En Ecosse, seulement deux signalements retenus sur les 7 000 premiers déposés en vertu de la nouvelle loi sur les crimes de haine !

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C’est presque comique. La « Hate Crime Act » fait couler une encre incroyable et a embrasé encore ce mercredi le Parlement écossais. Mais sur les 7.000 signalements effectués auprès des services de police, pratiquement tous anonymes, il n’y en avait que deux qui répondaient aux critères, plus que mal définis d’ailleurs, de cette toute nouvelle loi sur les crimes de haine qui marinait dans les tuyaux depuis 2021. Et deux « crimes » qui pouvaient aisément être traités avec les lois pré-existantes ! Du temps des membres du gouvernement, de la sueur des agents de police, de l’argent des contribuables… voilà ce qu’a coûté une loi qui n’a de sens que par l’idéologie qu’elle véhicule.

 

Une loi pour rendre l’Ecosse « plus tolérante »

Les conservateurs ont bien tenté de déposer contre la « Hate Crime Act », une motion de censure, au motif que cette nouvelle loi pourrait étouffer la liberté d’expression. Mais elle a été rejetée, ce mercredi. Le secrétaire du Cabinet fantôme pour la justice avait pourtant marqué des points lors du lancement du débat, en disant que tout ça avait « transformé l’Ecosse en un lieu de moquerie international »… Ce qui est loin d’être faux : tant que le pouvoir ne lui est pas totalement acquis, le ridicule que contient par essence une idéologie est toujours taclé par qui de droit.

C’est « un désastre sur le papier et c’est un désastre en réalité » ! Et J.K. Rowling l’avait bien noté, en mettant au défi les autorités de venir la chercher pour avoir contrevenu à la loi… « Il s’agit d’une mauvaise législation. Il s’agit de rejeter la division en retournant les Ecossais contre les Ecossais. Pour s’en prendre aux amis, aux collègues et à la famille. » De ce « monstre haineux » imposé à la police, le Premier ministre écossais, musulman d’origine pakistanaise, Humza Yousaf, ne pense, en revanche, que du bien : c’est la motion des conservateurs qu’il a déclarée, lui, « franchement dangereuse »…

La loi écossaise sur les crimes haineux et l’ordre public, entrée en vigueur le 1er avril (de manière tout-à-fait appropriée a justement souligné The New American), vise officiellement à lutter contre les dommages causés par la haine et les préjugés, en étendant la protection contre les comportements abusifs aux personnes pour des raisons telles que l’âge, le handicap, la religion, l’orientation sexuelle et l’identité transgenre.

Et les premiers résultats ont été effectivement détonants.

 

Un nombre de signalements de « crimes de haine » phénoménal mais vide de contenu

D’abord, la police a croulé sous les signalements, inondée de presque 9.000 rapports en l’espace de ces deux premières semaines. Pour les services qu’on assurait qu’ils ne seraient pas surchargés, ce fut une mauvaise surprise de taille. Avec de tels chiffres, si leur rythme se poursuit, leur total « dépasserait le total annuel de 416.000 crimes signalés à la police » en Ecosse, disait The Telegraph !

Mais, forcément, quand on criminalise « l’incitation à la haine », ça va tout d’un coup très loin… Un haut responsable du syndicat de la police, a déclaré à la BBC que le public a « “utilisé comme arme” la nouvelle loi pour poursuivre des vendettas personnelles et politiques » : une foire d’empoigne qui a, en réalité, parfaitement ridiculisé le procédé de déclaration en ligne anonyme mis en place par le gouvernement.

Et ces chiffres cachent, qui plus est, un vide abyssal ! Car, in fine, combien de signalements étaient susceptibles d’être retenus au regard de cette loi pourtant bien floue ? Le chiffre est là aussi ridicule : 2. Ce qui prouve que la notion de crime de haine n’a pas été vraiment comprise (mais peut-elle l’être vraiment ?).

Plus précisément, comme le notait The Telegraph, sur les 7.152 signalements de la première semaine, la police écossaise a identifié 240 infractions, mais seules neuf d’entre elles ont fait l’objet d’une enquête pour « incitation » et deux ont été réellement retenues. Des supporters de football auraient chanté une chanson sectaire, dans le centre-ville de Glasgow avant un match et des graffitis antisémites auraient été peints à Glasgow, avant un rassemblement pro-israélien : deux actes qui sont « monnaie courante en Ecosse, ainsi que l’a déclaré un proche de Police Scotland, et qui auraient facilement pu être traités en vertu de la législation en vigueur » (CQFD).

 

La censure woke qui vient

Et combien a coûté la campagne de promotion médiatique du gouvernement dans un spot pauvret qui affirme que « la haine fait mal » et que les mots peuvent causer « des blessures qui ne guérissent jamais » ? 400.000 £. Sans compter les heures supplémentaire des policiers affectés…

La vérité est que le supposé missile est un ballon de baudruche. Les signalements ont d’ailleurs chuté dès la deuxième semaine, en passant à 1.832 (-74,4 %). Si ce chiffre reste considérable, gageons qu’il diminuera largement pour ne concerner qu’une poignée d’irréductibles gauchistes. Mais que la démarche de ces derniers soit spontanée ou qu’ils aient été mandatés, le gouvernement saura malheureusement parfaitement s’en servir pour criminaliser toute critique de son idéologie.

Le seul groupe que cette loi protège, en réalité, c’est le gouvernement lui-même. Il suffit de voir comment les gens qui avaient dénoncé le Premier ministre écossais, Humza Yousaf pour ses propres remarques racistes à l’égard des Blancs, avaient vu s’ouvrir une enquête par la police sur eux, pour discours de haine….

Et plus la loi restera floue, mieux ce sera. Rappelons qu’il s’agit de surveiller les conversations privées, ce que vous dites dans l’intimité de votre propre domicile, à vos propres enfants. Et ce type de censure, qu’elle soit en ligne ou de visu, s’étendra bientôt à tous les pays occidentaux, le Canada est en bonne voie.

 

Clémentine Jallais