En Floride, une législation de Ron DeSantis élimine tout de go le changement climatique

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Le changement climatique n’est plus une priorité, mieux, il est éliminé des politiques énergétiques de l’Etat. Incroyable mais vrai… Il faut être gouverneur de Floride, avoir l’esprit et les mains suffisamment libres pour tant contredire la doxa du gouvernement Biden et de la catéchèse mondialiste. Ron DeSantis n’a pas toujours été aussi téméraire. Mais il compte vraiment aujourd’hui protéger son Etat contre une politique ruineuse et inefficace : « Nous rétablissons le bon sens dans notre approche de l’énergie et rejetons le programme des fanatiques verts radicaux », a-t-il déclaré sur X.

Ce qui console quelque peu de la nouvelle du grand colloque organisé ces jours-ci par le Vatican et intitulé « De la crise climatique à la résilience climatique » : le pape avait, dans Laudate Deum, qualifié le changement climatique de « problème tragique et exemple frappant de péché structurel ».

La Floride va-t-elle donc s’enfoncer dans l’iniquité ?

 

Du bon sens en matière de politique énergétique

Le geste de Ron DeSantis est fort de symbole : enlever les mots pour faire cesser un mythe. Enrayer le « narrative », comme on dit outre-Atlantique. Stopper la propagande. Dire non à la reconfiguration du réel, car c’est ce que permet précisément la puissance des mots, merveilleux outil de pouvoir…

Le gouverneur de Floride a donc signé, mercredi 15 mai, une loi qui élimine le changement climatique comme priorité dans les politiques énergétiques de l’Etat qui entreront en vigueur le 1er juillet. Le texte en supprime même la plupart des références.

Fondamentalement, elle restructure la politique énergétique de la Floride fondée sur les combustibles fossiles autour de l’expansion du gaz naturel et de la réduction de la dépendance aux sources étrangères. Elle annule les objectifs visant à accroître l’utilisation des énergies renouvelables dans l’Etat, et interdit l’énergie éolienne offshore. Les agences gouvernementales ne seront plus tenues d’organiser leurs réunions dans des hôtels certifiés par l’Etat comme « hébergement vert », ni de faire leurs achats de voitures ou de tout autre matériel selon ces mêmes normes de « respect de l’environnement ».

L’un des parrains du projet de loi n’a pas hésité à qualifier le changement climatique de « problème inventé ». « Il s’agit simplement de nettoyer la formulation de la loi pour nous assurer qu’elle est conforme à ce que nous devons faire. Le secret pour protéger la planète réside en réalité dans une énergie plus fiable, moins chère et plus abordable. Parce que plus les gens disposent d’une énergie plus fiable et moins chère, plus cela crée d’emplois, génère de revenus. Et lorsque les gens ont de l’argent en poche et un toit au-dessus de leur tête, ils se soucient davantage de l’environnement. Il faut donc protéger la planète grâce à la croissance économique. »

La mesure signée par DeSantis doit par ailleurs lancer une étude sur la technologie des petits réacteurs nucléaires modulaires, produit innovant à destination des petits réseaux d’électricité.

 

Il fait bon vivre dans la Floride de Ron DeSantis

Un « acte délibéré de dissonance cognitive » pour ses adversaires qui pleurent les inéluctables et proches catastrophes météorologiques (comme si on maîtrisait quoi que ce soit en la matière) et fustigent une méconnaissance totale du rôle de l’homme dans la production de gaz à effet de serre, LE responsable du réchauffement.

En septembre dernier, face à l’ouragan Idalia qui avait privé d’électricité plus de 280.000 foyers et entreprises en Floride, Ron DeSantis avait également refusé d’accuser le changement climatique : « Nous devons arrêter de politiser la météo ainsi que les catastrophes naturelles. » Le New York Times s’était d’ailleurs moqué de lui en disant qu’il cherchait à traiter les symptômes, en finançant par exemple des projets locaux pour lutter contre les inondations et les ondes de tempête, mais qu’il faisait fi des causes ! Mais l’homme a-t-il vraiment à voir dans les légères évolutions climatiques étalées sur des siècles et selon des cycles dont on ne connaît pas les modalités ? Là est bien la question qui les divise. Et pour DeSantis, il n’en est rien.

Ce qui ne l’empêche pas pour autant d’afficher un sain souci de l’environnement : « Je veux conserver la Floride, la laisser à Dieu mieux que nous ne l’avons trouvée », avait-il déclaré lors d’une interview à la radio cette année.

Mais le changement climatique néfaste est un impératif catégorique non seulement moral mais intellectuel : « Aucune personne qui soit intelligente ne peut plus nier l’impact de la crise climatique », avait dit Joe Biden devant l’ouragan floridien. Pourtant, pas plus tard que la semaine dernière, ce ne sont pas moins de 1.600 scientifiques qui ont assuré dans une lettre au California Air Resources Board que non, encore une fois, il n’y a pas de crise climatique en Californie (pas plus qu’il n’y en a Dubaï) : les données compilées par la CO2 Coalition, une organisation à but non lucratif dont le but est de déterminer et de propager les faits concernant le dioxyde de carbone et le climat, prouvent même que le léger réchauffement de la Californie est bénéfique et non inquiétant…

 

Le Vatican aux petits soins du changement climatique

Ce qui n’a pas empêché le moins du monde son propre gouverneur, le très démocrate Gavin Newsom, de se rendre au colloque mondial sur les questions environnementales organisé par le Vatican du 15 au 17 mai ! Car Rome sert aussi admirablement cette logorrhée bien établie.

L’Académie pontificale des sciences qui a intitulé ce sommet, « De la crise climatique à la résilience climatique », se penche non seulement sur l’atténuation du changement climatique, mais aussi sur l’adaptation humaine. Elle accueille dirigeants, scientifiques et experts du monde entier pour imaginer un protocole planétaire sur la résilience climatique qui sera soumis, in fine, à la Convention-cadre des Nations unies.

En introduction à ce sommet, a été mis en exergue un extrait de l’Exhortation apostolique Laudate Deum, publiée le 4 octobre dernier, où le pape évoque « un point de rupture » et qualifie le changement climatique de « problème tragique et exemple frappant de péché structurel ».

Ce qui est frappant, c’est l’éternelle culpabilisation des vieilles nations civilisatrices en fin de compte : François avait pointé du doigt les Etats-Unis comme particulièrement responsables de « l’urgence » climatique en raison du « mode de vie irresponsable » de ses citoyens. Or, il est avéré que, que ce soit en nombre d’émissions par habitant ou en nombre d’émissions globales du pays, la Chine par exemple explose littéralement les compteurs, laissant les Etats-Unis loin derrière…

Mais le rouleau compresseur médiatique continue. « Pourquoi vous devriez utiliser de l’eau froide presque tout le temps » titrait encore le Washington Post, le 12 mai. DeSantis nous a servi, lui, un rafraîchissant « Pourquoi vous ne devez plus parler de changement climatique ». Merci à lui.

 

Clémentine Jallais