action climatique. »

Seulement, après Katrina, il se trouve que les Etats-Unis sont entrés dans une ère sans ouragans. Entre le 24 octobre 2005 et le 17 août 2017, nous dit Climate Realism, soit une période de près de 12 ans, les Etats-Unis sont entrés dans leur plus longue période jamais enregistrée sans ouragan majeur de catégorie trois ou plus touchant terre dans le pays. Les modèles climatiques n’ont pas réussi à le prévoir. Même aujourd’hui, il n’y a pas de tendance à long terme à la hausse de l’activité des ouragans dans l’océan Atlantique ou dans le monde.

 

Le changement climatique porte toutes les calamités de la terre

Voyons à présent les autres menaces climatiques évoquées, à savoir l’élévation du niveau de la mer, les inondations côtières et l’augmentation de la température dans les villes.

L’explication majeure de l’« élévation du niveau de la mer » en Floride consiste en l’affaissement des sols. Et c’est un article scientifique qualifié qui l’évoque, « Contribution de l’affaissement des terres au risque d’inondation côtière dans le sud-est de la Floride », publié dans les Actes de l’IAHS en 2020 et cité par Climate Realism.

Il se trouve qu’une grande partie de Miami, notait Antony Watts dans un autre article de septembre 2023, a été construite sur des terres marécageuses, drainées puis dotées d’infrastructures modernes. Ce poids supplémentaire provoque un affaissement des sols, d’une ampleur allant jusqu’à 3mm par an. Ce qui permet à l’eau de mer de s’infiltrer lorsque les surfaces s’abaissent suffisamment près du niveau de la mer. Et lorsqu’il y a des fortes pluies ou des ouragans, ces zones sont d’autant plus facilement inondées : « Le risque d’inondation côtière y est significativement plus élevé que dans les zones sans affaissement. »

L’affaissement est également dû aux prélèvements d’eau douce des réservoirs souterrains locaux pour satisfaire la demande de la population croissante de la région. L’élévation du niveau de la mer en Floride et au-delà n’est donc pas de plus en plus rapide et a plus à voir avec l’affaissement et la gestion des terres qu’avec l’élévation induite par le changement climatique.

D’ailleurs, même pour le Groupe d’experts inter-gouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les inondations côtières ne constituent pas une menace climatique reconnue. Dans son sixième rapport d’évaluation, publié en 2021, il affirme n’avoir trouvé aucune indication selon laquelle le changement climatique provoquait une augmentation des inondations côtières. « Même en 2050 et 2100, le GIEC ne prévoit aucune inondation côtière imputable au changement climatique », note Climate Realism !

Quant aux températures, si elles augmentent en moyenne, en Floride, on peut localiser ces hausses… dans les villes. Une augmentation des basses températures nocturnes est un indicateur clair d’un effet d’îlot de chaleur urbain (ICU) accru. La population de la Floride a doublé, passant d’environ 10 millions en 1990 à plus de 20 millions aujourd’hui. Il ne faut pas s’étonner du résultat.

Ron DeSantis a donc bien raison de faire fi de l’alarmisme climatique et du battage médiatique réalisé autour de sa décision : lui, se concentre au moins sur les menaces environnementales et économiques réelles auxquelles est confrontée la Floride. Ce n’est pas la fin des combustibles fossiles qui résoudrait quoi que ce soit !

 

Clémentine Jallais