Economie européenne : la crainte des Etats-Unis

Economie européenne, la crainte des Etats-Unis
 
A la veille du prochain G20, qui se tiendra en Australie à la fin de la semaine, les Etats-Unis ne cachent pas leur inquiétude et leur crainte devant la déliquescence économique de l’Europe. Observant sans bienveillance aucune l’actuel « statu quo en Europe », le secrétaire d’Etat américain au Trésor, Jacob Lew, a ainsi dénoncé, depuis Seattle, le peu de réactivité des dirigeants européens, ne cachant guère son appréhension devant les conséquences qui pourraient découler de cette situation.
 

La crainte d’une décennie perdue pour l’économie européenne

 
« Le monde ne peut pas se permettre une décennie perdue en Europe. (…) Des actions déterminées des autorités nationales et des autres institutions européennes sont nécessaires pour réduire le risque que la région ne s’enfonce dans un déclin plus profond. »
 
En clair, le discours européen sur la relance de la croissance ne fait aucune impression – aucune impression positive, s’entend… – sur nos partenaires outre-Atlantique. Bien au contraire ! D’autant que Jacob Lew est très fier de pouvoir déclarer, en une flatteuse comparaison, que les Etats-Unis ont créé davantage d’emplois depuis la crise financière que « l’Europe et le Japon réunis »… Et il invite notamment la France et l’Italie à accélérer les « réformes structurelles ».
 

Crainte institutionnelle

 
Mais la critique américaine ne porte pas contre les seuls Etats-membres de l’Union européenne, elle porte de façon tout aussi forte contre les institutions européennes elles-mêmes. Ainsi le secrétaire au Trésor émet-il un jugement amer sur la Banque Centrale européenne, dont l’action, « à elle seule, ne suffit pas à assurer le retour à une croissance saine ».
 

Les Etats-Unis ne sauraient tirer l’économie mondiale

 
Pour autant, Washington n’entend pas être la locomotive du reste du monde – son inspiratrice seulement. Mais pas question que l’Europe – ou qui que ce soit – compte sur les Etats-Unis pour redresser sa propre situation économique. « L’économie mondiale ne peut attendre des Etats-Unis qu’ils progressent suffisamment pour compenser la faible croissance dans les principales économies mondiales », affirme très clairement Jacob Lew, qui dénonce le poids de l’austérité budgétaire, et souligne notamment que la demande intérieure, en Europe, est actuellement inférieure de quatre points à ce qu’elle était avant la crise.
 

La France au piquet

 
Tels sont quelques-uns des éléments de La tragédie de l’Union européenne, selon le titre du financier George Soros, qui pointe spécialement notre pays du doigt : la France « est bien aujourd’hui “l’homme malade de l’Europe”, à la traîne de l’Espagne et de l’Italie ».
Hollande va en faire une jaunisse…