Eau : faire payer plus par les plus riches ?

Eau payer plus riches
 

L’eau est en passe de devenir le nouveau covid : un nouvel objet de peur collective qui justifie à la fois une gestion mondialisée et une marche vers le collectivisme globaliste. Qu’il s’agisse d’un nouvel objet politique peut se constater outre-Manche où, dans la grande région de Londres, il est désormais question de facturer l’eau à un prix plus élevé aux riches, ou à certains propriétaires. Cela s’appelle du socialisme.

Cathryn Ross, co-directrice générale par intérim de la société Thames Water qui gère l’eau potable et les eaux usées dans l’agglomération de Londres, assure ainsi qu’en raison de la « menace imminente de rationnement » de l’eau dans la région, il serait bon de facturer le prix de l’eau à un prix plus élevé aux foyers à hauts revenus afin de leur faire porter le coût de l’amélioration des infrastructures.

 

La gestion de l’eau, un prétexte pour « faire payer les riches »

S’adressant à une réunion de la « London Assembly », une entité composée de représentants du Grand Londres chargée de contrôler la gestion du maire, Cathryn Ross a ajouté que Thames Water est à la recherche d’indicateurs de remplacement pour justifier une facturation plus élevée (ce qui équivaut à un impôt déguisé) : « L’un de ces indices pourrait être lié aux grands jardins, et donc à l’utilisation de grandes quantités d’eau. »

L’idée générale est de « débloquer la possibilité d’augmenter les factures d’eau pour les personnes qui peuvent payer et de ne pas les augmenter aussi lourdement pour les personnes qui ne le peuvent pas ».

C’est de la « justice sociale », dira-t-on. Mais outre les relents collectivistes d’une telle approche, l’affaire s’inscrit dans une logique générale de subventionnement des plus modestes par des mécanismes qui les rendent dépendants des autorités, et d’appauvrissement des plus aisés qui n’ont pas accès au juste prix pour des raisons de redistribution sociale.

 

Eau et grandes peurs : tout cela sert finalement le socialisme mondialisé

La société privée Thames Water se trouve aujourd’hui en crise en raison de son fort endettement – la société cherche actuellement à lever 1 milliard de livres (environ 1,15 milliard d’euros), au regard d’une dette évaluée à 14 milliards – et on parle d’un dépôt de bilan et d’une reprise temporaire d’une gestion nationalisée avant de trouver un repreneur. Elle assure cependant que sa trésorerie et ses capacités d’emprunt lui permettent d’avoir la main sur quelque 4 milliards de livres.

En attendant, si la pénurie s’installe à Londres, c’est aussi parce que le système d’adduction d’eau, vétuste, comporte de nombreuses failles de telle sorte qu’on déplore la fuite quotidienne de 630 millions de mètres cubes d’eau sur un réseau qui dessert 15 millions de clients. Thames Water vient également d’écoper d’une amende de 3,3 millions de livres pour avoir déversé des eaux d’égout non diluées dans des rivières à proximité de l’aéroport de Gatwick en 2017.

Les compagnies des eaux sont accusées d’avoir déjà fortement augmenté le prix de l’eau (350 % depuis leur privatisation il y a 30 ans) mais surtout, d’avoir distribué d’importants bonus à certains de leurs employés et versé de fortes dividendes à leurs actionnaires ou maisons mères (1,4 milliards au total au cours du dernier exercice).

On apprend aussi au détour d’un article que Thames Water a réussi à améliorer un peu ses services aux clients en rapatriant son centre d’appels à Londres depuis… l’Afrique du Sud.

C’est le consommateur qui paie, évidemment – un consommateur qui de fait, est soumis à un monopole organisé par régions, et ouvert à toutes les manipulations politiques. Une chose est sûre, ici le client n’est plus roi.

 

Anne Dolhein