Des parents condamnés en Grande-Bretagne à payer une amende pour avoir maintenu en congé leur enfant malade : voici une nouvelle illustration de l’arbitraire des systèmes éducatifs occidentaux appliqué aux familles. Jon Platt, homme d’affaires habitant l’île de Wight, a ainsi été puni pour avoir offert en 2015 un séjour à Disney Worlds en Floride à sa fillette malade âgée de 7 ans. Ce genre d’amende est imposé par le ministère britannique de l’Education pour non-respect de l’assiduité scolaire. Un premier arrêt de justice, en Haute cour, a jugé dans le cas Platt que cette politique punissant les parents pour « absence injustifiée » est « juridiquement déficiente » car de nombreuses écoles incluent la maladie dans cette catégorie… alors que les médecins refusent de délivrer des certificats. L’affaire est portée devant la Cour suprême.
Des congés « injustifiés » pour enfant malade – car les médecins refusent de signer des certificats
M. Platt explique avoir demandé à de nombreux parents si l’absence de leur enfant pour maladie avait aussi été considérée comme « injustifiée » par leur école en raison de l’impossibilité pour eux de produire un certificat médical. « Par centaines, ils m’ont répondu par l’affirmative », explique-t-il. La cause ? La plupart des généralistes britanniques refusent de signer des arrêts maladie pour les enfants, l’Association britannique des médecins estimant que « les parents ou tuteurs sont seuls habilités à expliquer les raisons de l’absence de leur enfant à l’école ». Le père de famille souligne que cet état de fait invalide la politique ministérielle d’incrimination des familles. « Vous ne pouvez pas poursuivre des parents en justice parce que leur enfant est malade ! », s’indigne-t-il dans le Daily Telegraph, car « en sanctionnant toute absence non autorisée, vous sanctionnez désormais aussi tous les parents d’enfants malades ».
Le ministère avait décidé de réprimer les absences injustifiées face aux plaintes des parents qui relevaient que voyager pendant les vacances scolaires coûte beaucoup plus cher qu’en période de travail. Une situation que les familles françaises subissent aussi, soumises au « yield management » des entreprises de transport, ce système inique qui fait bondir les prix dès que la demande augmente. Outre-Manche, des centaines de familles ont ainsi retiré leur enfant de certaines écoles par peur permanente de sanctions.
L’école met les parents à l’amende en Angleterre
L’an dernier, la Haute cour a jugé qu’il n’était pas illégal de retirer ponctuellement son enfant de l’école si les parents, de bonne foi, pouvaient garantir une bonne assiduité par ailleurs. Lee Peckham, conseiller juridique, confie au Daily Telegraph que « cette affaire revêt une dimension politique certaine et met en lumière combien les besoins légitimes de certaines familles sont susceptibles d’être transformées en délits ». Dans l’affaire Platt, il a néanmoins déclaré attendre avec confiance que la Cour suprême confirme l’arrêt de la Haute cour.
En Angleterre, 35 Conseils d’éducation, autorités locales pour l’enseignement, ont d’ores et déjà modifié leur réglementation au vu de l’arrêt de la Haute cour et cinq autres s’apprêtent à le faire, selon la BBC. Vingt-huit ont annulé des amendes précédemment imposées à des familles.