Le Sénat américain, entérinant un projet de l’administration Obama, a massivement adopté le mois dernier la mise en place d’« écoles communautaires » (community schools) qui seront chargées d’accompagner le « développement holistique » des enfants. S’inscrivant dans la logique mise en place par le plan No child left behind (« Ne laissons aucun enfant au bord du chemin ») de l’administration Bush, le projet vise à améliorer les chances de tous les enfants à l’école en compensant les difficultés qu’ils peuvent rencontrer chez eux. Mais qui dit « développement holistique » vise explicitement l’ensemble de la vie : ces écoles visent une mainmise étatique complète sur les enfants et usurperont nécessairement les droits éducatifs des parents.
 

L’administration en charge du développement holistique des enfants

 
Ces nouveaux centres scolaires, primaires et secondaires, devront offrir des services permettant de couvrir les « besoins » des enfants dans le domaine « académique, physique, social, émotionnel, sanitaire, de la santé mentale »… et « autres ». Ces écoles seront dotées de travailleurs sociaux habilités à faire des visites à domicile et à mettre en place des programmes d’éducation parentale.
 

Les écoles communautaires d’Obama se chargeront du développement holistique des enfants, au détriment des droits des parents

 
Tout naturellement, ces écoles proposeront des activités extrascolaires avant et après les cours, en fin de semaine et même pendant les vacances. Aux termes de la loi démocrate qui détaille le projet, on trouve pléthore d’autres « services » : des soins de santé et dentaire aux activités de « remédiation » scolaire, de la médiation de conflits à l’éducation physique et aux conseils d’orientation.
 
Le programme serait incomplet sans la surveillance : au nom du bien-être mental et physique des enfants, un dépistage des problèmes est prévu, ce qui est aussi un moyen d’assurer la primauté de l’Etat dans l’éducation.
 

Créer des écoles communautaires : un projet soviétoïde

 
Pour les quelque 5.000 écoles prévues, il est prévu des comités de surveillance et de conseil où siégeront des représentants des pouvoirs publics et de la justice… mais aucun représentant des parents. Bien sûr.
 
Pour Charlotte Iserbyt, auteur du Deliberate dumbing down of America (« L’abrutissement délibéré de l’Amérique ») et ancien conseiller de haut niveau du Département de l’Education, le projet « est modelé sur l’exemple du système soviétique ». « Il fait partie d’un plan de longue haleine mis en place par la Carnegie Corporation en vue d’abolir les bureaux locaux élus et pour utiliser l’éducation afin de transformer le système capitaliste américain en une économie planifiée. Les “charter schools” (écoles laïques à fonds privés créées en 1974) sont un élément clef de ce plan parce qu’elles ne sont pas non plus soumises à des bureaux élus, et c’est le plan : mettre en place des bureaux et des commissions non élues. »
 

Anne Dolhein