Depuis 2010, elle a déposé dans l’ensemble de l’Angleterre 5.773 dossiers revendiquant la propriété de minerais sous des terres qui représentent plus de 2.365 km2. Des milliers de lettres sont déjà parties, avertissant les propriétaires actuels qu’il se peut qu’ils n’aient aucun droit sur les minerais du sous-sol, notamment dans des zones comportant du gaz de schiste dans le Nottinghamshire.
Les terres concernées appartenaient à l’Eglise (catholique !) en des temps forts anciens et ont depuis changé de propriétaire. L’Eglise d’Angleterre, après avoir fait main basse sur les biens de l’Eglise catholique après la Réforme d’Henri VIII, s’appuie aujourd’hui sur des lois datant de l’époque de la conquête normande en 1066 accordant aux « seigneurs du manoir » le droit d’exploiter les minerais du sous-sol de leurs anciens domaines même si ceux-ci avaient changé de mains.
Cette loi féodale a fait l’objet d’une révision en 2013, et les anciens propriétaires ont été invités à enregistrer leurs revendications auprès des services cadastraux pour ne pas perdre l’ensemble de leurs droits.
L’Eglise d’Angleterre ne peut pas prétendre aux revenus de l’éventuelle exploitation du gaz de schiste, puisque celui-ci, comme le pétrole, appartient directement à la Couronne. Mais il est possible, selon un juriste cité par le Times qu’elle puisse demander des indemnités de la part des exploitants qui seraient amenés à forer à travers les minerais pour atteindre les hydrocarbures.