Alors que le dernier sondage CSA pour RTL, publié vendredi, donne, quelle que soit la configuration, Marine Le Pen en tête du premier tour de l’élection présidentielle de 2017, le premier ministre Manuel Valls, qualifié de meilleur candidat socialiste contre la présidente du Front national, a réitéré, en marge de son voyage en Chine, son soutien sans faille à François Hollande.
Le sondage CSA précise même que, face à Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy, l’actuel locataire de l’Elysée serait éliminé dès le premier tour, alors que Manuel Valls aurait une chance de sortir son épingle du jeu.
« Je ne peux pas être sur un autre chemin que François Hollande », a ainsi lancé depuis Pékin Manuel Valls aux journalistes français qui l’accompagnent dans ce voyage. « Le président de la République a été élu au suffrage universel, c’est lui et lui seul qui dispose de cette légitimité, le premier ministre, lui, est nommé. »
2017 : l’élection présidentielle et François Hollande
Il le jure : il sortirait de sa place, de sa fonction, s’il s’engageait dans cette voie. En réponse aux sondages, il estime donc que François Hollande « retrouvera progressivement la confiance des Français parce qu’il est le président ».
L’argument est pour le moins simple, pour ne pas dire faible. Les maladresses et incapacités du président Hollande sont telles, qu’il paraît délicat de redresser, simplement au nom de la grandeur de la fonction, la statue du commandeur. On ne peut réitérer la manipulation de communication de la manifestation du 11 janvier tous les jours… Et quand, à l’étranger, on est l’objet de moqueries, à ce sujet, quand l’interlocuteur apprend que l’on est français, cela ne pousse guère à cette confiance évoquée par Manuel Valls !
Valls bredouille (ou presque) en Chine
Mais peut-être celui-ci s’est-il consolé ici du peu de bénéfices de son déplacement chinois. Il ne suffit pas de lancer aux industriels de l’empire du Milieu un « Bienvenue en France » dans leur langue pour obtenir des contrats. D’abord parce que, au cas ou Manuel Valls l’ignorerait, les Chinois sont déjà extrêmement présents dans notre pays. Ensuite, parce qu’il ne suffit pas d’un peu de clinquant pour impressionner des gens qui ont, sur le marché mondial, une emprise déjà non négligeable.
De la douzaine d’accords signés (par Air Liquide, Thales, GDF Suez ou autre) avec son homologue Li Keqiang, aucun n’est majeur. La « plus grande réciprocité » évoquée par Manuel Valls n’est qu’une formule : la Chine continue à vendre 2,5 fois plus en France qu’elle n’y achète.
Pauvre Valls ! Que ce soit côté chinois, que ce soit côté français, son discours n’a manifestement pas frappé les esprits…