L’association des pédiatres canadiens vient de publier un document recommandant le recours aux contraceptifs de longue durée pour les mineures afin de mieux prévenir les grossesses adolescentes. Ce sont en particulier les dispositifs intra-utérins (DIU), dont l’effet est le plus souvent contragestif par inhibition de l’implantation de l’œuf fécondé sur la paroi utérine, qui sont mis en avant par la Canadian Paediatric Society, qui fait ainsi la promotion d’un moyen abortif précoce chez des jeunes filles qui n’ont jamais été enceintes. Pendant longtemps, les gynécologues ont pourtant insisté sur les dangers de ces méthodes à réserver à des femmes ayant déjà eu un enfant ; cela a longtemps été la règle en France. La prudence n’est plus de mise, le principe de précaution est à géométrie variable.
Les pédiatres canadiens avancent le fait qu’un jeune sur deux est sexuellement actif à 17 ans et soulignent que la mise en place d’un contraceptif de longue durée, plus efficace que la pilule hormonale, peut-être décidé à l’insu des parents, les jeunes Canadiennes mineures ayant le droit (« seulement » à 14 ans révolus au Québec) à un suivi individuel et confidentiel, sans surveillance parentale sur le plan de la « santé sexuelle ». L’association estime que « tous » les fournisseurs de soins de santé ont l’obligation de sensibiliser ces jeunes patientes aux questions de fécondité et de contraception, et ce dès avant la première activité sexuelle.
Les pédiatres canadiens recommandent un abortif précoce pour toutes les jeunes filles
L’article des pédiatres pointe le taux effectif d’échec des méthodes contraceptives le plus souvent utilisées par les jeunes (sachant que l’absence totale de contraception est associée à un taux de grossesse au cours de la première année d’activité sexuelle de 94 %, la grossesse étant, faut-il le rappeler, la conséquence normale et réussie d’un rapport sexuel) : 20 % d’« échec » pour le préservatif, 9 % pour la pilule hormonale ou le patch, 6 % pour l’injection contraceptive. Les DIU sont associés avec moins d’un pour cent de grossesses non désirées. Ces chiffres concernent exclusivement les adolescentes.
La conclusion est simple : il faut multiplier la pose de stérilets et autres DIU, de préférence associés avec le préservatif pour réduire le risque de maladies sexuellement transmissibles (toujours avec ce taux d’échec de 20 % qui explique certainement l’explosion des IST chez les jeunes !), et ce en s’appuyant sur de nouvelles études qui permettent d’affirmer, selon les pédiatres canadiens, l’innocuité de ces méthodes chez les jeunes.
Le dispositif intra-utérin, meilleure « première contraception » pour les mineures selon les pédiatres canadiens
L’article va jusqu’à expliquer qu’il faut mettre en place un réseau de professionnels prêts à procéder à l’insertion de ces dispositifs ; s’il faut attendre plusieurs jours un rendez-vous, les médecins sont encouragés à proposer une méthode provisoire pour « faire le pont ».
Il met également en évidence les dangers liés à la contraception hormonale chez les jeunes, ce qui ne manque pas d’intérêt alors que dans de nombreux pays, celle-ci est prescrite à tour de bras et à l’insu des parents aux mineures. En particulier, il souligne le danger d’AVC chez les jeunes filles souffrant de migraine avec aura lorsqu’elles prennent une contraception contenant des œstrogènes, les effets négatifs sur la croissance osseuse puisque la pilule réduit la minéralisation des os surtout pendant la première année d’utilisation – c’est particulièrement inquiétant pour des adolescentes qui devront s’abstenir de tabac et de caféine pour compenser le risque. On y croit ?