Le campement de clandestins installé au bord du canal Saint Denis est démantelé. L’évacuation s’est faite dans le calme. C’est la trentième en trois ans. Anne Hidalgo veut pourtant faire de Paris une « ville refuge » pour les migrants. Il est temps de lancer une procédure de destitution.
De quoi s’agit-il, aurait dit Foch ? Et Louis de Funès aurait ajouté, dans Le gendarme à New Lors : « What is exactly the storry telling ? » L’Europe se trouve objectivement envahie par des migrants, c’est-à-dire des clandestins immigrés ou passant, dont le débit ne faiblit pas, mais les autorités gouvernementales, les ONG et les institutions internationales s’emploient à faire croire que c’est un phénomène obligatoire, positif, d’ailleurs limité dans sa taille. En même temps, elles entendent montrer qu’elles maîtrisent la situation et apportent les bonnes solutions.
Paris, base arrière de Calais pour les migrants clandestins
Le camp de migrants clandestins dit du Millénaire (du nom d’une grande surface proche) s’est constitué depuis décembre 2017 sur les berges du canal Saint Denis. C’était le plus étendu de Paris, il contenait environ 1 600 personnes ; il y en a deux autres plus petits, l’un sur le canal Saint Martin, l’autre à la porte de la Chapelle. Les trois contiennent, surtout des Africains. D’après notre confrère le Monde, les clandestins qui tentent à Calais de passer en Angleterre ont là-bas la vie dure, et viennent se reposer à Paris, qui leur sert de « base arrière », avant de « tenter une nouvelle chance ». Combien y avait-il de migrants dans les camps parisiens avant cette évacuation ? 2 000 ? 3 000 ? Ce n’est pas très clair. Ces gens bougent et n’aiment guère les recensements. Selon le Monde, il y aurait parmi eux cinq cents demandeurs d’asile. En admettant qu’un sur deux soit admis, ce qui est une proportion plus forte que la moyenne, il y aurait donc là deux mille à deux mille cinq cent clandestins à expulser.
Hidalgo et Collomb d’accord malgré leur guéguerre sur l’évacuation
La récente affaire Mamadou a donné l’occasion aux associations qui organisent l’invasion de dénoncer « l’hypocrisie » et « l’inhumanité » du pouvoir. De peindre en particulier Gérard Collomb, le ministre de l’intérieur, en faucon de la répression anti-migrants. Il en a souri jusqu’aux oreilles sous son chapeau à larges bords de berger corse surpris par la pluie, car il a pour fonction d’incarner l’aile dure de la république en marche, et de donner aux Français le sentiment qu’un homme à poigne occupe la place Beauvau. Les médias ont donc rapporté avec complaisance le « bras de fer » qui est censé avoir opposé le maire de Paris Anne Hidalgo au ministre de l’intérieur. Les associations ont fait savoir à grand bruit qu’elles craignaient des incidents, des brutalités policières. Le but de tout cela était de donner à croire au public que le gouvernement fait quelque chose pour restreindre le flux de l’invasion en cours. L’exemple italien montre qu’il ne faut pas trop laisser monter la colère du peuple, il peut lui arriver de voter mal sinon.
Paris et l’Etat d’accord pour attirer les migrants clandestins
Derrière cette fable, la réalité des relations Etat-ville de Paris est beaucoup plus consensuelle. Ils ne se chamaillaient que pour les sous. Qui paiera l’évacuation ? Pour le reste, ils sont d’accord, et sur l’accueil, et sur la dissémination des migrants, et sur les procédures à suivre. L’évacuation a été menée comme un départ de colonie de vacance par la SNCF, avec des dizaines d’observateurs et d’assistants. Une circulaire en anglais a été distribuée aux « dear sir and madam » évacués, rappelant la tradition de la France terre d’accueil. Des lits ont été prévus pour les clandestins dans les gymnases d’Ile de France, la moitié à Paris. Jean Zay s’en retournerait dans sa tombe. Après ça, on va relever l’identité et les intentions de tout ce beau monde. Les demandes d’asile seront traitées. Et les autres, en particulier les « dublinés » (ceux qui ont déjà été repérés dans un autre pays de l’Union européenne et qui en principe doivent y être renvoyés, selon l’accord de Dublin. Ils seraient 40.000 en France : combien à Paris ?), que va-t-on en faire ? Les expulser ? Macron et Collomb le super faucon se flattent d’accroître le nombre des expulsés, mais, toujours selon notre confrère le Monde, si 982 migrants clandestins ont été expulsés vers l’Italie l’an dernier, ils étaient « de retour en quarante-huit ou soixante-douze heures sur les campements ».
