A un mois des élections européennes, l’Italien Mario Telo, président émérite de l’Institut d’études européennes de l’Université libre de Bruxelles, ULB, justifie les débordements de la Commission et prétend démontrer scientifiquement que le vote eurosceptique ne sert à rien. C’est l’illustration et la chronique d’une usurpation annoncée.
Il ne manque que l’ombre des hêtres et l’on serait dans Virgile.
Entre Wimbledon et le jardin des Fizzi Contini, le gazon bruxellois met en valeur l’aménité de cet universitaire distingué, que sa voix douce et son accent italien signalent.
Pas de liberté pour les adversaires de l’eurocratie
Donc il a certainement raison. La Commission, groupe de fonctionnaires, a raison de s’ériger en gouvernement européen. Le parlement de Strasbourg a raison de s’arroger le droit d’en désigner le chef, pardon, le leader, le top : même quand elle mange des spaghettis l’Europe parle anglais.
Et avec le mot « timide » joliment accolé à Barroso, Telo justifie l’accroissement des compétences de la Commission. A cette chronique d’une usurpation annoncée, si semblable aux dérives du pouvoir fédéral aux Etats-Unis, il ne manque pas l’attaque rituelle contre les extrêmes, qui s’excluent du processus eux-mêmes par leur absentéisme.
Cette forteresse de la maçonnerie belge qu’est l’ULB est plus habile que les quatre candidats des grands partis à la présidence de la Commission : leur premier débat, dans un anglais frénétique, les a montrés identiques au fond dans leur obsession de s’attaquer à leurs adversaires « extrémistes ».
Pas de liberté pour les ennemis de l’eurocratie bruxelloise…