Le système scolaire britannique, semblable au français, comporte ce que l’on nomme des écoles confessionnelles (Church schools), accessibles à n’importe quel élève mais régi par une église chrétienne. Trente-cinq d’entre elles reflètent la réalité démographique nouvelle : les musulmans y sont plus nombreux que les chrétiens.
Les musulmans plus nombreux que les chrétiens
Les chiffres sont officiels et proviennent tant de l’Eglise d’Etat anglicane que de l’Eglise catholique d’Angleterre : vingt écoles confessionnelles anglicanes et quinze écoles confessionnelles catholiques, soit trente-cinq en tout, ont plus d’élèves musulmans que d’élèves chrétiens. Par exemple, à la E. Junior School de Battley, 98 % des élèves sont « musulmans d’origine », tandis qu’il n’y a plus du tout d’élèves chrétiens à Saint Thomas de Vernet, à Oldham. Et à l’école primaire Evêque Bridgeman de Bolton, la proportion des musulmans parmi les élèves atteint quatre-vingt dix pour cent.
Le rôle des écoles confessionnelles selon un responsable anglican
Nigel Genders, le responsable de l’éducation de l’Eglise anglicane anglaise s’en est expliqué au Times. Il faut pour le comprendre se rappeler que les Britanniques jouissent aussi de ce qu’ils nomment des « faith schools » (littéralement écoles de foi), où les Eglises sont tenues de dispenser une éducation religieuse chrétienne. Voici donc son explication concernant la proliférations des musulmans dans les écoles d’église : « Cela vient du principe que nous ne somme pas des écoles confessionnelles consacrées aux chrétiens mais des écoles d’église s’adressant à la communauté locale ».
L’argument est spécieux car, au terme de la loi, les écoles confessionnelles, qui reçoivent des subventions d’Etat, sont tenues de dispenser un temps de culte chrétien quotidien.
De nombreux avantages garantis aux musulmans
Pourtant, dans les faits, cette disposition légale n’est pas respectée, et les écoles confessionnelles ménagent déjà la chèvre et le chou, accueillant la pratique des musulmans aussi bien que celle des chrétiens. Plusieurs permettent les prières musulmanes et intègrent le foulard dans l’uniforme des filles. L’école primaire de tous les saints à Bradford vend des hijabs à ses petites élèves. D’autres observent les jours fériés des chrétiens et des musulmans. Staincliffe organise des assemblées communes pour musulmans et chrétiens, avec un imam et un prêtre de la paroisse, présentés sous le terme générique « d’hommes en noir ». Les journées de réflexion pédagogique de l’équipe enseignante coïncident avec la fête de l’Aïd, la plupart des élèves musulmans étant absents. Son site internet est fier de la montrer « soudée, inclusive et pleine d’attention solidaire (comme doit l’être) une école confessionnelles au service d’une communauté en majorité musulmane ».
Les chrétiens britanniques abandonnés
Le professeur Alan Smithers, qui dirige le département de l’Education à l’université de Buckingham estime « logique que ces écoles deviennent des institutions séculières ». On ne saurait lui donner tort. La justification qu’il en donne est plus bizarre : selon lui la situation actuelle risque de provoquer « une expérience inconfortable pour les élèves musulmans qui peuplent ces écoles ». Et si l’on remettait plutôt les choses à l’endroit ? Si les écoles chrétiennes d’un pays chrétien payé à la fois par les fidèles chrétiens et par les contribuables majoritairement chrétiens servaient à former de petits chrétiens ? Mais peut-être un apparatchik de l’épiscopat anglican jugerait-il la chose islamophobe et digne de Donald Trump ?