Paris martyrisé : trente évacuations, trente échecs en trois ans
L’évacuation du campement Saint Denis, qui n’a déplacé que 1 016 migrants sur 1 600 et en laisse donc 600 dans la nature, est la trentième depuis 2015. Fini les trente glorieuses, voici les trente inefficaces. Les gouvernements qui se succèdent échouent régulièrement et ne peuvent ignorer qu’ils échouent : ils ont donc choisi l’échec. Anne Hidalgo ayant fait de Paris une poubelle et un coupe-gorge, il était juste nécessaire, pour l’image touristique de la France et pour la santé publique (les rats pullulent), de nettoyer un peu le site, en vue notamment des JO de 2024. Mais on ne fait que déplacer le problème, transplanter les zones de pourrissement, comme on le faisait voilà trente ans pour les quartiers où le trafic de drogue s’opère. A l’inverse de ce qui se passe dans l’industrie, la délocalisation des migrants, leur relogement, leur relocation en France ne dégage aucun bénéfice.
Vers le modèle Orban d’évacuation des migrants clandestins ?
Notre confrère le Monde semble s’en aviser tardivement. » Tant qu’il n’existera pas d’harmonisation européenne des politiques d’asile, ce problème subsistera », dit-il. Il constate aussi que, malgré les efforts de la Commission européenne, un tel accord n’est pas en vue. Et semble en rendre responsable les Italiens, donc, en filigrane, le projet d’expulsion de cinq cent mille clandestins préconisé par la coalition Ligue-Cinq étoiles. On pourrait prendre les choses autrement. La responsabilité de l’échec de l’accord n’incomberait-elle pas à la Commission, aux gouvernements de France et d’Allemagne, qui refusent de voir la réalité et de se conformer à la volonté de leurs souverains, les peuples ? La question des migrants ne se résoudra pas par le binôme évacuation dissémination à la petite semaine, c’est sûr. Il faut fermer les frontières et les aides de toute sorte aux clandestins, poursuivre en justice les associations pro-invasion, mettre un terme immédiat à la profanation du droit d’asile. Harmonisons les politiques d’asile européennes sur le modèle Orban, et voyons ce que ça donne.
Hidalgo destitution ! Hidalgo destitution ! Hidalgo destitution !
Bien sûr, Anne Hidalgo va beugler comme une génisse poursuivie par un sanglier. Son truc à elle, elle l’a dit en 2016, est de faire de Paris une « ville refuge » pour les clandestins, par « devoir d’humanisme », lequel crée un « droit des migrants » à s’installer chez nous. Elle envisageait à l’époque de construire des camps de migrants « aux normes de l’ONU » dans le nord de Paris, créant ainsi volontairement un appel d’air aux nouveaux clandestins, et s’exclamant : « A ceux qui ne l’ont pas compris, l’air vient : vers Paris, vers les grandes villes européennes ». Avec cette doctrine, elle a déjà fait fuir les touristes et transformé Paris en un dangereux cloaque. Elle a le culot d’écrire maintenant que le « chaos » caractérise les campements de migrants dont elle a provoqué l’afflux, et que l’évacuation, l’expulsion n’est pas « réaliste ». Très joli développement, d’ordre psychiatrique : côté réalisme, Hidalgo s’y connaît, cf. ses voies sur berges piétonnières. Tiens, on pourrait y mettre des clandestins. Ce serait bariolé et multiculturel. Une chance pour le tourisme ? A ce point, Anne Hidalgo ne peut plus aider à résoudre le problème, elle est le problème. Existe-t-il une procédure de destitution pour le maire de Paris ? Si oui, lançons-la tout de suite. Hidalgo, destitution !