L’Eglise d’Italie est en pleine confusion et en pleine déliquescence, comme le montre le document « Levain de paix et d’espérance » publié le 24 octobre à Rome par la troisième assemblée synodale des Eglises d’Italie. Voté à une écrasante majorité par les autorités ecclésiastiques d’Italie, le texte engage explicitement à reconnaître les identités homosexuelles et transgenres. Il proclame en particulier dans sa proposition 30 (c), qui, malgré une opposition, a été approuvée par 81,35 % des votants : « Les Eglises locales, surmontant l’attitude discriminatoire parfois répandue dans les milieux ecclésiaux et dans la société, s’engagent à promouvoir la reconnaissance et l’accompagnement des personnes homosexuelles et transgenres ainsi que de leurs parents, qui appartiennent déjà à la communauté chrétienne. » L’emploi de termes à la fois provocateurs et flous entre en contradiction avec l’enseignement de l’Eglise (réduit apparemment à une « attitude discriminatoire »), tout en confondant grossièrement, par un vocabulaire volontairement imprécis, manque de respect dû aux pécheurs et condamnation des péchés.
L’Eglise condamne les fautes homosexuelles
Pour l’Eglise catholique, s’il n’existe pas d’identité homosexuelle, et encore moins transgenre, il se commet en revanche des actes homosexuels. La sodomie, en particulier est tenue par l’Ecriture Sainte et la tradition pour un des quatre péchés qui crient vengeance au Ciel. Le Catéchisme de l’Eglise catholique affirme que ce sont des « actes de grave dépravation », « intrinsèquement désordonnés » et que, par conséquent, « ils ne peuvent en aucun cas être approuvés ». Cependant les individus qui manifestent une telle inclination, « doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. Tout signe de discrimination injuste à leur égard doit être évité ». Or le texte du synode confond volontairement l’accueil des pécheurs et l’accueil du péché : la « discrimination » qu’il condamne, si elle peut en effet être injuste lorsqu’elle méprise le pécheur, est juste lorsqu’elle tient compte du péché en refusant la communion aux personnes ayant des relations homosexuelles actives et non repentantes.
La confusion grossière du synode d’Italie
Cette confusion, aussi grossière que volontaire, est un signe de haine et de mépris pour l’Eglise et son enseignement, en même temps que d’une volonté révolutionnaire. Il ne s’agit pas en effet pour l’assemblée du synode d’Italie de compréhension pour le pécheur qui cherche la sainteté, mais de complaisance pour l’inclination au péché qui le trouble. Le texte du synode propose une véritable « reconnaissance » des identités homosexuelles et transgenres, suggérant que les péchés graves auxquels ces personnes cèdent parfois ouvertement ne compromettent pas leur sanctification en Jésus-Christ, mais peuvent au contraire être normalisés. C’est une tromperie, et une tromperie mortelle pour les âmes qu’on a le front de prétendre accueillir.
Reconnaissance de l’identité transgenre par les évêques d’Italie ?
Deux autres éléments du texte du synode retiennent encore l’attention. Le premier est l’appel adressé à la Conférence des évêques d’Italie (CEI) pour qu’elle participe activement à la lutte contre « l’homophobie » et la « transphobie ». Là encore, le diable se cache dans le vocabulaire : si homophobie et transphobie signifient haine et peur morbide des homosexuels et des individus souffrant de dysphorie de genre, alors il est légitime de « lutter » contre. Mais ces mots sont détournés (et pensés) par les organisations arc-en-ciel pour promouvoir leur idéologie et discréditer tous ceux qui s’y opposent. Y compris l’Eglise catholique dont la doctrine est sans ambiguïté. Or le texte du synode souhaite que « la CEI soutienne par la prière et la réflexion les “journées” promues par la société civile pour lutter contre toutes les formes de violence et témoigner de sa solidarité envers les personnes blessées et discriminées (Journées contre la violence et la discrimination sexuelle, la pédophilie, le harcèlement, le féminicide, l’homophobie et la transphobie, etc.) ». L’espèce de gloubiboulga amalgamant transphobie, pédophilie et féminicide montre, hélas encore, un désir de confusion, en même temps qu’un alignement sur les mots d’ordre perceptibles dans « la société civile » visant à remplir le programme arc-en-ciel.
Le patron du synode de l’Eglise d’Italie en pleine dérive
Dernier point, tout en souhaitant l’inclusion de « ceux qui restent en marge », définis comme ceux qui vivent dans des « situations affectives et familiales stables », avec une imprécision qui ouvre la porte à terme à n’importe quoi, le document du synode d’Italie se voit fixer deux guides pour l’interpréter, le « sensus fidei » des fidèles et la « conscience » de chacun. C’est l’archevêque de Carpi, Erio Castellucci, président du Comité national du Chemin synodal qui le dit : « Ce n’est pas un texte parfait, mais il reflète le chemin que nous avons emprunté et le sens de la foi de nos communautés. » Avant de saluer la « prise de conscience ecclésiale » qu’est à ses yeux Levain de paix et d’espérance, et d’expliquer : « La primauté de la conscience personnelle, inscrite dans les textes conciliaires, doit inspirer l’assemblée que nous vivons. »
Qui souhaite que l’Eglise se renie ?
Sans doute le sensus fidei importe-t-il, et sans doute le chrétien doit-il écouter sa conscience. Mais les fidèles doivent être éclairés par l’enseignement de l’Eglise – sinon, à quoi serviraient son magistère et sa doctrine, à quoi servirait-elle elle-même ? Quant à la conscience, ce n’est pas simplement l’opinion du pécheur moyen qu’est tout fidèle. Le catéchisme enseigne à ce propos : « L’éducation de la conscience est indispensable aux êtres humains qui, soumis à des influences négatives et tentés par le péché, préfèrent suivre leur propre jugement et rejeter les enseignements faisant autorité. » S’il en était autrement, il n’y aurait pas besoin de clergé ni de catéchisme. Plus grave encore que le document du synode d’Italie, le commentaire qu’en fait son patron, l’archevêque Erio Castelluci, est une négation de l’Elise, de son histoire, de sa fonction.











